VANCOUVER, C.B. -Â Au hockey féminin, les Américaines s'amènent à Vancouver avec une seule idée en tête: enlever l'or à leurs grandes rivales canadiennes, chez elles, pour se venger de leur dé



VANCOUVER, C.B. - Au hockey féminin, les Américaines s'amènent à Vancouver avec une seule idée en tête: enlever l'or à leurs grandes rivales canadiennes, chez elles, pour se venger de leur défaite en finale aux Jeux de Salt Lake City, en 2002. Ce scénario serait une douce revanche pour les Américaines qui s'étaient alors inclinées 3-2 devant le Canada, même si elles avaient pourtant connu une meilleure saison.

"C'est un gros défi, mais notre objectif est le même depuis le jour un", a dit Mark Johnson, l'entraîneur-chef de l'équipe américaine, lors d'une conférence de presse jeudi.

Si la tâche n'est pas facile pour les athlètes, c'est cependant à l'avantage des amateurs de hockey.

"La tenue des Jeux olympiques au Canada, si vous faites partie du milieu du hockey, c'est spécial, a dit Johnson. Les Canadiens sont connus pour livrer du bon hockey et ils livreront de bons Jeux. Vous allez avoir droit à des matchs de hockey excitants."

Huit ans plus tard, les deux équipes se retrouvent donc à Vancouver avec les rôles pratiquement inversés, puisque les Canadiennes ont battu les Américaines à six reprises depuis le 5 octobre dernier. Mais quatre ans après les Jeux de Turin, où les Américaines avaient fini troisièmes, laissant la voie libre pour une victoire facile du Canada 4-1 face à la Suède, une troisième victoire olympique consécutive n'est pas nécessairement acquise à l'équipe hôtesse. C'est ce qu'a expliqué, en entrevue à La Presse Canadienne, l'ancienne entraîneure-chef d'Equipe Canada, Danièle Sauvageau.

"L'équipe canadienne a perdu les deux derniers championnats mondiaux justement aux mains des Etats-Unis. Les joueuses, les jeunes joueuses américaines ont appris à gagner lors de ces mondiaux", a-t-elle dit.

Mais Sauvageau, qui aujourd'hui conseille les entraîneurs de haute performance et analyse les matchs de hockey à la télévision, croit fermement aux chances des Canadiennes d'être championnes olympiques dans leur pays.

"Le Canada a disputé environ 60 matchs avant les Jeux olympiques, contre une quarantaine pour les Etats-Unis (...). Plus on joue de matchs, plus on voit de situations et rendu aux Jeux olympiques on aura à peu près tout vu. En tout cas, on ose espérer."

Il faut dire que la pression est grande sur les hockeyeuses canadiennes et tous ceux qui les entourent. D'ailleurs, le gouvernement fédéral a fait passer d'un million $ à 4,8 millions $ le financement alloué au hockey féminin depuis les derniers Jeux d'hiver dans le cadre du programme "A nous le podium".

"Evidemment, tout le monde est sur notre cas", confie l'actuelle entraîneure-chef de l'équipe canadienne, Melody Davidson.

"Mais en même temps, lorsque tu t'engages avec Hockey Canada, tu t'engages à être couronné de succès. Je pense qu'on a grandi avec cette mentalité du côté des coachs et des joueuses également. On veut définitivement représenter le Canada jusqu'au sommet aux Olympiques et c'est ce qu'on compte faire."

Sa prédécesseure, Danièle Sauvageau, est du même avis. Elle ne voit pas non plus les Jeux olympiques en sol canadien comme une pression trop grande pour nos athlètes.

"Pour l'équipe de hockey féminin ce n'est pas une distraction, au contraire, c'est une motivation de plus même si on sait que les Américaines, ce qu'elles veulent réussir, c'est la même chose que le Canada a réussi à Salt Lake City, c'est-à-dire leur voler la médaille d'or, mais le Canada est prêt."

Davidson estime que ses 21 joueuses sont dans un bon état d'esprit.

"Elles arrivent confiantes, et c'est comme ça qu'elles devraient jouer, mais elles n'arrivent jamais avec un excès de confiance", prévient tout de même l'entraîneure.