DOHA, Qatar - Le président du CIO, Thomas Bach, a défendu sa gestion du scandale du dopage russe, s'est attaqué aux critiques des Jeux olympiques de Rio de Janeiro et a prétendu qu'aucune ville n'aurait déposé sa candidature aux Jeux de 2024 sans son programme de réformes « Agenda 2020 ».

Dans son discours prononcé à l'assemblée générale de l'Association des comités nationaux olympiques, Bach s'est montré résolu à contrer la perception négative du public à l'égard du mouvement olympique à la suite d'une année turbulente de crises autour du dopage, de l'accumulation des problèmes à Rio et les préoccupations persistantes sur les coûts pour accueillir les jeux.

Bach a cité les grands titres des médias dans les mois qui ont précédé les Jeux de Rio concernant la sécurité, la qualité de l'eau, le virus Zika et les allégations de dopage avec le concours de l'état en Russie. En faisant un rapprochement avec la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines la semaine dernière, Bach a affirmé que les Jeux de Rio constituaient une « étude de cas » de la différence « entre l'opinion transmise dans les médias et l'opinion publique » et « entre perception et réalité ».

Bach a affirmé que les Jeux de Rio ont été un grand succès, évoquant le record de téléspectateurs mondialement et l'intérêt des médias sociaux. Mais il n'a pas fait mention des gradins vides et des pépins organisationnels qui ont également ponctué l'événement. Bach a déclaré que le succès des jeux était un « miracle » à la lumière de la grave récession et de la tourmente politique que le Brésil a traversées.

Il s'est également efforcé de défendre la décision du Comité international olympique de ne pas imposer une suspension complète de la Russie des Jeux, soutenant qu'il a reçu le soutien de dizaines de dirigeants mondiaux sur la question.

L'Agence mondiale antidopage (AMA) avait demandé une interdiction complète à la suite d'un rapport de l'enquêteur Richard McLaren qui détaillait le dopage systématique avec l'aide de l'état en Russie. Le CIO s'en est plutôt remis aux fédérations sportives internationales pour déterminer quels athlètes russes pouvaient concourir.

Bach a dit avoir rencontré de nombreux chefs d'état et de gouvernement depuis les Jeux et tous ont soutenu la position du CIO.

« Ils ont apprécié et reconnu que nous n'avons pas pris une décision politique, mais nous avons pris une décision dans l'intérêt du sport et dans le respect d'équité pour les athlètes propres et la protection des athlètes propres dans le monde, a-t-il ajouté. Cette reconnaissance de tant de dirigeants politiques a été une confirmation de notre décision et se veut une grande source d'encouragement pour nous tous. »

Le rapport final de McLaren doit être publié le mois prochain et se concentrera sur les allégations de dopage russe et la manipulation d'échantillons aux Jeux d'hiver de 2014 à Sotchi. Deux commissions du CIO examinent également ces allégations, qui pourraient mener à des appels à des sanctions contre la Russie pour les Jeux d'hiver de 2018 à Pyeongchang, en Corée du Sud.

Bach a déclaré que, une fois les enquêtes terminées, le CIO prendra « les mesures nécessaires et toutes les sanctions, car si seulement une partie des allégations était vraie, ce serait une attaque sans précédent contre l'intégrité des Jeux olympiques et des compétitions olympiques. »

Sur une autre question, Bach a déclaré qu'aucune ville n'aurait présenté sa candidature pour accueillir les Jeux d'été de 2024 si le CIO n'avait pas adopté son projet « Agenda olympique 2020 », qui vise à réduire le coût de l'organisation des jeux et insiste sur l'utilisation autant que possible d'installations existantes et temporaires.

Plusieurs villes ont retiré leur candidature pour les Jeux d'hiver de 2022 en raison de préoccupations financières et politiques. Le mois dernier, Rome s'est retirée de la course pour 2024 à cause de l'opposition de la nouvelle mairesse de la ville. Cette décision laisse Los Angeles, Paris et Budapest, en Hongrie, comme seules candidates.