Le choc des générations se fait sentir
Amateurs vendredi, 19 févr. 2010. 19:15 mercredi, 11 déc. 2024. 23:41Une fossé énorme en perceptions sépare les deux générations qui s'affrontaient chez les hommes en patinage artistique, selon le constat dressé par le Canadien Patrick Chan au lendemain de sa cin
Une fossé énorme en perceptions sépare les deux générations qui s'affrontaient chez les hommes en patinage artistique, selon le constat dressé par le Canadien Patrick Chan au lendemain de sa cinquième place aux Jeux olympiques de Vancouver.
D'un côté, il y a ceux comme le Russe Evgeni Plushenko qui estiment qu'on ne peut gagner aux olympiques sans effectuer un quadruple saut, ce qui ne l'a pas empêché de terminer deuxième, et de l'autre ceux comme le champion américain Evan Lysacek (médaille d'or), qui privilégient étaler le niveau de difficulté sur l'ensemble des éléments présentés.
"Oui. Il y a une très grande différence de perception, a dit le jeune Torontois de 19 ans en conférence de presse vendredi au BC international Media Center.
"La génération à Plushenko, ils s'inspiraient de l'Américain Timothy Goebel qui était le premier patineur au monde à effectuer trois quadruples dans son programme libre", d'où son surnom de "King du quad".
"De nos jours c'est presque impossible, a poursuivi Chan, en raison du niveau de difficulté de tous les autres aspects du programme. Alors, on ne plus envisager ça."
La polémique entamée par le Russe de 27 ans, qui compte maintenant une médaille olympique d'or et deux d'argent (2004,2002), fait cependant écho même au sein des plus grands noms du patinage canadien.
Mais Chan était stupéfait d'apprendre, en pleine conférence de presse, que l'ancien triple champion du monde Elvis Stojko, qui a procuré deux médailles d'argent olympiques au Canada, a qualifié de "ridicule" la décision des juges d'attribuer la médaille d'or à l'Américain Evan Lysacek plutôt qu'au Russe Evgeni Plushenko.
Dans une chronique sur le site web de Yahoo! Sports, Stojko a sévérement critiqué le travail des juges lors du programme libre des hommes, jeudi, au Pacific Coliseum.
"Je suis vraiment surpris des propos à Elvis parce qu'il est un bon ami à moi. On se respecte mutuellement. Mais à mon avis, c'est le meilleur patineur qui a gagné. Lysacek a livré une performance sans fautes. Ça prouve qu'il ne faut pas toujours se concentrer sur le quadruple, mais aussi sur les autres éléments."
Contrairement à Plushenko, qui a immédiatement remis en question le travail des juges, Chan n'y voit aucun scandale.
"Je crois que les juges ont été excellents. Ils ont été strictes, mais équitables. La compétition de jeudi prouve que les juges ne recherchent pas constamment le quadruple saut puisque cela ne garantit pas de se rendre sur le podium ou de remporter une médaille d'or. Il faut s'occuper aussi de tout le reste. Moi, mes jeux de pieds, mes pirouettes ont tous obtenus des notes de niveau 4 et ça m'a vraiment aidé."
D'abord déçu de sa performance, allant même jusqu'à croire qu'il avait "laissé tomber le public canadien" qui misait tant sur lui pour gonfler son nombre de médailles, Chan réalise maintenant la juste valeur de tout ce qu'il a accompli à sa première participation olympique. Il se dit même plus motivé que jamais dans sa quête vers un éventuel podium aux prochains Jeux d'hiver à Sotchi.
"J'ai hâte de participer aux Championnats du monde de patinage artistique, au mois de mars, à Turin. Je vais continuer à travailler fort et je suis vraiment motivé. J'ai l'impression d'avoir grandi de toute cette expérience (...) et je vise Sotchi, même si c'est sur le terrain a Plushenko."
Soulagé que tout soit maintenant terminé pour lui, Chan bénéficie maintenant de cinq jours de congé avant de reprendre l'entraînement. Il compte profiter du reste des Jeux avant de prendre la route de son centre d'entraînement au Colorado, au lendemain de la cérémonie de clôture.
"Oh, vous ne voulez pas savoir ce que je compte faire pour le reste de la semaine (rires). Je veux juste m'amuser et profiter de cette occasion unique.
Je veux profiter de chaque heure, de chaque journée, de chaque moment aux Jeux de Vancouver, sans penser aux prochaines compétitions et m'entourer des autres athlètes canadiens. Par exemple, la nuit dernière après la compétition (jeudi) j'ai passé du temps avec Alexandre Bilodeau et on parlait de ce qu'on a vécu ici."