VANCOUVERÂ -- Le manque d'assurance pourrait bien aider Deidra Dionne à se tailler une place au sein de l'équipe canadienne de ski acrobatique qui représentera le pays aux Jeux olympiques de Vancou



VANCOUVER -- Le manque d'assurance pourrait bien aider Deidra Dionne à se tailler une place au sein de l'équipe canadienne de ski acrobatique qui représentera le pays aux Jeux olympiques de Vancouver l'an prochain.

Dionne, spécialiste des sauts, a déjà remporté des médailles lors des Jeux olympiques et des Championnats du monde, mais elle a été reléguée à l'équipe nationale de développement au printemps dernier puisqu'elle n'a pas percé le top-10 des différentes étapes de la Coupe du monde.

C'est un peu comme si Sidney Crosby était renvoyé dans la Ligue américaine pour perfectionner son jeu.

"J'ai connu la pire saison de ma carrière en Coupe du monde. Ça été très dur pour ma confiance", a dit l'athlète de 27 ans lors d'une récente entrevue.

"Je me sentais prête à tout recommencer à zéro cet été et j'ai travaillé très fort", a-t-elle dit, tout en ajoutant qu'elle s'était demandé où elle en était avec son sport.

Dionne a remporté la médaille de bronze aux Jeux olympiques de 2002 à Salt Lake City puis elle a dû se remettre d'une sérieuse blessure au cou avant de revenir à la compétition et de participer au Jeux de Turin en 2006, où elle a fini 22e.

Elle a vu ces défis comme un point positif dans sa vie.

" un certain moment, tu deviens trop confiante sans même t'en rendre compte. Je sais que ça ne sera pas facile pour moi de me rendre aux Jeux cette fois.

"J'ai toujours été meilleure lorsque je devais me battre. C'est tellement plus facile pour moi de me retrouver dans la position de négligée, lorsque tu dois faire tes preuves à tous les jours. Il y a des jeunes qui sont là maintenant et qui veulent ma place. C'est motivant", a poursuivi Dionne.

Le président-directeur général de l'Association canadienne de ski acrobatique, Peter Judge, ne gagerait pas contre Dionne quant à ses chances de faire l'équipe.

"Elle est une compétitrice phénoménale. Elle est de la trempe des athlètes qui sont toujours à leur meilleur quand il le faut. Lors des événements majeurs, elle ressort toujours du lot", a souligné Judge.

L'équipe canadienne de ski acrobatique a beaucoup de profondeur et le nombre de bons skieurs pourrait jouer contre Dionne.

Le Canada peut envoyer un total de 18 skieurs à Vancouver. Cela inclut un maximum de quatre athlètes dans chacune des disciplines des bosses, du saut et du skicross. De plus, il ne peut y avoir qu'un maximum de 10 hommes ou 10 femmes.

Selon Judge, l'équipe sera choisie en se basant sur les résultats de la Coupe du monde et du Championnat du monde. Au moins deux de ces résultats devront avoir été réalisés au cours de la saison 2009-2010.

Dionne semblait promise à un bel avenir après les Jeux de Salt Lake City, mais elle a été victime d'un grave accident lors d'un entraînement en septembre 2005, qui l'a presque laissée paralysée. Elle a dû être opérée pour avoir une plaque en titane et une greffe d'os à la hanche droite pour fusionner deux vertèbres.

Judge indique qu'au moment où les autres skieurs perfectionnaient leur technique, Dionne se battait pour revenir en piste.

La skieuse admet que même si la blessure est entièrement guérie, il y a toujours des cicatrices au niveau psychologique.

"Je dois vivre avec ça tous les jours. Je suis l'une de ces personnes qui font un sport dangereux et qui n'aiment pas vivre avec le sentiment de la peur.

"Maintenant, j'ai compris que c'était mieux pour moi d'accepter que ma blessure au cou m'a changée en tant qu'athlète. Je suis plus timide, plus nerveuse, mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas obtenir de succès pour autant. Je dois seulement me concentrer sur ce que j'ai à faire et le faire bien."

Selon elle, n'importe quel skieur de l'équipe canadienne est un espoir de médaille.

"Juste le fait de faire partie de l'équipe te donne une belle chance de te retrouver sur le podium. Quant à moi, il ne me suffit que de faire les sauts et le reste viendra par lui-même. C'est la seule philosophie à avoir", a-t-elle conclu.