La France parle d'un fiasco
Amateurs vendredi, 26 févr. 2010. 12:40 dimanche, 15 déc. 2024. 04:54L'équipe de France de patinage artistique a connu un échec retentissant lors des Jeux olympiques de Vancouver avec la contre-performance de sa vedette Brian Joubert mais regarde vers l'avenir avec
L'équipe de France de patinage artistique a connu un échec retentissant lors des Jeux olympiques de Vancouver avec la contre-performance de sa vedette Brian Joubert mais regarde vers l'avenir avec une lueur d'espoir, celle du jeune talent Florent Amodio.
Tout comme en 2006, les Tricolores n'ont pas réussi à glaner de médailles alors qu'ils en espéraient deux: l'une avec Joubert, l'autre en danse sur glace avec Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder. La France n'est plus montée sur le podium olympique depuis la victoire des danseurs Marina Anissina et Gwendal Peizerat en 2002 à Salt Lake.
"C'est un bilan d'avenir, mitigé avec un échec majeur. Nous sommes à notre place", constate le président de la Fédération des Sports de glace, Didier Gailhaguet, dont le mandat expire en juin.
L"échec majeur, bien sûr, est celui de Joubert, champion du monde en 2007, qui se disait prêt cette année à gagner, pour sa troisième et très probablement dernière participation aux Jeux.
"Brian n'a pas patiné à son niveau, il a fait une vraie contre-performance. Sans doutes des erreurs ont du être commises dans sa préparation", admet le président qui ne veut pas tomber dans le catastrophisme: "Il n'y a pas mort d'homme, on s'en remettra et il s'en remettra. Il est encore jeune (25 ans), il est capable de rebondir et on va l'aider en ce sens".
Joubert, qui a avancé des problèmes personnels et reconnu des erreurs dans son comportement et sa préparation, a terminé 16e de l'épreuve. Le Poitevin n'a pas l'intention de mettre un terme à sa carrière alors que les Championnats du monde auront lieu en France en 2012.
Et le prochain champion pourrait bien être Amodio, qui a apporté un nouveau souffle à l'équipe de France et s'est clairement positionné comme le successeur de Joubert.
Galas
Amodio, né au Brésil il y a 19 ans, est un danseur né, solide techniquement et physiquement, soit le profil parfait du patinage artistique d'aujourd'hui. Ne lui manque que l'expérience et une gamme complète d'éléments techniques pour être parmi les tout meilleurs. Sa carrière commence maintenant avec un premier grand rendez-vous où il sera cette fois attendu, les Mondiaux à Turin (23-28 mars).
Le jeune Français symbolise ce que doit être le patinage artistique, selon Gailhaguet, qui entend faire des propositions au congrès de la Fédération internationale en juin à Barcelone, suite à la polémique qu'a suscitée la victoire de l'Américain Evan Lysacek sur le Russe Evgeni Plushenko.
Lysacek, très artistique, s'est imposé de très peu grâce à un programme propre mais sans risques face à un athlétique Plushenko, adepte du quadruple saut, prouesse technique au coeur des débats sur ce que doit être le patinage artistique.
"Que veut-on faire du patinage de demain? Il faut faire des règlements où le sport et l'art se marient véritablement. Ce qui fait lever les gens, ce sont les sauts. Si le patinage se résume à l'expression de galas, il n'a rien à faire aux jeux Olympiques", dit Gailhaguet.
Loin d'être une contre-performance, la 6e place d'Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder est une place d'honneur pour le duo, qui a mis un terme à 20 années d'association sur la glace à Vancouver, où ils avaient fait le pari de revenir quatorze mois après leur dernière compétition et quatre mois après la naissance du fils de Delobel. Ils avaient peut-être un peu trop rêvé.
La relève est déjà en place avec Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat, septièmes.
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