TORONTO - Les Québécoises Georcy-Stéphanie Thiffeault-Picard et Virginie Chénier ont été éliminées dès les quarts de finale de l'épreuve féminine par équipes de tir à l'arc, vendredi, sous une faible pluie au stade Varsity des Jeux panaméricains de Toronto.

Thiffeault-Picard et Chénier, qui faisaient équipe avec l'Ontarienne de 42 ans Kateri Vrakking, se sont inclinées 5-1 dès le premier match de la journée contre la Colombie, troisième tête de série.

« La Colombie est un pays extrêmement fort, surtout chez les dames, a dit Thiffeault-Picard. Elles sont très, très fortes au niveau mondial. On se disait que nous avions une chance et qu'il suffisait d'y croire pour y parvenir. Nous avons poussé et, lors des deux dernières volées, nous étions très près d'elles dans les scores. »

Chénier a indiqué que les Canadiennes, sixièmes têtes de série, avaient peut-être été déstabilisées lors de la première des trois volées de cette compétition. Elle s'est néanmoins dite satisfaite de leur performance, même si une médaille était dans la ligne de mire du trio d'archères.

« Lors de la première volée, je crois que nous étions toutes déstabilisées à cause de la foule et du fait de changer de ballot - on tirait à la droite du terrain plutôt qu'à la gauche comme c'était le cas à l'entraînement, a expliqué Chénier. Les conditions étaient également très différentes, mais nous nous sommes replacées lors des deux dernières volées, nous sommes donc contentes. »

Chaque match de l'épreuve par équipes se compose de trois volées (manches) au cours desquelles les archères d'une équipe tirent deux flèches chacune, pour un total de six, dans un délai de deux minutes. Une seule archère peut tirer à la fois. L'équipe ayant remporté le plus de points à la fin d'une volée gagne deux points. La première équipe qui marque cinq points gagne le match.

En individuel plus tôt cette semaine, Thiffeault-Picard était à surveiller puisqu'au début des compétitions elle était classée première archère au Canada, alors que sa carrière internationale en est à ses premiers balbutiements. L'étoile montante de la discipline a d'ailleurs défait sa partenaire, Chénier, par la marque de 6-5 en ronde des 16.

« Je visais un top-8, mais je n'ai pas fait ce que j'espérais en qualifications. J'ai donc été obligée de disputer des matchs plus difficiles dès le départ, a confié Chénier. Et le fait d'affronter une coéquipière dès le début, je savais que ça allait être "rough", mais au moins une d'entre nous a pu poursuivre sa route. »

Thiffeault-Picard a finalement plié l'échine 6-0 en huitièmes de finale devant la Mexicaine Aida Roman.

L'équipe canadienne s'envolera maintenant pour Berlin pour prendre part à un camp de préparation, la semaine prochaine. Elle se rendra ensuite au Danemark pour les Championnats du monde du 26 juillet au 2 août, avec l'espoir de se qualifier pour les Jeux olympiques de 2016 à Rio.

Tourner la page sur la controverse

À l'issue de la compétition par équipes, il fallait voir les étreintes très émotives de Thiffeault-Picard avec Chénier et Vrakking. C'est que depuis les Jeux olympiques de Pékin en 2008, Vrakking doit toujours lutter contre Tir à l'arc Canada pour obtenir sa place au sein de l'équipe canadienne.

Pendant les sélections nationales au printemps à Montréal, Vrakking s'était contentée du troisième rang derrière Chénier et Thiffeault-Picard. Tir à l'arc Canada avait alors le droit de déterminer si la troisième archère irait ou non à Toronto, en vertu de certains critères.

« Finalement, la fédération a déterminé qu'elle n'y irait pas en raison de son âge, mais elle s'est battue en cour et a réussi à reprendre sa place », a résumé Thiffeault-Picard.

Les Québécoises ont précisé que le rôle de Vrakking avec l'équipe s'était révélé indispensable aux Jeux panaméricains, surtout pour leur progression personnelle.

« Le soir, dans notre chambre, elle nous parlait et essayait de nous détendre, a expliqué Thiffeault-Picard. Sérieusement, cette semaine, ça nous a beaucoup aidées Virginie et moi. On apprécie vraiment la présence de Kateri, malgré la controverse qui l'a entourée avant les Panam. »

Les archers enchantés

Les deux trios canadiens de tir à l’arc ont été éliminés en quarts de finale du tournoi par équipe des Jeux panaméricains.  Les archers canadiens ont été agréablement surpris de se retrouver devant des gradins remplis à chacune de leurs épreuves. C’était un beau cadeau, certes, mais un peu déstabilisant.

« Nous n’avons jamais de foules comme celles-là, a confié le Québécois Patrick Rivest-Bunster. Jamais ! Le maximum de spectateurs que j’avais eu dans ma vie avant de participer aux Jeux, je crois que c’était 15 personnes. C’est beaucoup plus ! Ça change un peu notre approche, surtout qu’ici les gens dans les gradins encouragent le Canada. Je n’ai jamais pu pratiquer dans une ambiance pareille. Ce n’est pas comme au hockey où ça arrive chaque semaine. Nous, ça arrive une fois dans une carrière ! C’est agréable, il faut juste savoir comment le contrôler ! »

À sa première apparition des Jeux, Rivest-Bunster a été un peu ébahi par le nombre de partisans qui s’étaient déplacés pour l’encourager. « Durant la compétition individuelle, je tremblais au stand de tir. À ma présence au tournoi par équipe c’était mieux, mais je n’ai pas réussi à performer. »

Le Québécois et ses coéquipiers, Jay Lyon et Crispin Duenas, se sont inclinés 6-0 devant les Brésiliens en quarts de finale. « Je suis vraiment déçu. Je n’ai même pas touché le cercle de 10 points une fois aujourd’hui. J’étais quand même meilleur que jeudi à l’individuel, mais ce n’était pas satisfaisant comme performance », a dit l’archer de Montréal.

Maintenant les grands Jeux de Toronto terminés pour les Québécois, ils se concentreront sur les Championnats du monde qui auront lieu à Copenhague, au Danemark, du 26 juillet au 2 août.

« Nous allons tenter de qualifier une équipe de trois tireurs aux Jeux olympiques et les filles vont faire la même chose.  Pour ce faire, nous devons être dans le top-8 aux Mondiaux. C’est très réalisable, car nous venons de prendre beaucoup d’expérience. Nous avons maintenant une bonne idée du portrait de la compétition. Ça va bien se passer », a affirmé Rivest-Bunster.

Selon lui, les Canadiens devront surtout se méfier des États-Unis, de la Corée, de la Chine, du Japon, du Mexique et de la France. « Il y a une deuxième chance d’obtenir des places à la dernière Coupe du monde avant les Jeux en 2016, mais nous aimerions nous qualifier tout de suite pour nous concentrer sur notre préparation », a terminé l’athlète qui souhaite représenter le pays aux Jeux olympiques depuis qu’il a participé aux Jeux du Canada en 2003.