VANCOUVERÂ -- Les organisateurs des Jeux olympiques voudront vivre un véritable conte de fée à l'occasion des JO de 2010, et leurs souhaits concernant la météo sont semblables à ceux de Boucle d



VANCOUVER -- Les organisateurs des Jeux olympiques voudront vivre un véritable conte de fée à l'occasion des JO de 2010, et leurs souhaits concernant la météo sont semblables à ceux de Boucle d'or quand elle se met à table pour manger le gruau des trois ours.

Il ne faut pas que ce soit trop chaud, ni trop froid -- il faut que ce soit juste parfait.

"La météo a toujours été une de nos principales inquiétudes au niveau sportif, et évidemment ça peut affecter le terrain de jeu alors c'est une préoccupation constante", a déclaré lors d'une récente entrevue Tim Gayda, vice-président des sports pour le comité organisateur des Jeux de Vancouver.

"Nous avons pris la météo en considération dès le départ, même au stade de la mise en candidature, ainsi qu'en choisissant les endroits pour les installations et en établissant le calendrier des compétitions. C'est donc depuis des années que la météo est à l'avant-plan de notre processus de réflexion."

Si Dame Nature devait se faire trop sévère, ça pourrait venir tout bousiller. Une météo qui forcerait le report d'une compétition aurait un impact sur le personnel, les bénévoles, les spectateurs, la sécurité, le transport et, évidemment, les athlètes.

Ca pourrait venir affecter l'image qu'ont les étrangers de Vancouver, qu'on espère inciter à revenir après les Jeux.

Alors que des mitaines rouges pourraient être le meilleur souvenir à rapporter des sommets enneigés de Whistler, un souvenir plus pratique pour ceux qui seront à Vancouver pourrait être plutôt le parapluie officiel des JO.

Aux dates de la tenue des Jeux, on a eu droit à une moyenne de huit jours sans aucune précipitation sur l'ensemble des six dernières années.

"La pluie n'a jamais empêché Vancouver de faire quoi que ce soit. Si nous ne pouvons jouer dans la pluie, nous ne pouvons rien faire _ alors nous avons appris à nous ajuster et à composer avec", a dit Paul Welsh, directeur général de Edelman Vancouver, une agence de communications qui gère le dossier marketing pour plusieurs commanditaires et événements liés aux JO.

"Mais ça pourrait être un choc si tu ne viens pas d'ici."

Plusieurs dizaines d'événements sont prévus à l'extérieur en marge des Jeux et les organisateurs savent que la pluie pourrait venir gâcher la fête.

Conscients du fait que la pluie pourrait transformer l'un des parcs de la ville en village de boue, les autorités de Vancouver ont déniché du matériel fait de vieux pneus qui servira à couvrir le gazon.

Une place publique au centre-ville où on installera une patinoire sera couverte afin que les touristes restent au sec tout en goûtant aux plaisirs de l'hiver.

Pas de surprises

Les météorologues prévoient un hiver digne de El Nino, ce qui signifie du temps doux et la possibilité de brouillard.

Bien que les Jeux commenceront dans quelques semaines seulement, les organisateurs n'étaient pas prêts à discuter des plan d'urgence qu'ils ont mis en place en cas de délai à cause de la météo ou d'une averse de neige importante.

Puisque le gouvernement fédéral a affecté 9 millions $ aux prévisions météorologiques à l'occasion des Jeux, il est toutefois peu probable qu'il y ait des surprises.

Les équipes et les organisateurs auront droit à des séances d'information régulières de la part des météorologues et des dirigeants du comité organisateur. Ils sauront donc à quoi s'attendre le jour d'une compétition.

La décision d'annuler ou reporter une épreuve sera prise par les fédérations internationales, de concert avec les météorologues et les organisateurs.

Rares ont été les Jeux d'hiver à ne subir aucun délai à cause de la météo _ le plus récemment, ceux de Lillehammer en 1994.

Aux Jeux de Calgary en 1988, tous les sports prévus au Parc olympique du Canada, dont la luge et le bobsleigh, ont subi des reports à un moment ou l'autre. Un Chinook s'était amené pendant les Jeux, ramollissant la glace sur la piste et rendant la vie dure aux skieurs sur les pentes.

Plusieurs épreuves-test en vue des Jeux de 2010 ont été reportées ou annulées au cours de la dernière année à cause des mauvaises conditions, ce qui a par ailleurs donné l'occasion aux organisateurs de peaufiner leur plan d'action. Ils ont refusé d'accorder une entrevue sur les choses qu'ils feront différemment dans les mois à venir.

Bien que les organisateurs ne puissent contrôler la météo, ils peuvent contrôler dans une certaine mesure la qualité du terrain de jeu.

En 2010, ils remplaceront toute la neige naturelle en bas des sauts à skis par de la neige artificielle afin d'offrir aux sauteurs une aire d'atterrissage plus prévisible.

Pour les épreuves de ski alpin, pas moins de 40 personnes travailleront à l'entretien des tracés, 24 heures par jour. Ils auront 20 tracteurs à chenilles à leur disposition.

Selon le comité organisateur, le système de fabrication de la neige à Whistler aura la capacité de fabriquer 21 000 litres de neige à la minute.

À l'intérieur aussi

La météo pourrait également affecter les épreuves disputées à l'intérieur.

Cinq spécialistes de la glace ont été embauchés pour surveiller les conditions dans les bâtiments si une humidité de 45 pour cent ou plus devait favoriser la formation de givre, ce qui gênerait la rapidité et la maîtrise des athlètes.

Bien que dans le conte de fée, Boucle d'or fuit les trois ours à la fin de l'histoire, les athlètes n'auront pas la même option lorsque confrontés à des conditions météo difficiles durant les Jeux.

"Les meilleurs athlètes peuvent composer avec n'importe quoi, a noté Christian Hrab, directeur de la haute performance pour la Fédération canadienne de surf des neiges. Les meilleurs parmi les meilleurs se présenteront lors d'une épreuve disputée malgré le mauvais climat et ils considéreront cela comme un avantage sur les autres concurrents."