VANCOUVER - Le "miracle sur glace" des universitaires américains aux Jeux de Lake Placid en 1980 n'a pas fait des petits qu'aux Etats-Unis. L'exploit a marqué un jeune québécois, âgé de 12 ans Ã



VANCOUVER - Le "miracle sur glace" des universitaires américains aux Jeux de Lake Placid en 1980 n'a pas fait des petits qu'aux Etats-Unis. L'exploit a marqué un jeune québécois, âgé de 12 ans à l'époque.

"C'a été l'étincelle qui a allumé mon rêve olympique, a confié l'ancien hockeyeur Joé Juneau, jeudi, au cours de la conférence de presse du Comité olympique canadien (COC). De voir cette bande de jeunes universitaires réaliser l'impossible, et vaincre les Soviétiques, m'a motivé au maximum. A compter de ce moment, ce que je souhaitais le plus au monde c'était de représenter mon pays aux Jeux olympiques. C'était presque une obsession."

L'athlète natif de Pont-Rouge, dans le comté de Portneuf, a réalisé son rêve en 1992 aux Jeux d'Albertville, au moment où il complétait des études en ingénierie aéronautique à l'institut polytechnique Rensselaer, dans l'Etat de New York. Il a été un rouage important de la conquête de la médaille d'argent du Canada, qui s'est incliné face à l'équipe unifiée de l'ancienne URSS, en y allant d'une récolte de 15 points.

"J'ai connu une belle et longue carrière de 13 ans dans la Ligue nationale, mais ma participation aux Jeux olympiques demeure l'expérience de ma vie, a-t-il déclaré. Les Jeux olympiques, c'est le nec plus ultra. Porter les couleurs de son pays, il n'y a rien qui surpasse ça."

C'est la magie qu'il veut faire revivre à Vancouver à titre d'un des deux adjoints à la chef de mission de la délégation canadienne, Sylvie Lambert.

"Je sais que partout au Canada et à travers le monde, il y a des petits jeunes de 12 ans qui sont sur le point d'être frappés par leur propre étincelle, a-t-il ajouté, la voix empreinte d'émotion. Les olympiens sont des modèles. Et les jeunes ont besoin de modèles."

Comme Juneau, Lambert a vécu son rêve olympique en 1992. Les deux athlètes s'étaient peu connus à l'époque, les hockeyeurs ayant leurs quartiers généraux à l'écart, dans la montagne. Au cours des années suivantes, ils ne se sont vus que très rarement. Juneau a donc été très surpris quand Lambert l'a contacté peu de temps avant les Fêtes afin de lui proposer de la seconder dans ses tâches.

"C'était tout un honneur qu'on me faisait, mais je devais y penser. J'ai pris quelques semaines de réflexion parce que je ne voulais pas que ça entrave tous les efforts que je fais auprès des jeunes Inuits dans le Grand Nord, a-t-il expliqué. Les organismes qui participent au programme que j'ai mis de l'avant m'ont tous accordé leur soutien."

A Vancouver, Juneau va tenter d'apporter son grain de sel afin d'aider la délégation canadienne à atteindre l'objectif audacieux qu'elle a établi de terminer au sommet du classement des nations. L'occasion qu'on lui a offert lui permettra aussi de vivre pleinement les Jeux de l'intérieur, ce qu'il n'a pu faire comme athlète, il y a 18 ans. Accompagné de sa famille, il espère que scintillera dans les yeux de ses deux filles, âgées de 9 et de 10 ans, une étincelle semblable à celle qui a allumé son rêve, il y a 30 ans.

Juneau, âgé de 42 ans, sait qu'il n'aurait pu vivre son rêve de gamin si les hockeyeurs professionnels avaient été de la partie à Albertville, comme c'est le cas depuis quatre olympiades. A l'époque, les pays étaient surtout représentés par des joueurs amateurs. L'équipe canadienne, qui avait Eric Lindros comme tête d'affiche, avait accueilli quelques vétérans professionnels, comme les Dave Tippett, Curt Giles et Sean Burke.

Cela dit, celui qui a terminé sa carrière dans l'uniforme du Canadien en 2004 apprécie la formule actuelle qui permet aux meilleurs joueurs de la planète de s'affronter dans le tournoi olympique.

"Ca va être palpitant comme compétition. Tout le monde a hâte que l'équipe canadienne saute sur la glace. Je n'ai pas de préférence. C'est positif, dans un cas comme dans l'autre."