Les Canadiens font de la résistance
Amateurs jeudi, 27 janv. 2005. 12:58 mercredi, 11 déc. 2024. 09:51
RADES (AFP) - Au Canada, pays du hockey roi, un groupe d'irréductibles résiste encore et toujours à l'envahisseur en jouant au handball et c'est sans crosse ni palet qu'ils sont partis au Mondial-2005 de cette étrange discipline, disputé depuis dimanche en Tunisie.
Qualifiés grâce à leur troisième place au championnat panaméricain, les internationaux canadiens, Québécois pour leur grande majorité, reviennent timidement sur la scène internationale vingt-sept ans après une apparition fugace au tour préliminaire du Mondial 1978 au Danemark.
Timide est malheureusement un euphémisme pour désigner le parcours des infortunés canadiens qui ont enchaîné lourde défaite sur lourde défaite depuis leur arrivée à Radès, mais l'essentiel pour eux et leur entraîneur Mohamed Benkreira est bien ailleurs.
"Se qualifier pour un Mondial relève déjà du rêve mais il ne suffit pas de marquer l'Histoire et de rentrer tranquillement chez soi. Je serais très déçu si cela ne nous emmenait pas vers un développement futur. L'objectif est d'abord de nous améliorer à chaque match", explique Mohamed Benkreira.
Equipementier compatissant
L'aventure commune de cet Algérien d'origine avec le hand canadien a débuté en 2000 avec la sélection juniors, trois ans avant que ne lui soient confiée l'équipe senior. Sept mois plus tard, les Canadiens créaient la surprise en se qualifiant pour le Mondial 2005 en compagnie de l'Argentine et du Brésil.
Loin des fastes de la Bundesliga allemande ou de la Liga Asobal espagnole, les amateurs canadiens sont arrivés en Tunisie avec, dans leurs sacs, les "souliers et vêtements neufs" qu'un équipementier compatissant vient de leur offrir, "tout ce qui fait que sur le terrain on a la même apparence que les autres", sourit le capitaine Sébastien Fyfe.
"On manque de matches réguliers à haut niveau, regrette ce dernier. L'expérience des autres joueurs est incomparable avec le niveau de nos matches de Ligue. Avant de partir on savait qu'on affronterait plus fort que nous mais c'est la meilleure école du monde".
"On veut montrer qu'on existe, prouver qu'on n'a pas volé notre place au Championnat du monde", résume son coéquipier Geoffroy Bessette-Collette, admirateur, comme beaucoup d'autres, du capitaine de l'équipe de France Jackson Richardson.
"Kung-fu ou flop"
Pour des raisons culturelles évidentes, la sélection française double championne du monde est le modèle privilégié de son homologue canadienne. C'est d'ailleurs contre elle que les Canadiens ont disputé leur première rencontre, une situation "plutôt intimidante", avoue Sébastien Fyfe.
Contrairement à leurs cousins français, les Canadiens ne vivent pas, loin de là, de leur activité handballistique. On trouve dans leurs rangs un nombre impressionnant d'ingénieurs, un prothésiste et quelques étudiants.
Certains ont dû demander un congé sans solde pour prendre part au rêve tunisien et s'envoler loin des provinces de Québec, d'Alberta ou du Manitoba, où l'on trouve la plupart des quelque 5000 pratiquants canadiens.
Au pays où le geste technique du +kung-fu+ se dit le +flop+, le chemin restant à accomplir au handball "reste encore long", soupire Mohamed Benkreira qui rêve de voir ses joueurs intégrer des clubs du Vieux Continent, "pour qu'ils gagnent en maturité".
Ambitieux mais prudents, les handballeurs canadiens ont déjà loué deux villas à Nabeul (environ 60 km de Tunis), prêtes à les accueillir après leur très probable élimination à l'issue du tour préliminaire. Pour assister à la suite de la compétition et que leur rêve, lui aussi, résiste encore.
Qualifiés grâce à leur troisième place au championnat panaméricain, les internationaux canadiens, Québécois pour leur grande majorité, reviennent timidement sur la scène internationale vingt-sept ans après une apparition fugace au tour préliminaire du Mondial 1978 au Danemark.
Timide est malheureusement un euphémisme pour désigner le parcours des infortunés canadiens qui ont enchaîné lourde défaite sur lourde défaite depuis leur arrivée à Radès, mais l'essentiel pour eux et leur entraîneur Mohamed Benkreira est bien ailleurs.
"Se qualifier pour un Mondial relève déjà du rêve mais il ne suffit pas de marquer l'Histoire et de rentrer tranquillement chez soi. Je serais très déçu si cela ne nous emmenait pas vers un développement futur. L'objectif est d'abord de nous améliorer à chaque match", explique Mohamed Benkreira.
Equipementier compatissant
L'aventure commune de cet Algérien d'origine avec le hand canadien a débuté en 2000 avec la sélection juniors, trois ans avant que ne lui soient confiée l'équipe senior. Sept mois plus tard, les Canadiens créaient la surprise en se qualifiant pour le Mondial 2005 en compagnie de l'Argentine et du Brésil.
Loin des fastes de la Bundesliga allemande ou de la Liga Asobal espagnole, les amateurs canadiens sont arrivés en Tunisie avec, dans leurs sacs, les "souliers et vêtements neufs" qu'un équipementier compatissant vient de leur offrir, "tout ce qui fait que sur le terrain on a la même apparence que les autres", sourit le capitaine Sébastien Fyfe.
"On manque de matches réguliers à haut niveau, regrette ce dernier. L'expérience des autres joueurs est incomparable avec le niveau de nos matches de Ligue. Avant de partir on savait qu'on affronterait plus fort que nous mais c'est la meilleure école du monde".
"On veut montrer qu'on existe, prouver qu'on n'a pas volé notre place au Championnat du monde", résume son coéquipier Geoffroy Bessette-Collette, admirateur, comme beaucoup d'autres, du capitaine de l'équipe de France Jackson Richardson.
"Kung-fu ou flop"
Pour des raisons culturelles évidentes, la sélection française double championne du monde est le modèle privilégié de son homologue canadienne. C'est d'ailleurs contre elle que les Canadiens ont disputé leur première rencontre, une situation "plutôt intimidante", avoue Sébastien Fyfe.
Contrairement à leurs cousins français, les Canadiens ne vivent pas, loin de là, de leur activité handballistique. On trouve dans leurs rangs un nombre impressionnant d'ingénieurs, un prothésiste et quelques étudiants.
Certains ont dû demander un congé sans solde pour prendre part au rêve tunisien et s'envoler loin des provinces de Québec, d'Alberta ou du Manitoba, où l'on trouve la plupart des quelque 5000 pratiquants canadiens.
Au pays où le geste technique du +kung-fu+ se dit le +flop+, le chemin restant à accomplir au handball "reste encore long", soupire Mohamed Benkreira qui rêve de voir ses joueurs intégrer des clubs du Vieux Continent, "pour qu'ils gagnent en maturité".
Ambitieux mais prudents, les handballeurs canadiens ont déjà loué deux villas à Nabeul (environ 60 km de Tunis), prêtes à les accueillir après leur très probable élimination à l'issue du tour préliminaire. Pour assister à la suite de la compétition et que leur rêve, lui aussi, résiste encore.