Alors qu'il poursuivait sa préparation méticuleuse en vue des Jeux olympiques, le patineur de vitesses sur courte piste Olivier Jeans'est rendu dans une boutique de l'Ouest de Montréal pour y récu



Alors qu'il poursuivait sa préparation méticuleuse en vue des Jeux olympiques, le patineur de vitesses sur courte piste Olivier Jeans'est rendu dans une boutique de l'Ouest de Montréal pour y récupérer un article clé.

"J'ai acheté une paire de Cazal 863s, ce seront mes lunettes sur le podium, a dit Jean. Pourquoi gaspiller son énergie à parler contre les autres quand vous pouvez préparer votre garde-robe pour la cérémonie de la victoire ? »

Jean et les autres membres de l'équipe canadienne de patinage de vitesse sur courte piste visent au moins six médailles à Vancouver, mais la plus douce serait l'or au relais masculin sur 500 m.

Remporter cette médaille rétablirait partiellement l'ordre des choses qui a basculé en faveur des Sud-Coréens, qui avaient remporté six médailles lors des Jeux olympiques de 2006 à Turin.

"J'ai toujours été en rivalité avec les Coréens depuis le début de ma carrière, » a déclaré François-Louis Tremblay, un patineur de 29 ans d'Alma, qui a fait ses débuts sur le circuit de la Coupe du monde en 1998.
Tremblay a remporté trois médailles olympiques en carrière et il était membre du relais lors de la conquête de l'or en 2002.

La dernière fois, lors des Jeux à Turin en 2006, le relais canadien, qui incluait Tremblay et Charles Hamelin, a rivalisé farouchement contre ses adversaires avant de courber l'échine en fin de course face à la Corée du Sud.

Un sentiment de vengeance contre la Corée du Sud motive les Canadiens comme ça été le cas lors de la Coupe du monde au Michigan en novembre dernier, une semaine après que les Coréens les eurent battus sur leurs propres terres à Montréal.

"Ce que j'aime du relais et des rivalités, spécialement face à la Corée, c'est l'énergie que nous dégageons comme équipe et comme groupe, qui ne cherche qu'à atteindre un seul but, a dit Jean, un athlète de 25 ans de Lachenaie, qui participera à ses premiers Jeux olympiques. Je ressens aussi beaucoup d'énergie en m'entraînant avec le relais. La bataille avec les Coréens dure depuis des années et être en mesure de les battre est toujours très satisfaisant. C'est la plus grande rivalité que nous vivons. »

Charles Hamelin, le meneur de l'équipe du Canada, jouera du coude contre les Coréens Lee Ho-Sukv et Kwak Yoon-Gyv tant dans les épreuves individuelles qu'au relais.

Si le Canada a longtemps été la puissance mondiale en courte piste, les Coréens sont devenus le pays à battre au cours des cinq dernières années.

La Corée domine maintenant le palmarès olympique avec 29 médailles contre 20 chacune pour le Canada et la Chine depuis que cette discipline est devenue olympique lors des Jeux d'Albertville en 1992. Ce sport était en démonstration en 1988 à Calgary.

La rivalité contre l'équipe des États-Unis a occasionnellement soulevé la colère. Un patineur canadien a déjà déclaré à un quotidien montréalais que la lutte entre les deux pays était comme une guerre mais que la compétition contre la Corée était celle qui servait de motivation permanente.

« Ils ne sont jamais très loin dans nos pensées, nous tentons d'entrer dans leur esprit, imaginant comment les bloquer, non pas physiquement mais dans une perspective de contrer leurs attaques, a ajouté Trembaly. Ne nous laissons pas leurrer, nous ne sommes pas ici en pensant que nous voulons battre les Chinois. On les sent tout près mais de façon réaliste, nous savons que nous devrons nous battre avec les Coréens dans le dernier tour. Nous devons nous assurer d'être à notre mieux à ce stade de la course. »

Avec l'éclosion perpétuelle de nouveaux jeunes talents au sein de l'équipe nationale, leur meilleur patineur à Turin ne s'étant même pas qualifié sur l'équipe olympique, les Sud-Coréens représentent encore un formidable défi.

Même si les stratégies pour bloquer la voie sont interdites en courte piste, les représentants des pays asiatiques sont passés maîtres dans l'art de le faire en demeurant à l'intérieur des règles.

Leurs tactiques fonctionnent puisqu'on retrouve fréquemment plus d'un Coréen en finale aux Olympiques ou en Coupe du monde. (Ils ont remporté près de la moitié des médailles en Coupe du monde lors des quatre événements de la saison 2009-10)

« Vous ne pouvez pas les laisser dicter l'allure de la course, » a dit Guillaume Bastille, spécialiste du 1500 m, qui participera aussi au relais.

Après la Coupe du monde de Montréal en novembre dernier, Tremblay avait essentiellement garanti la médaille d'or olympique au Canada lors d'une entrevue d'après course en déclarant, « C'est un bon exemple de ce qui va se produire aux Jeux olympiques, sauf que nous allons gagner aux Olympiques. »

Alors qu'il soutient de ne pas avoir eu l'intention d'aller aussi loin - ça aurait été prétentieux - le niveau de motivation et de confiance est toujours très élevé chez les Canadiens.

« Si tout va bien, nous avons de véritables chances de gagner l'or. Personne ne peut garantir une victoire, mais nous serons très près. Nous croyons que nous avons des chances solides d'enlever l'or et on s'entraîne pour cela, » a conclu Tremblay.