La Russie limoge son patron de l'antidopage
Amateurs vendredi, 28 août 2020. 07:56 jeudi, 12 déc. 2024. 03:31MOSCOU - Le directeur exécutif de l'Agence antidopage russe a été limogé vendredi, une décision qui a été qualifiée « d'extrêmement préoccupante » par l'Agence mondiale antidopage.
Yuri Ganus a été congédié après que le comité de révision de l'agence a recommandé que le Comité olympique et paralympique russe (COR et CPR) envisage de lui montrer la sortie pour de supposées infractions financières.
Le président du COR, Stanislav Pozdnyakov, a déclaré en conférence de presse que la décision avait été « unanime ». Mikhail Bukhanov, un avocat de l'Agence antidopage russe, a été nommé à la place de Ganus.
Depuis sa nomination en 2017, Ganus a régulièrement critiqué les autorités sportives russes et leur réticence à adopter des réformes antidopage. Pendant son règne, l'agence connue sous le nom de RUSADA a coopéré à d'importantes enquêtes contre des athlètes russes et des dirigeants sportifs du pays de Vladimir Poutine.
Ganus a dénoncé son congédiement lors d'un entretien accordé à l'agence de presse Interfax.
« Selon moi, c'est la mauvaise décision, donc laissons-les savourer leurs erreurs, a évoqué Ganus. Ils voulaient prendre (cette décision), et ils l'ont prise. Si on regarde le portrait d'ensemble, c'est une erreur. »
Un audit de gestion commandé cette année par le COR et le CPR a relevé des stratagèmes de dépenses inhabituels et plusieurs cas de conflit d'intérêts avec la RUSADA.
Ganus et les gestionnaires de la RUSADA ont rétorqué que l'audit avait été réalisé en catimini, qu'il avait omis certaines preuves importantes et qu'il portait « de potentiels signes de fabrication volontaire de fausses preuves ». Ganus a aussi dit que le COR et le CPR auraient pu utiliser l'audit pour obtenir des informations confidentielles à propos de la manière dont la RUSADA enquête sur les cas de dopage.
L'AMA a prévenu que Ganus pourrait être congédié il y a trois semaines, en précisant qu'elle était « extrêmement préoccupée d'apprendre cette recommandation » qui « présente d'autres questions très importantes quant à la validité du processus juridique qui a été suivi et les motifs de celui-ci ».