Le triomphe de Tyler Mislawchuck
Triathlon samedi, 29 juin 2019. 22:32 samedi, 14 déc. 2024. 02:59Ce qu’il y avait de bien avec le Triathlon Mondial Groupe Copley qui s’est tenu le samedi 29 juin au Grand Quai du Port de Montréal, c’est qu’on a pu voir les prouesses des meilleurs triathlètes au monde en peu de temps puisque la distance sprint était à l’honneur. Et quel journée ce fut malgré une température chaude, très humide et orageuse. J’en suis encore soufflé.
Chez les femmes, qui furent les premières à plonger dans les eaux du bassin Alexandra, la victoire de l’Américaine Katie Zafares ne fut pas une surprise. Un sprint irrésistible lui a permis de devancer la Britannique Georgia Taylor-Brown sur les derniers mètres de la course à pied. Zafares domine le calendrier des compétions cette saison. Il s’agissait d’une quatrième victoire en cinq triathlons pour elle en 2019. À moins d’une catastrophe, elle sera couronnée championne lors de la grande finale à Lausanne.
L’unique Canadienne, Joanna Brown, espérait finalement grimper sur le podium devant les siens, elle qui avait terminé en quatrième position lors des deux dernières années. Malgré le sourire qu’elle affichait au fil d’arrivée alors qu’elle répondait dans un excellent français aux questions des journalistes, on pouvait sentir sa déception d’avoir franchi le fil d’arrivée en douzième position. Elle a bien tenté de revenir sur le peloton des meneuses en vélo, mais elle était pratiquement seule à travailler et à prendre les relais de tête, ce qui lui a fait brûler une énergie précieuse.
À lire également
Du côté des hommes, qui ont vu leur départ devancé d’une trentaine de minutes en raison d’un orage qui s’annonçait dans le ciel montréalais, c’est le Belge Jelle Geens qui a causé la surprise en devançant au sprint l’Espagnol et champion en titre, Mario Mola. Ce dernier, triple champion du monde, a applaudi son compagnon d’entraînement et l’a félicité pour sa belle performance. Première victoire en Séries mondiales pour Geens et première fois qu’un belge monte sur la plus haute marche du podium.
Quatre Canadiens y participaient dont le Canadien Tyler Mislawchuck qui nous a offert la belle histoire de la journée avec une formidable troisième position. Les cent derniers mètres de la course à pied chez les hommes furent incroyable à voir. Même si la pluie s’abattait en trombes sur Montréal, Mislawchuck a réussi à trouver l’énergie nécessaire pour conserver sa troisième position.
Je me souviendrai longtemps de ses larmes de joie à l’arrivée alors que la pluie inondait son visage. Une belle histoire pour ce jeune canadien de 24 ans qui sera à suivre aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Il a définitivement prouvé qu’il faisait partie de l’élite mondiale de sa discipline.
Le Québécois Alexis Lepage a pour sa part terminé en 36e position. Lui avait le visage d’un homme déçu à l’arrivée. Je l’ai regardé avec le pouce en l’air pour lui signifier qu’il avait fait un bon travail, mais son haussement d’épaules m’a bien fait comprendre son découragement. Il souhaitait faire mieux.
Installé au fil d’arrivée, à mon poste de description en compagnie de l’analyste Audrey Lemieux, j’ai été à même de constater à quel point il faut des hommes et femmes bioniques au pinacle de leur forme physique pour prendre part à de telles épreuves.
Contrairement aux éditions précédentes, l’arrêt montréalais 2019 des prestigieuses Séries mondiales de triathlon proposait une distance sprint, soit la moitié du triathlon standards ou olympiques. Ainsi, les participants devaient négocier 750 mètres de natation, 20 kilomètres de vélo et 5 kilomètres de course à pied. Cette distance totale plus courte exigeait des participants d’être à fond continuellement. Oubliez toute forme de stratégies ou d’économie de mouvements. Imaginez, Jelle Geens a parcouru les cinq kilomètres de course à pied à une moyenne de 2:53 du kilomètre!
Je salue la bonne idée de l’organisation qui avait choisi de déménager son site principal de compétition au Grand Quai du Port de Montréal situé aux abords du fleuve Saint-Laurent. Le parcours de natation fut effectué dans le bassin Alexandra. Ceux de vélo et de course à pied se trouvaient dans les rues du Vieux-Montréal et du centre-ville. Les triathlètes performaient donc dans un milieu urbain sur des parcours spectaculaires et techniques. Leurs commentaires étaient élogieux quand à la qualité du parcours et l’accueil des nombreux amateurs québécois qui s’étaient déplacés pour assister au spectacle.
La prochaine compétition du calendrier des Séries mondiales sera présentée à Hambourg, en Allemagne, les 6 et 7 juillet prochains. Edmonton sera l’avant-dernière ville hôtesse les 20 et 21 juillet avant la grande finale de Lausanne, en Suisse, du 29 août au 1er septembre. Seulement sept pays et neuf villes accueilleront des triathlons des Séries mondiales, véritable championnat du monde élite de la discipline.
Difficile de ne pas rêver déjà aux prochaines éditions du Triathlon international de Montréal. En 2020, l’événement sera l’hôte des Championnats du monde de paratriathlon. Des épreuves juniors et relais mixtes seront ajoutés en 2021. Puis, en 2022, il accueillera le Championnat du monde sprint et relais mixtes.