WASHINGTON (AFP) - L'agence antidopage américaine (USADA) a révélé jeudi la découverte d'un nouveau stéroïde anabolisant dont la présence a été détectée dans l'échantillon A de contrôles antidopage concernant plusieurs athlètes américains.

Ce produit, le Tetrahydrogestrinone (THG), a été décelé lors de l'analyse du contenu d'une seringue transmise par un entraîneur d'athlétisme, se présentant de renom mais sous couvert d'anonymat, a annoncé l'USADA dans un communiqué.

"Début juin, nous avons eu un contact téléphonique avec l'entraîneur qui a donné les noms d'athlètes utilisant une substance indécelable, a expliqué Terry Madden, PDG de l'USADA lors d'une téléconférence. "Il nous a transmis ensuite la seringue. Notre enquête a montré que l'entraîneur disait la vérité".

Les analyses ont été effectuées par le Dr Don Catlin, en charge du laboratoire de l'université californienne de UCLA agréé par le Comité international olympique (CIO).

Le laboratoire a identifié un stéroïde synthétique, "proche de produits tels que le gestrinome et le trenbolone qui figurent sur la liste du CIO", indétectable par les contrôles classiques. Il a depuis développé un test capable de le détecter dans l'échantillon d'urine.

Madden a précisé que le produit s'administre non pas par injection mais par "2 ou 3 gouttes sous la langue". Si l'effet peut durer des mois, sa détection dans le corps se situerait entre 3 et 7 jours".

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"Nous avons alors décidé de tester à nouveau les 350 contrôles effectués lors des Championnats américains (fin juin à Palo Alto), ordonné une centaine de contrôles supplémentaires inopinés en athlétisme et probablement une autre centaine dans d'autres sports olympiques", a précisé Madden.

Madden s'est déclaré "quasiment certain que cette substance provient de Victor Conte et de ses laboratoires BALCO", comme l'avait indiqué l'entraîneur.

Conte, fabricant de compléments alimentaires dont la liste de clients contient des noms aussi célèbres que Barry Bonds, Marion Jones et Kelli White (athlétisme), a eu la visite d'agents fédéraux dans ses laboratoires de Burlingame (Californie), début septembre.

Madden a refusé de dévoiler les noms des athlètes concernés, ni leur nombre, se limitant au terme "plusieurs". Il a cependant précisé qu'il n'y a "aucune relation entre le Modafinil, qui est un stimulant, et le THG, un anabolisant".

Il a ainsi rejeté le lien possible avec l'Américaine Kelli White, double championne du monde de sprint (100-200 m) à Paris, accusée de dopage au Modafinil, produit qui lui avait été fourni par le Dr Brian Goldman, associé de Victor Conte.

"Il faudra attendre le déroulement de la procédure normale" avant d'annoncer des noms, a déclaré Madden, estimant qu'une réponse pourrait intervenir d'ici "début ou mi-décembre".

Globalement, Madden est persuadé que l'USADA a mis à jour un réseau important de dopage impliquant également des athlètes à l'échelle internationale.