BERTHIERVILLE - Dans un geste fort touchant, Joannie Rochette a posé sa médaille de bronze sur le cercueil de sa mère Thérèse Guèvremont-Rochette, à l'occasion des funérailles de cette derniè



BERTHIERVILLE - Dans un geste fort touchant, Joannie Rochette a posé sa médaille de bronze sur le cercueil de sa mère Thérèse Guèvremont-Rochette, à l'occasion des funérailles de cette dernière, jeudi après-midi, en l'église Sainte-Geneviève de Berthierville. Une manière de la partager avec elle.

Le rêve olympique était d'ailleurs au coeur de ce qui se voulait une "célébration de la vie" de la dame qui s'est éteinte d'un arrêt cardiaque à l'âge de 55 ans, le 21 février, à Vancouver. Elle venait tout juste d'arriver, et espérait assister au triomphe olympique de sa fille. Comme on le sait, ce ne devait malheureusement pas être le cas.

La petite église catholique était bondée, mais les quelque 900 personnes qui souhaitaient assister aux obsèques de Mme Guèvremont-Rochette, ont toutes pu y prendre place. Une cérémonie sobre mais chargée d'émotion. Tous s'efforçaient de garder le silence, mais on entendait constamment des sanglots étranglés et des toussotements qui en disaient long.

A l'extérieur, il faisait un temps magnifique.

La voix chancelante, l'athlète de 24 ans, la première proche de la défunte à prendre la parole, a souligné que celle-ci a mené "une vie courte mais très intense".

"Dans les moments difficiles, elle a toujours été là", a-t-elle déclaré en retenant ses larmes du mieux qu'elle pouvait, mentionnant aussi les nombreux encouragements que sa mère lui a prodigués depuis qu'elle était toute petite. "Ma mère m'a appris à être courageuse", a-t-elle notamment lancé.

"Je la remercie pour la personne que je suis devenue", a-t-elle aussi dit, sur un ton laissant paraître une fragilité qui contrastait avec la force de caractère à laquelle elle nous a habitués.

Le père Jean-Marc Pépin, qui présidait la cérémonie, a décrit Mme Guèvremont-Rochette comme une femme qui aimait le monde, qui avait le sens de l'humour et qui, à l'instar de sa fille, avait du caractère. Il a ajouté que les deux femmes partageaient aussi l'esprit de compétition. On a alors encore mieux compris pourquoi Joannie Rochette a tenu à participer à la compétition olympique malgré l'épreuve qu'elle traversait.

Le prêtre a demandé à ce qu'on applaudisse Joannie. L'assistance ne s'est pas fait prier.

La présence de deux personnalités aussi fortes mettaient certainement du piquant dans la vie de la famille Guèvremont-Rochette, a laissé entendre le père Pépin. "Un choc des idées" qui n'enlevait rien à l'amour qu'elles se portaient.

Le cortège funèbre était arrivé avec quelques minutes de retard, vers 14 h 40, alors que des dizaines de personnes l'attendaient devant l'église. Joannie Rochette, son père Normand et leurs proches sont descendus d'une limousine et ont lentement suivi les porteurs qui amenaient celle à qui ils étaient venus rendre un dernier hommage. Vêtue de noir, portant des verres fumés, la patineuse artistique dégageait une grande dignité.

La chanson "Vole" de Céline Dion s'est fait entendre au moment où la dépouille quittait l'église, près d'une heure et demie après y être entrée, la même chanson que celle sur les notes de laquelle Joannie Rochette avait patiné lors du gala des médaillés de sa discipline, à Vancouver. Céline Dion était la chanteuse favorite de Thérèse Guèvremont-Rochette.

Plus tôt, on avait entendu "L'Hymne à l'amour" d'Edith Piaf, "Si Dieu existe" de Claude Dubois, et l'"Ave Maria" de Charles Gounod.

Quelques invités de marque ont par ailleurs assisté aux funérailles. C'était notamment le cas de Michelle Courchesne, ministre québécoise de l'Education, du Loisir et du Sport, et Marcel Aubut, président du Comité olympique canadien.

"Joannie est une grande dame, a lancé Mme Courchesne après la cérémonie. Elle a parlé avec son coeur. Et elle est consciente que si elle a pu se rendre aux Olympiques, c'est grâce à (sa mère)."

"Ces parents-là qui se donnent corps et âme, j'ai une admiration incroyable, a affirmé pour sa part M. Aubut. Il n'y aurait pas beaucoup d'athlètes sur les podiums sans des parents de cette force."