La formation canadienne masculine de volleyball entre dans le dernier droit de la ronde préliminaire de la Ligue mondiale, qui la conduira à Tampere, en Finlande, ainsi qu’à Osaka, au Japon.

Deuxièmes du groupe C grâce à leurs quatre victoires en six duels, les Canadiens se mesureront vendredi et samedi aux Finlandais, qui ont gagné trois de leurs six matchs jusqu’ici. La fin de semaine prochaine, ils concluront la première phase de la Ligue mondiale contre les Japonais, victorieux deux fois en six sorties.

Les Néerlandais sont présentement en tête du groupe C, avec 13 points. Ils ont le même nombre de gains et de revers que les Canadiens, mais ont un point de plus à leur dossier parce qu’ils se sont inclinés en cinq manches dans une de leurs défaites.

Rappelons que les gagnants du groupe C de même que les deux meilleures équipes des groupes A et B accèderont à la finale de la Ligue mondiale, à laquelle les Argentins sont qualifiés d’office en tant qu’hôtes.

Pour Louis-Pierre Mainville, il ne fait aucun doute que la délégation nationale est outillée pour passer à l’étape suivante.

« Chaque année, nous montrons que nous avons ce qu’il faut pour rivaliser avec les meilleures équipes. Il faut juste le faire sur une base régulière », avance le vétéran, en faisant référence aux victoires contre les Serbes au Championnat du monde de 2010 et contre les Brésiliens en Ligue mondiale l’été dernier.

Au dernier mondial, les Canadiens avaient finalement été éliminés au premier tour et avaient obtenu une 19e place. Quant aux Serbes, ils avaient mis la main sur la médaille de bronze.

« La Ligue mondiale est un bon test, une bonne façon pour nous d’apprendre à gagner », selon Mainville, qui a vécu à distance l’euphorie du triomphe contre les Brésiliens, vice-champions olympiques à Londres, mais qui semble enfin voir la lumière au bout du tunnel après deux années des plus difficiles.

C’est que l’athlète de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot revient de loin après s’être déchiré le ligament croisé antérieur et deux ménisques du genou gauche pendant un match professionnel le 2 avril 2011 à Athènes, puis trois ligaments de sa cheville droite à son retour avec le club grec SPA Karditsa en janvier 2012.

« Au moins deux fois, j’ai pensé que c’était terminé, que je ne reviendrais pas au jeu », avoue le volleyeur de 27 ans, qui retire beaucoup de fierté d’avoir été en mesure de surmonter ces embûches. « Finalement, ma patience et mes efforts ont porté fruit. »

Après avoir joué une rencontre contre les Finlandais en Ligue mondiale le printemps dernier, à Toronto, il a dû se rendre à l’évidence. « Je ne suivais pas le rythme. La Ligue mondiale, c’est le meilleur niveau. »

Une formidable machine

Mainville s’est donc astreint à une remise en forme complète à l’été et à l’automne, pour ne reprendre l’entraînement à temps complet qu’en janvier dernier.

« Le corps humain est une formidable machine. Quand on laisse le temps à la nature de faire son boulot, il y a des belles choses qui arrivent. En fait, patience, efforts et persévérance peuvent nous mener à de bien belles choses. »

Qu’est-ce qui explique que l’athlète de six pieds six pouces se soit accroché ainsi? « J’avais encore en tête notre performance au Championnat du monde et ce que nous pouvions accomplir. »

« Je ne pouvais pas terminer ma carrière avec ce sentiment que nous pouvions gagner quelque chose alors que nous ne l’avons jamais fait encore », admet-il, ajoutant que le Canada a de bonnes chances de se rendre en finale de la Ligue mondiale.

Et pour la suite, Mainville ne bouscule rien. « J’ai commencé à prendre les choses une étape à la fois. Regarder à long terme, ça peut être décourageant. Je ne sais pas ce qui m’attend à l’automne, si je vais être de retour l’année prochaine. Je donne tout ce que j’ai cette année. »

« Ç’a été deux longues années et je me suis rendu compte qu’il y avait d’autres choses que le volleyball dans la vie. À ma retraite, je veux pouvoir pratiquer d’autres sports pour être en forme et aussi jouer avec mes enfants », indique celui qui jongle avec l’idée d’un retour aux études.

La poursuite de sa carrière sportive passe d’ailleurs probablement par une offre d’un club professionnel. « Si je ne me trouve pas de contrat, ça sera difficile. Ça fait deux ans que je reste au Canada tout l’hiver. Au niveau financier, j’aurai des choix à faire. »

L’opportunité de se retrouver au mondial de 2014, en Pologne, pourrait cependant influencer sa décision.

« (En 2010), nous avions ce qu’il fallait pour aller plus loin. Malheureusement, nous étions dans un groupe de l’enfer et nous n’avions pas passé. Je reste convaincu que nous pouvons faire un top-8 et ce serait vraiment exceptionnel de pouvoir vivre ça l’année prochaine. »