Pas moins de 19 des 20 couples, qui ont patiné lundi lors du programme long qui a couronné la domination chinoise, n'ont pas été en mesure de réussir un sans faute. Selon l'analyste de RDS, Alain



Pas moins de 19 des 20 couples, qui ont patiné lundi lors du programme long qui a couronné la domination chinoise, n'ont pas été en mesure de réussir un sans faute. Selon l'analyste de RDS, Alain Golberg, la préparation mentale doit être pointée du doigt.

Même les champions olympiques Xue Shen et Hongbo Zhao n'ont pas été en mesure d'être parfaits. Leurs compatriotes Qing Pang et Jian Tong, médaillés d'argent, ont été les seuls à délivrer une performance sans faute. Les Allemands Aliona Salchenko et Robin Szolkowy, qui occupaient le deuxième rang à l'issue d'un impeccable programme court et qui ont mérité la médaille de bronze, ont été pitoyables lors du programme final, enchaînant erreur par-dessus erreur.

Golberg est d'avis que le manque de préparation mentale est le point faible de toutes les nations lors des compétitions internationales. Il soutient que tous le pays vivent que les conséquences de cette lacune. Selon lui, cette préparation devrait commencer en bas âge avant que les enfants joignent les rangs de l'élite pour développer une gymnastique mentale.

« On entraîne le corps et l'esprit à gérer les mouvements mais après, il faut contrôler l'esprit pour qu'il empêche les interférences extérieures. On a vu que l'ensemble des patineurs a eu beaucoup de difficultés à maîtriser l'ambiance olympique. »

Habituellement à l'entraînement, les patineurs arrivent à exécuter leur chorégraphie à la perfection mais devant la foule des Jeux olympiques, ils n'y arrivent pas. « Le stress d'une présentation en public a été mal géré. C'est le résultat de la forte pression que chaque nation imprime sur ses athlètes. »

Les espoirs olympiques ont la pression du pays et aussi des médias. « On nous dit que ça se passe à la maison, a enchaîné Golberg, mais la maison, c'est l'intérieur du corps et l'intérieur de la tête. Après, il faut fermer les volets parce qu'à la maison - le parc olympique - il y a toutes ces agressions extérieures. »

On aurait pu s'attendre à des programmes nettement mieux réussi de la part de l'élite mondiale, compte tenu du niveau de compétition auquel on assistait. « Il y avait des programmes très beau, malheureusement, il n'y a presque personne qui a fait un sans faute. »

La compétition a été moins relevée que prévu. La médiatisation de l'événement impose une pression supplémentaire à tous les patineurs. « Ce n'est pas parce qu'ils ne savent pas maîtriser les mouvements, c'est parce qu'ils ont du mal à les maîtriser sous pression. Les maîtriser quand rien ne nous dérange, c'est une chose mais le faire aux olympiques, c'est autre chose. C'est le moment de leur vie. Le moment qui vous fait passer de l'ombre à la lumière.»

Golberg estime que les deux couples canadiens ont offert le meilleur comme le pire. Jessica Dubé et Bryce Davisonn ainsi que Anabelle Langlois et Cody Hay ont pris respectivement la sixième et la neuvième place. « On ne peut pas juger de leurs capacités sur ce qu'on a vu. Il y a certains éléments qu'ils n'ont pas maitrisé malgré le fait qu'ils soient de grands athlètes. La différence entre eux et 2002 à Salt Lake City, ce que David Pelletier et Jamie Salé étaient parvenus à assumer la pression alors que ça n'a pas été le cas cette année. »

Attention l'Asie arrive

La Chine a enlevé les deux premières places. C'est la première fois qu'un représentant du pays du Soleil Levant monte sur la plus haute marche du podium aux Jeux olympiques.

Les patineurs asiatiques émergent donc de plus en plus et ils seront à surveiller. Ce succès est l'aboutissement d'un travail de développement amorcé il y a déjà quelques temps.

‘Ça fait longtemps qui titillaient tout le monde, a dit Golberg. C'est logique qu'un jour ces efforts soient payants. »

Pour l'analyste, les corps des patineurs chinois ne sont pas assortis comme les patineurs de notre continent. Les Chinois sont de grandes tailles par rapport aux autres patineurs. Les hommes sont extrêmement puissants alors que les femmes sont extrêmement frêles. « C'est une façon de créer le patinage qui est différente de choix physiques que nous avons. »