Les journées de jeudi et vendredi sont marquées depuis longtemps au calendrier de Marc-André Bergeron et Maxime Potvin. Les deux Québécois sont présentement dans la ville mexicaine d’Aguascalientes, nichée à plus des 1800 mètres d’altitude, qui accueille les Qualifications panaméricaines olympiques. Les deux taekwondoïstes y joueront leur place pour Rio.

Ils devront atteindre la finale dans leur catégorie respective pour mettre la main sur un billet olympique.

Jeudi, ce sera Marc-André Bergeron qui brisera la glace chez les plus de 80 kg.

« Je suis confiant. La préparation mentale est à point. Toutes ces années d’effort et de discipline vont sûrement payer, du moins, je l’espère. J’ai mis toutes mes chances de mon côté sur tous les plans », a raconté l’athlète de 24 ans.

Bergeron n’a pas eu pour autant un parcours sans embûches. Le médaillé de bronze des Jeux panaméricains de Toronto l’été dernier n’a pu profiter de son automne pour se concentrer sur son entraînement. Il a plutôt combattu une infection streptococcique.

« Je n’ai pas répondu comme j’aurais dû aux signes de mon corps », a expliqué celui qui a été hospitalisé presque deux semaines à l’hôpital. 

« Ce n’est pas un épisode joyeux de ma vie, mais je suis à 100 % maintenant. C’est de l’histoire ancienne. Ça va bien autant au niveau physique que dans ma tête. »

Celui qui figure parmi les premières têtes de série du tournoi de qualification obtiendra un laissez-passer au premier tour de la compétition. Même s’il restera sur ses gardes, son combat de quart de finale ne devrait être qu'une formalité. Tout se jouera donc en demi-finale pour le Québécois qui s’attend à rencontrer l’Américain Stephen Lambdin si la logique est respectée.

Ce serait la première fois que les deux adversaires croiseront le fer puisqu'il n’évoluent généralement pas dans la même catégorie de poids à l’international. Si la catégorie naturelle de Bergeron est celle des moins de 87 kg, Lambdin est plutôt du côté des plus de 87 kg. Les deux catégories sont cependant intégrées pour former celle des plus de 80 kg dans le programme olympique.

« Même si nous ne nous sommes jamais rencontrés, nous nous connaissons quand même et nous avons vu l’autre combattre. J’ai cependant rencontré des adversaires qui ont un style très semblable au sien alors je sais exactement à quoi m’attendre », a mentionné Marc-André Bergeron.

« Nous sommes tous les deux très étanches, mais lui, c’est quelqu’un qui va attendre l’ouverture, poursuit-il. Dans mon cas, j’ai un style un peu plus offensif. J’aime jouer sur la longueur de ma portée et la vitesse d’exécution de mes frappes. Contre un style étanche et très défensif, je crois que ce sera à moi de créer des occasions. »

À 24 heures de son premier combat, Marc-André Bergeron est partagé entre l’excitation et la nervosité.

« C’est l’événement suprême. Ça passe ou ça casse. J’ai toujours caressé le rêve olympique et je réalise que tous les efforts et toutes les heures de travail convergent vers Rio. J’ai hâte que les qualifications soient terminées, mais j’ai extrêmement hâte de vivre l’événement. Avec tout le chemin que j’ai parcouru pour m’y rendre, c’est le plus beau cadeau. J’ai la chance de vivre une qualification olympique, et c’est extraordinaire. »

« Peu importe le résultat, ça me fera grandir comme athlète, a-t-il poursuivi. C’est une chance inestimable de pouvoir y participer. Jeux olympiques ou pas. Gagne ou perd, ce sera très positif. »

Un ennui de dernière minute pour Maxime Potvin

Vendredi, ce sera au tour de Maxime Potvin d’en découdre chez les moins de 68 kg. Le favori du tournoi a pu mettre la touche finale à sa préparation lors de l’Open des États-Unis et du Canada présentés en février dernier.

« Je ne change plus rien à mon style de combat et je garde le même plan de match. Ç’a été une formule gagnante à mes dernières compétitions »,  a expliqué celui qui ne veut prendre aucun combat à la légère.

« Je pourrais rencontrer un athlète de la Colombie ou du Suriname à mon premier combat qui pourrait être plus difficile à vaincre que mes adversaires suivant dans le tableau », a-t-il précisé.

L’issue des qualifications olympiques sera un enjeu déterminant dans la carrière du taekwondoïste.

« À 28 ans, je suis le plus vieux de l’équipe nationale. Aller aux Jeux olympiques serait un accomplissement de carrière. Le timing est bon et je sais que j’ai ma place parmi les olympiens. »

Deux jours avant son départ pour le Mexique, Maxime Potvin a vu un problème à son genou gauche vieux de 10 ans ressurgir à l’entraînement.

« Mon genou a coincé. Généralement, je suis capable de le replacer moi-même, mais pas cette fois. Je ne la trouve pas très drôle », a raconté l’athlète de Québec quelques heures après l’incident.

Potvin a tout de même pu s’envoler vers Aguascalientes un peu plus soulagé.

« Il ne reste qu'un peu de douleur et de l'inflammation. Le médecin de l'équipe prend soin de moi » a assuré Potvin samedi.

Hormis son genou, le taekwondoïste de Québec ne pourrait pas être plus prêt à affronter le défi qui se dresse devant lui. « Je suis vraiment dans un bon peak présentement. Je suis vraiment excité, j’ai vraiment hâte.»

« Cette place à Rio me revient et je veux le montrer à tout le monde! »