BAKURIANI - Les mains tremblantes après deux nuits sans sommeil et la voix brisée par l'émotion, le père de Nodar Kumaritashvili, le lugeur géorgien décédé accidentellement vendredi aux JO de



BAKURIANI - Les mains tremblantes après deux nuits sans sommeil et la voix brisée par l'émotion, le père de Nodar Kumaritashvili, le lugeur géorgien décédé accidentellement vendredi aux JO de Vancouver, a déclaré dimanche que sa famille avait "le coeur brisé".


"Nos coeurs sont brisés", a dit David Kumaritashvili à l'AFP, devant sa maison de Bakuriani, station de ski du centre du pays. "Il était si jeune, il avait la vie devant lui".


Le lugeur géorgien, âgé de 21 ans, s'est tué vendredi à l'entraînement, après avoir heurté un poteau métallique en sortant de la piste de Whistler à environ 140 km/h.


"Toute sa vie, il a voulu être un athlète, c'était son rêve d'aller aux jeux Olympiques. Il était si excité d'y aller; je ne l'avais jamais vu ainsi", a ajouté M. Kumaritashvili, 46 ans, debout dans la neige.


Sa femme Dodo était assise dans le salon familial, entourée de photos de son fils, pleurant, inconsolable, en recevant un flot ininterrompu de villageois venus présenter leurs condoléances.


M. Kumaritashvili sait que les images de l'accident de son fils sont retransmises dans le monde entier mais il refuse de les voir. "Je ne peux regarder comment cela s'est passé. Mon coeur est faible. Je ne pense pas que je survivrai en les regardant".


Lui-même ancien lugeur de compétition quand la Géorgie faisait partie de l'Union soviétique, il estime que son fils n'aurait jamais dû atteindre de telles vitesses. "Je ne sais pas pourquoi c'est arrivé. Je ne sais pas si c'était la piste ou si c'était une erreur. Mais je sais qu'il n'aurait jamais dû aller aussi vite; une telle vitesse est trop élevée dans ce sport", a-t-il dit.


Le président géorgien, Mikheïl Saakachvili, avait estimé samedi à Vancouver qu'une erreur humaine ne devait pas "être fatale" dans le sport.


Une première enquête a mis la piste hors de cause et la compétition a repris samedi avec un départ abaissé et un mur surélevé à l'endroit de l'accident.