LOS ANGELES (AFP) - La testostérone, en cause notamment dans les cas positifs du cycliste américain Floyd Landis et de son compatriote l'athlète Justin Gatlin reviendrait sous une nouvelle forme d'administration, selon Christine Ayotte, la directrice du laboratoire antidopage de Montréal.

"Dans les années 1980 et début 1990, nous avions de la testostérone puis ce fut de la nandrolone, avec les cas de Lindford Christie et Merlene Ottey (ndlr: deux athlètes) et là on assiste au retour de la testostérone", explique Mme Ayotte.

"Il y a quelques années, la testostérone se prenait simplement par injection. Il n'existait qu'une seule préparation orale à l'époque. Maintenant, l'industrie pharmaceutique travaille sur des prises intra-dermiques, par gel, avec des petites doses", poursuit-elle.

Cette prise serait plus difficile à détecter en raison de la faible quantité utilisée à chaque fois, selon Mme Ayotte qui pense que les athlètes prennent notamment la testostérone pour les aider à "récupérer".

La Canadienne évoque également un retour de la testostérone à travers un cocktail, notamment utilisé par les sportifs mis en cause dans le vaste réseau de dopage sanguin démantelé en Espagne au début de l'été.

"Ce qu'on a appris avec l'histoire espagnole, et le Dr Fuentes, est que dans le régime dopant, il y avait des transfusions sanguines, de l'EPO et de la testostérone", ajoute-t-elle.

Interdite par la réglementation depuis 1982, la testostérone est la principe hormone sexuelle mâle, une hormone stéroïde du groupe des androgènes.

Secrétée par les testicules, elle agit sur nombre d'organes (cerveau, coeur, muscles) et exerce notamment un effet anabolisant sur les muscles. Elle est prescrite par les médecins en cas d'insuffisance testiculaire.

Déviée de son utilisation thérapeutique par les sportifs, elle a pour principale conséquence d'accroître la force et la puissance musculaire.