Les épéistes canadiens ont écrit une nouvelle page d'histoire en remportant le bronze, dimanche, à l'épreuve par équipe de la Coupe du monde de Montréal. Meilleur résultat international de l'équipe masculine canadienne, il a été mérité en battant 44-43 la France, troisième équipe au classement mondial.

Éliminant d'entrée de jeu les Ukrainiens par la marque de 38-33 dans le tableau de 16, Tigran Bajgoric, Hugues Boisvert-Simard, Igor Gantsevich et Igor Tikhomirov ont par la suite vaincu les Chinois 28-22 en quart de finale. Ils ont perdu 22-45 en demi-finale contre les Italiens.

« C'est vraiment une victoire d'équipe », a déclaré Boisvert-Simard, de Québec. « On a maintenu notre concentration toute la journée, même vers la fin où la fatigue peut jouer des tours. Notre chimie nous a permis de tenir le coup contre de grosses équipes comme la Chine et la France, et surtout de croire à notre victoire en équipe. Nous avons tous donné notre maximum. »

Contre l'équipe de France, les Canadiens ont conservé une avance oscillant entre cinq et dix touches durant les sept premiers assauts, mais ont par la suite vu cet écart fondre jusqu'à la marque de 43-43 à la fin du temps réglementaire, au neuvième assaut. C'est en prolongation que Bajgoric, de la Colombie-Britannique, a effectué la contre-attaque victorieuse.

En finale, les Hongrois ont battu l'Italie par la marque de 45-40.

Le dernier résultat d'envergure à l'épée masculine par équipe remontait aux Jeux olympiques de 1984, à Los Angeles, où les Québécois Jacques Cardyn, Jean-Marc Chouinard, Alain Côté, Michel Dessureault et Daniel Perreault avaient terminé quatrièmes. Chez les femmes, l'équipe canadienne avait remporté le bronze en 2005 à la Coupe du monde de La Havane, aux dépens, encore une fois, de l'équipe de France.

Cardyn, présent au tournoi à titre de spectateur, s'est montré très fier et enthousiaste à l'endroit des épéistes canadiens. « Ces escrimeurs, hormis Tikhomirov, ont tous appris l'escrime et évolué au Canada, et ils sont encore jeunes. C'est encourageant de voir le bassin d'athlètes de talent augmenter chaque année et d'être témoin de la profondeur qu'acquiert notre sport. J'entrevois de belles années à venir. »

« Quand un tireur connaissait un mauvais match, l'équipe ne s'effondrait pas pour autant, chacun respectait le plan de match sans égard au pointage », a mentionné Danek Nowosielski, directeur haute performance de la Fédération canadienne d'escrime. « C'est ce qui leur a permis de réaliser une telle performance. »

« Tigran a su livrer la marchandise en conservant l'avance et en mettant les dernières touches dans la plupart des matchs, a-t-il rajouté. Avec Gantsevich et Boisvert-Simard, la relève est forte en prévision du prochain cycle olympique. »

Aux dires de Nowosielski, cette performance donnera beaucoup de confiance aux épéistes pour les années à venir. « Ils apprennent à gagner contre de gros morceaux, et c'est dans ces moments-là, quand la confiance s'installe, que la carrière d'un escrimeur peut prendre une tournure très intéressante. »

Chez les femmes, les Canadiennes Brita Goldie, Gabrielle Lavoie, Daria Jorquera-Palmer et Ainsley Switzer ont perdu leurs matchs contre la Pologne (33-45), Hong Kong (29-41) et la Suède (42-45) pour mériter le 14e rang. La Pologne a mérité l'or aux dépens de la Russie, tandis que la Chine a mérité le bronze.