Le ministre russe des Affaires étrangères critique les recommandations de l'AMA
Amateurs mardi, 26 nov. 2019. 11:58 vendredi, 13 déc. 2024. 19:51MOSCOU - Le ministre russe des Affaires étrangères a qualifié l'appel en faveur de nouvelles sanctions contre les sports russes comme un effort supplémentaire de l'Occident visant à mettre la Russie au banc, tandis que le plus haut responsable antidopage du pays a qualifié la mesure de « justifiée ».
Un comité indépendant de l'Agence mondiale antidopage (AMA) a recommandé lundi que les athlètes russes participent aux Jeux olympiques de l'année prochaine et à d'autres grands événements au cours des quatre prochaines années sous drapeau neutre.
Le comité souhaite également que la Russie ne puisse organiser de grands événements sportifs pendant cette période.
« Il y a ceux qui veulent mettre la Russie dans une position défensive, accusée de presque tout dans tous les domaines de la sphère internationale; conflits, économie, énergie, gazoducs, ventes d'armes », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à Moscou en réaction aux recommandations du comité de l'AMA.
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Le comité exécutif de l'AMA votera sur ces recommandations le 9 décembre.
La remise de la base de données en janvier était censée permettre à la Russie de mettre fin aux nombreux différends liés au dopage, tout en permettant de révéler les dissimulations du passé.
Le comité d'examen de la conformité de l'AMA a toutefois conclu que d'importants efforts avaient été déployés pour falsifier des centaines de tests positifs et l'utilisation de faux messages impliquant le témoin vedette de l'AMA, l'ancien directeur du laboratoire, Grigory Rodchenkov.
L'agence antidopage russe, connue sous le nom de RUSADA, a vivement dénoncé la manière dont les autorités du pays abordent la question et a ajouté qu'elle s'attendait à ce que la Russie devra en accepter les conséquences.
« C'était prévisible et justifié, a déclaré le responsable de la RUSADA, Iouri Ganous, à l'Associated Press.
« L'une des conditions fixées aux autorités sportives n'a pas été remplie et malheureusement nos athlètes deviennent des otages dans cette situation, a-t-il ajouté. Il est maintenant question d'un éventuel appel, mais en tant qu'avocat, je ne vois pas comment on peut en appeler. »
Ganous a longtemps demandé un changement radical dans la manière dont les sports sont organisés en Russie, et a suggéré que des années d'attitude défensive avaient conduit la Russie dans une impasse.
« Nous en sommes à la cinquième année de cette crise et, malheureusement, les individus qui dirigent notre sport n'ont pas seulement échoué à le sortir de la crise, ils l'ont enfoncé plus profondément. »
Le Comité international olympique n'a pas encore réagi aux recommandations du comité de l'AMA, selon lesquelles la Russie alignerait une équipe neutre aux Jeux olympiques de Tokyo l'année prochaine et aux Jeux olympiques d'hiver de 2022 à Pékin.
La membre russe du CIO, Yelena Isinbayeva, a toutefois déclaré qu'elle s'attendait à ce que le conseil exécutif de l'AMA approuve les sanctions, ce qui serait la sanction la plus sévère à ce jour pour un pays pour des infractions liées au dopage.
« L'expérience montre que s'il existe déjà une recommandation, ils en tiendront compte et l'appliqueront, a écrit l'ancienne spécialiste de saut à la perche sur Instagram. Je ne me fais pas d'illusions sur un résultat positif ou un scénario négatif. J'attends seulement que la décision soit annoncée le 9 décembre. »
Aux Jeux olympiques d'hiver de l'année dernière à PyeongChang, la Russie a envoyé 168 athlètes sous la bannière « Athlètes olympiques de Russie » lorsque son équipe a été officiellement suspendue par le CIO.
Cette fois-ci, les nouvelles règles adoptées l'année dernière confèrent à l'AMA un pouvoir bien plus grand pour sanctionner des pays entiers dans divers sports. Les règles n'ont pas encore passé le test du Tribunal arbitral du sport et certains dirigeants russes du sport ont déjà fait savoir qu'ils planifiaient des recours en justice.