Et bien voilà! C’est fait. Vous venez de compléter votre marathon. Que ce soit votre premier ou  votre dixième, vous êtes épuisé, mais tellement heureux d’avoir terminé. C’est l’aboutissement de très longues semaines d’entraînement. Vous avez suivi à la lettre votre plan, adopté une alimentation parfaite et fait de lourds sacrifices sociaux pour vous donner la meilleure chance d’atteindre votre objectif.

Votre êtes une véritable usine à endorphine. Vous marchez avec votre médaille au cou et saluez famille et amis.  Que vous ayez atteint ou non le chrono souhaité, vous êtes un marathonien auréolé de gloire. 42,2 kilomètres de course!

Et pourtant, après avoir passé le reste de la journée à célébrer votre réussite et une bonne nuit de sommeil, vous vous réveillez le lendemain avec une impression de vide. Vous n’avez plus votre belle tête de vainqueur de la veille. Vous êtes habités par une impression de vide. Vous êtes irascible, n’avez aucune patience et éprouvez de la difficulté à vous concentrer. 

Que se passe-t-il?

Vous souffrez probablement du blues du coureur ou d’une dépression post-marathon, une sensation fréquente qui touche beaucoup de coureurs ayant complété un marathon. Soudainement, voilà que vous n’avez plus un objectif ou un but qui dicte l’horaire de vos journées.  Vous aviez l’habitude de courir seul ou avec un groupe pour vous préparer pour le jour J et tout cela vous manque. 

Pas facile de retrouver la motivation après cela. La meilleure chose à faire est de continuer sur votre lancée. Vous êtes en forme alors n’allez surtout pas perdre ce pourquoi vous avez tant travaillé. Que vous soyez ou non satisfait du marathon que vous venez de compléter, fixez-vous un nouvel objectif et planifiez votre prochain marathon. Mais de grâce, prenez le temps de vous reposer. Après tout, votre corps a enduré une lourde charge d’entraînement et compléter une course aussi longue use son homme (ou sa femme)!

Des pistes de solutions

Il existe quelques trucs connus pour éviter le blues du marathon. Je me permets ici d'en partager certains avec vous tout en précisant que je n’ai pas la prétention de me proclamer un spécialiste de la psychologie des coureurs. Le meilleur conseil que je puisse offrir est qu’un coureur doit bien comprendre dès le départ de son entraînement que cela ne durera pas toujours. Qu’il y aura une finalité! Alors il doit profiter de chacun de ses pas! 

Même si vous avez un horaire chargé, ne négligez pas les gens de votre entourage. Il est important de les inclure dans cette démarche vous menant à participer à un marathon. Ils comprendront mieux ce que vous vivez et seront là pour vous aider à retrouver un rythme de vie plus normal après la course.

Profitez du temps que vous avez avant d’entreprendre une nouvelle phase d’entrainement pour découvrir ou pratiquer d’autres sports. La course, qu’on le veuille ou non, est un sport individuel. Il n’est pas vilain pour un coureur de prendre part à un sport d’équipe. Ça ouvre d’autres horizons! Bien sûr, vous aurez au préalable laissé le temps à votre corps de bien récupérer du marathon.

Sortez dehors. Ce qui rend la course à pied si agréable, c’est qu’il s’agit d’un sport qui se pratique à l’extérieur. Il est prouvé que de prendre une simple marche d’une vingtaine de minutes au grand air est suffisant pour se sentir mieux. Alors, utilisez le temps que vous preniez à courir pour découvrir les bienfaits de la marche.   

Inscrivez-vous à des courses plus courtes. Prendre le départ d’un 5 kilomètres ou d’un 10 kilomètres vous aidera à vivre cette période de sevrage des longues distances. Si vous êtes au repos complet, offrez vos services comme bénévole à une course organisée. De vous retrouver au milieu de passionnés de course à pied, comme vous, devrait vous redonner le goût de sourire.

Tirez des leçons de votre entraînement, alors que vous étiez discipliné et organisé, et appliquez cela à votre vie de tous les jours. Vous serez plus efficace et saurez mieux profiter de votre temps.

Mais surtout, laissez-vous du temps pour bien récupérer et gâtez-vous. Oubliez pendant quelque temps la diète à laquelle vous vous astreigniez lors de votre entraînement. Soyez fier de ce que vous avez accompli. Vous êtes une anomalie statistique puisque peu de gens complètent un marathon dans leur vie. Couchez sur papier ce que vous ressentez et gardez un journal de bord.  Cela vous aidera à mieux comprendre ce que vous vivez lorsque vous serez à nouveau confronté au vide après votre prochain marathon.