NEW DELHI - C'est sans le Canada que le tout premier tournoi de tennis de l'histoire des Jeux de Commonwealth s'est mis en branle, cette semaine, à New Delhi.

Aleksandra Wozniak n'aurait pu y être de toute manière puisqu'elle est blessée au poignet, on le sait, et a choisi de s'accorder du repos pour se remettre d'une tendinite. Mais Stéphanie Dubois (qui, touchée au dos, a mis fin mardi à sa saison) et Valérie Tétreault n'y sont pas non plus. Pas plus que Marie-Ève Pelletier, ni les autres joueurs de bon niveau du reste du Canada.

La raison en est relativement simple : la saison de tennis, tant dans l'ATP que dans la WTA, suit son cours et les conflits d'horaire étaient nombreux.

"Compte tenu du moment où sont disputés les Jeux du Commonwealth cette année, ça se retrouve à être disputé pendant des compétitions importantes pour nos joueuses professionnelles, a indiqué Sylvain Bruneau, capitaine de l'équipe canadienne de Fed Cup, au cours d'un récent entretien avec La Presse Canadienne. Elles essaient présentement de terminer l'année avec un classement qui va leur permettre de se qualifier pour les Internationaux d'Australie, donc c'est un peu un blitz pour disputer des compétitions qui leur permettront d'améliorer leur classement. Et les dates de ces tournois viennent en conflit (avec les Jeux)."

Le Canada n'est pas le seul pays à avoir pris une telle décision. Les noms familiers chez les inscrits sont rares à New Delhi, mis à part quelques Indiens, spécialistes du double surtout.

Les Jeux olympiques, eux, pourraient miser seulement sur leur prestige pour attirer les têtes d'affiche, mais ils accordent aussi des points ATP et WTA au classement. Ce n'est pas le cas des Jeux du Commonwealth.

Le Canada aurait par ailleurs pu envoyer des espoirs d'âge adolescent à New Delhi. Mais encore là, le conflit d'horaire était trop important. Notamment, à cause d'un tournoi international panaméricain pour les 18 ans et moins, qui se déroule aux États-Unis.

Bruneau se dit quand même conscient du bénéfice que peuvent retirer nos athlètes d'une expérience de ce genre à de grands jeux.

"Aleksandra (Wozniak) a déjà participé aux Jeux panaméricains, Marie-Ève Pelletier aussi, a-t-il noté. C'est bien de vivre une telle expérience, où il y a des athlètes d'autres disciplines.

"Mais cette année, à cause des dates et de l'endroit où ça avait lieu, c'était juste trop difficile d'envoyer des athlètes aux Jeux du Commonwealth."

Dugrenier y renonce

Il y a une autre absence notable à ces Jeux du Commonwealth: celle de la lutteuse Martine Dugrenier. Il s'agissait d'une médaille quasi assurée puisqu'elle est la triple championne du monde en titre dans sa catégorie.

Dugrenier a initialement été sélectionnée au sein de l'équipe en vue des Jeux de New Delhi, mais elle a décidé d'y renoncer étant donné que les récents Championnats du monde, tenus à Moscou, demeuraient sa priorité cette saison. Sa décision a été prise avant que toutes les nouvelles inquiétantes au sujet du village des athlètes aient fait la manchette.

"On regardait le calendrier et les deux prochaines années vont quand même être assez achalandées... C'était rapproché des Championnats du monde et on a juste décidé que pour moi, c'était mieux de pas participer aux Jeux du Commonwealth", a affirmé Dugrenier, qui a terminé quatrième aux Jeux olympiques de Pékin.

Par ailleurs, Dugrenier ne voulait pas trop en faire, surtout après avoir subi l'automne dernier une opération "au haut du corps", se limite-t-elle à dire en riant.

"En allant aux Jeux, ça aurait retardé ma saison morte d'un mois. La priorité, ce sont les Jeux olympiques de 2012 et d'établir un calendrier en fonction de ça."

Il faut dire que le calibre n'est pas aussi relevé aux Jeux du Commonwealth, puisque les puissances en lutte - le Japon, la Russie, les États-Unis, et les républiques de l'ancienne URSS - n'y sont pas.