Pays hôte des JO d'hiver 2010, le Canada vise la première place au nombre des médailles, et le pays à la feuille d'érable ressentirait comme une cruelle défaite de ne pas terminer parmi les troi



Pays hôte des JO d'hiver 2010, le Canada vise la première place au nombre des médailles, et le pays à la feuille d'érable ressentirait comme une cruelle défaite de ne pas terminer parmi les trois premiers.

L'ambition est grande mais pas démesurée : le hockey sur glace, le curling, le patinage de vitesse, le ski alpin comme le snowboard et le freestyle notamment, offrent des perspectives de médailles aux Canadiens, compte tenu des résultats obtenus récemment.

En ski acrobatique, Jennifer Heil pourrait bien ajouter une médaille d'or à celle rapportée de Turin en 2006. Et le surfeur Jasey-Jay Anderson, quadruple champion du monde, est en pôle position. Tout comme Manuel Osborne-Paradis, double vainqueur en Coupe du monde (descente et Super-G) cette saison, qui connaît comme sa poche les pistes de Whistler, d'où il est originaire.

Le pays à la feuille d'érable s'est mobilisé comme jamais pour offrir à ses représentants un soutien technique, financier et psychologique comme le font depuis longtemps d'autres puissances sportives.

Un organisme dit OTP (Own The Podium - Prendre le podium) a été créé, avec un financement de 110 millions de dollars canadiens (103 M USD, 73 millions d'euros) sur cinq ans, réuni par le gouvernement et plusieurs grosses sociétés.

Entraînements in situ

Objectif: au moins 35 médailles, contre 24 ramenées de Turin. Présidé par Roger Jackson, médaille d'or en aviron à Tokyo en 1964, OTP a piloté un projet baptisé, non sans raison, "Top Secret" et devant fournir, sur cinq ans, tous les atouts possibles aux meilleurs sportifs du pays.

Des planches de surf qui glissent un peu plus vite et des fixations plus efficaces, des combinaisons offrant une moindre résistance à l'air, une sorte de catapulte pour patineurs de vitesse permettant d'acquérir sans effort une vitesse optimale pour s'entraîner à prendre un virage, ou encore des simulateurs sophistiqués offrant aux skieurs la possibilité d'affiner en salle leur position... "Top Secret" a demandé aux athlètes qui testaient certains de ces équipements lors de compétitions réelles de les cacher du regard des concurrents.

La médecine et la psychologie n'ont pas été oubliées, les sportifs acceptant d'être bardés d'électrodes pour mieux savoir comment piloter leur corps au moment de l'effort.

Autre avantage, que le Canada ne met pas particulièrement en avant: la plupart des installations olympiques sont prêtes depuis deux ans et les athlètes canadiens ont pu s'entraîner longtemps sur les lieux mêmes où ils affronteront leurs concurrents qui ne bénéficient que d'un temps limité sur les mêmes pistes. Les Américains, notamment, n'ont pas beaucoup apprécié cette situation et l'ont fait savoir.

Mais le Canada a décidé de tout faire pour enterrer définitivement les souvenirs cuisants des jeux d'hiver 1988 à Calgary et d'été 1976 à Montréal. Les hôtes de la fête n'avaient gagné aucune médaille d'or.