Marathon de Montréal : Le bonheur de marcher
Course à pied dimanche, 20 sept. 2015. 15:33 mercredi, 11 déc. 2024. 21:00Une fois par année, le pont Jacques-Cartier est fermé à la circulation automobile pendant quelques heures pour faire place aux coureurs. À des milliers de coureurs... et de marcheurs. J'étais un de ces marcheurs en ce dimanche 20 septembre à prendre le départ de la 25e édition du Marathon Oasis Rock n' Roll de Montréal.
Mon père, Jacques, m'accompagnait dans cette aventure. Tous les deux, nous portions fièrement les couleurs de Team in Training (TNT), le mauve, pour promouvoir la recherche sur les cancers du sang. J'ai le grand honneur d'être le porte-parole de cet organisme depuis un peu plus de cinq ans.
Nous devions, comme l'indiquait notre dossard, marcher la totalité du parcours de 42,2 kilomètres. C'était avant que je ne réalise que le temps limite alloué pour compléter l'épreuve était de six heures. Ce n'est pas beaucoup! Tous les participants plus lent que six heures étaient invités à utiliser les trottoirs pour terminer l'épreuve et n'avaient pas droit à une médaille à leur arrivée au Parc Lafontaine.
Devant cet état de fait, mon père et moi avons plutôt choisi de marcher le demi-marathon et d'effectuer une arrivée beaucoup plus festive devant les membres de notre famille avec tous les honneurs. Après tout, ce n'est pas à tous les jours que mon père et moi marchons ensemble sur de telles distances. Lui a l'habitude de longues, très longues marches (jusqu'à 70km) et nous aurions sans problème complété l'épreuve entière, mais probablement pas dans le temps maximum alloué.
Une longue marche
J'ai près de 80 dossards divers à la maison. Toutes les distances y sont représentées. Marathon, demi-marathon, 20 km, 15 km, 10 km et 5 km. J'ai obtenu chacun de ces dossard après avoir couru la distance. C'était donc une grande première pour moi de m'installer à l'arrière des coureurs et d'attendre le signal du départ. J'avais hâte de vivre ma première longue marche.
Premier constat, la fébrilité du départ n'est pas la même. La centaine de coureurs à l'arrière est calme et patiente. Elle sait qu'elle devra attendre de longues minutes après le signal du départ avant d'amorcer sa journée de travail. Les 22 000 coureurs du marathon et demi-marathon devant eux ont priorité. Et de la patience, il en fallait beaucoup ne serait-ce que pour prendre le départ puisque nous avons finalement amorcé notre marche 61 minutes après que le premier marathonien soit parti!
J'ai adoré l'expérience. Marcher m'a permis de découvrir et d'apprécier un parcours d'une manière nettement différente de la course. Les 12 premiers kilomètres s'échelonnaient sur les îles Sainte-Hélène et Notre-Dame. Pas de danger alors de déranger ces pauvres automobilistes qui se plaignent à chaque année de la fermeture temporaire de certaines rues. Ce segment du parcours est plat et offre un superbe coup d'œil sur Montreal. J'ai particulièrement apprécié le passage sur les terrains de La Ronde et sur le circuit Gilles-Villeneuve. Pour un amateur de Formule 1 comme moi, c'est un cadeau!
Au 13e kilomètre, nous traversons la Cité-du-Havre au bout de l'avenue Pierre-Dupuis. La musique est omniprésente depuis le départ. Le marathon Rock n' Roll porte bien son nom puisque plus d'une vingtaine de formations musicales sont dispersées tout au long du parcours et c'est au groupe canadien Hedley que revenait la tâche d'offrir un spectacle de clôture gratuit au fil d'arrivée au Parc La Fontaine.
Le 16e kilomètre est un des plus intéressant. Nous sommes sur la rue de la Commune en direction du vieux port. Les spectateurs se mêlent aux nombreux touristes. Tous sont généreux de leurs applaudissements.
Au 17e kilomètre, nous amorçons un virage vers le nord sur Amherst. Notre rythme est encore bon et la météo collabore avec une température pas trop chaude. Un petit vent souffle. Mon père et moi conservons un rythme de 9:15 du kilomètre, ce qui est nettement plus rapide que mes prévisions. Mon père est en forme, je le constate.
Le 19e kilomètre est probablement le plus difficile de ce parcours de demi-marathon. Ça grimpe sur Berri et j'ai une pensée pour les coureurs qui sont passés là avant nous. Certains ont dû ne pas apprécier. Heureusement, rien ne nous presse et nous ralentissons sagement le rythme pour ne pas nous blesser. Mon père commence à avoir une douleur au pied gauche en raison d'une mauvaise orthèse mais, courageux, affirme qu'il n'est pas question d'abandonner.
Au 20ème kilomètre, nous voici enfin sur l'avenue du Parc La Fontaine. Je jette un coup d'œil à travers le parc pour entrevoir l'arrivée. J'ai couru tellement de fois dans ce parc lors de la classique du mois d'octobre. Dans 500 mètres nous aurons terminé notre marche. Des anciens participants de Team in Training nous rejoignent pour nous accompagner jusqu'au fil d'arrivée. Gentille attention. Mon père et moi saluons et souhaitons bonne chance à Jean-Francois Rioux, un autre marcheur de TNT qui poursuit pour le marathon complet. Nous aurons marché depuis le début avec lui. Un chic type.
L'arrivée d'une course est toujours un moment exaltant et cela s'applique également à notre marche. Je suis fier et heureux de terminer aux côtés de mon père sous les acclamations de la foule et les salutations de l'annonceur maison, ce cher Jean-Pierre Champagne. J'ai l'impression que c'est moi qu'ils acclament. Sans doute un effet de la fatigue!
Mes derniers mots seront pour tous les participants de Team in Training, les dirigeants et les mentors de ce programme d'entraînement caritatif le plus important et le plus couronné au monde. Amassant des fonds pour la Société de leucémie et lymphome du Canada, L’équipe de Team In Training a formé quelques 575 000 participants et a recueilli plus de 1,5 milliard de dollars pour financer la recherche sur les cancers du sang et les services aux patients. Elle aide les participants dans leur entraînement pour qu'eux puissent ensuite aider à sauver des vies.
Je tiens d'ailleurs à souligner la gentillesse de mon ami, le comédien et ultramarathonien Patrice Godin, qui a porté les couleurs de TNT lors du demi-marathon. Il a couru la distance en 1 h 41 malgré son engagement de courir pendant 24 heures au Parc des Îles de Boucherville la fin de semaine suivante (26-27 septembre).
Plus que jamais, je lance l'invitation à ceux qui sont intéressés de vivre une belle aventure. D’un demi-marathon à un Ironman, vous pouvez rejoindre TNT pour votre sport d’endurance. Vous vous verrez offrir des expériences clé en main, pour tout niveau d’athlète, dans des évènements locaux et internationaux.
C'est un réel privilège d'être votre porte-parole. Au grand plaisir de marcher ou courir à nouveau à vos côtés très bientôt.
Vous me permettrez cependant de remettre mon titre de héros du jours à mon cher papa. D'avoir eu le privilège, la joie et la chance de marcher ainsi à ses côtés fut un grand moment de bonheur et de complicité. Il me prouve ainsi l'importance de se tenir en forme pour bien apprécier les vieux jours. Un demi-marathon marché en 3 h 17, c'est pas mal.
À 70 ans, c'est pas mal du tout même.