Tous les matins vers 7 h 30, les automobilistes klaxonnaient fièrement lorsqu'ils dépassaient un groupe de femmes qui joggait à la hauteur de Mile Zero sur l'autoroute Alaska qui passe à travers l



Tous les matins vers 7 h 30, les automobilistes klaxonnaient fièrement lorsqu'ils dépassaient un groupe de femmes qui joggait à la hauteur de Mile Zero sur l'autoroute Alaska qui passe à travers la petite de Dawson Creek, en Colombie-Britannique.

Ces 26 femmes luttent présentement pour les 21 postes disponibles sur l'équipe canadienne de hockey qui participera aux Olympiques de 2010. Elles se sont isolées pendant trois semaines cet été pour prendre part à un camp d'entraînement où le thème était le volume. C'est le langage qu'utilisent les entraîneurs pour pousser le corps des athlètes à sa limite en les soumettant à un nombre inimaginable d'activités physiques.

« Nous n'avons jamais arrêté de bouger durant la journée, et ce, à tous les jours. On se demandait même parfois pourquoi nous nous étions là », mentionne la joueuse de défense et membre de l'équipe championne aux Olympiques de 2006, Carla MacLeod. « Nous nous sommes entraînées l'équivalent de quatre mois en l'espace de quatre semaines. »

Elles étaient au travail pour une moyenne de six heures par jour, et ce n'était pas seulement du hockey. Ces courses en début de matinée se terminaient sur un terrain de soccer, tout juste à côté de l'aréna, où avait lieu un entraînement avant même qu'elles n'embarquent sur la patinoire pour participer à une pratique pendant deux heures. Après le dîner, elles ont enlevé leurs patins, mais conservé leurs bâtons. Elles ont ensuite travaillé de façon méticuleuse sur leurs lancés et leur jeu avec la rondelle à l'extérieur de la glace, en plus de leur jeu de pied, leur vitesse et leur agilité. Ensuite, il y avait l'entraînement avec les poids, beaucoup d'entraînement avec des poids.

Après le souper, elles étaient toutes de retour au boulot. L'équipe a travaillé sur sa flexibilité en compagnie d'un instructeur de yoga local ou bien les joueuses de déplaçaient vers un gymnase de boxe pour prendre part à une intense séance de kickboxing Tai, un des meilleurs segments pour la bâtir la force de caractère au cours du camp.

« L'atmosphère autour du kickboxing était incroyable, nous étions dans un authentique gymnase de boxe », explique Ryan van Asten, préparateur physique de l'équipe et organisateur de ce camp d'entraînement. « Ce n'est un établissement à la fine pointe de la technologie comme la plupart des gymnases que nous voyons, cela a donc emmené un élément de résistance que nous avons apprécié. »

Quelques familles de Dawson Creek ont prêté leurs maisons aux joueuses lors de cette visite qui a duré 16 jours. Les joueuses ont remercié la municipalité en jouant une rencontre 4 contre 4 pour tous les habitants lors d'une soirée spéciale. Les joueuses n'ont pas eu beaucoup de temps pour se reposer et elles n'ont eu que quelques journées de congé. Avec trois ou quatre joueuses par maison, elles avaient suffisamment de temps pour se préparer un simple repas avant de repartir aussitôt pour le prochaine entraînement.

Ensuite, la deuxième phase du camp s'est amorcée. L'équipe a parcouru 120 km au sud-ouest de Tumber Ridge, C.-B., un havre dans la nature et une ville de 2 500 habitants. De là, les femmes sont sautées sur des vélos de montagne et ont traversé les 45 km qui les séparaient de Gwillim Lake, qui est situé au pied des pittoresques Rocheuses. Elles se sont ensuite installées à cet endroit dans des modestes cabines. Il n'y avait aucune patinoire et aucun bâton de hockey. Elles ont plutôt fait du cyclisme, du canoë, de l'escalade, de la natation et de la randonnée pédestre. Elles n'étaient cependant pas en vacances. Ce fut confirmé lorsqu'elles ont dû refaire en vélo les 45 km au retour avant de pouvoir récupérer tranquillement dans un hôtel pour quelques jours.

« Pour beaucoup de ces athlètes, les emmener à Tumber Ridge les écartaient de leur zone de confort », explique van Asten. « Plusieurs d'entre elles ne sont pas habituées à parcourir de longues distances en vélo ou en canoë. Mais nous voulions organiser le camp d'une manière différente. »

Alors que l'objectif principal était le conditionnement physique, le rapprochement et l'esprit d'équipe ont évolué naturellement suite à un voyage de la sorte.

« À l'intérieur du groupe des 26, chacune a connu une journée difficile à un moment différent », mentionne MacLeod, qui se rappelle d'une marche qui comprenait une portion d'environ 2 km où c'était une ascension constante. « Quatre ou cinq d'entre nous atteignaient le fond du baril une journée, c'est à ce moment que les 20 autres nous aidaient à nous relever pour poursuivre notre chemin. »

Chacune des femmes sont retournées à leur domicile par avion suite à ce voyage, ayant en leur possession une feuille de route expliquant leur progrès pendant le camp d'entraînement. Après une semaine de récupération, elles continueront jusqu'au 1er août leur programme de conditionnement physique avec leurs propres entraîneurs. Ensuite, elles retourneront à Calgary où elles entameront à temps plein leur préparation olympique jusqu'au début des Jeux, en février prochain.