Les sabreurs québécois Vincent Couturier, Nicolas Mayer et Joseph Polossifakis ont retrouvé sur leur route certains des mieux classés de leur discipline, lundi, au Grand Prix de Tunis. Polossifakis, de Montréal, a obtenu le meilleur résultat en terminant 26e.

Joseph Polossifakis a été le seul des trois Québécois en action à accéder en ronde des 32, après avoir vaincu le Vénézuélien Hernan Jansen par le pointage de 15-13 dans le tableau de 64. Après avoir mené 11-5 puis 14-10, le Québécois a vu son adversaire revenir de l'arrière pour resserrer l'écart à 14-13. « J'ai manqué de patience. Il ne me restait qu'une touche à faire et au lieu de rester concentré, je voulais juste aller le plus vite possible pour le toucher à tout prix. Il fallait que je me calme un peu et ç'a bien marché », a expliqué le sabreur de 19 ans, qui était tout de même soulagé de se tailler une place dans le tableau de 32, chose qu'il n'avait pas réussie à ses deux derniers Grands Prix.

Au tour suivant, Polossifakis a croisé le fer avec le Coréen Eun Seok Oh, cinquième sabreur au monde. « J'étais un peu moins prêt mentalement pour ce match. J'avais eu une pause de deux heures entre celui-ci et le premier et je ne me suis pas bien re-réchauffé. Je n'étais pas assez dans ma bulle », a raconté le sabreur québécois qui s'est avoué vaincu en 15-8. « Je savais quoi faire, mais j'ai mal exécuté mon plan de match. Il a profité de mes erreurs comme un athlète du top-8 est capable de faire », a-t-il poursuivi.

Vincent Couturier, de l'Île-des-Sœurs, s'est aussi frotté à un escrimeur du top-10 mondial, l'Italien Luigi Tarantino, quatrième au classement. Le sabreur de 38 ans a vaincu celui de 19 ans par le pointage de 15-9 en ronde des 64. « Je n'ai pas réussi à faire actions que je voulais. Il y a plusieurs trucs qui accrochaient et je m'entêtais à faire des actions qui ne fonctionnaient pas vraiment. J'ai quelques touches dont je suis tout de même content alors je peux construire là-dessus, a indiqué Couturier. C'est sûr que c'est un des meilleurs au monde, mais il faut les battre un jour. Ce sera pour une prochaine fois », a indiqué Couturier, qui a terminé la compétition au 61e échelon.

Aussi qualifié pour le tableau de 64, Nicolas Mayer, de Ville Mont-Royal, a dû affronter le Roumain Rares Dumitrescu, deuxième au classement de la Fédération internationale d'escrime. « Je pensais m'en tirer mieux, mais il n'est pas deuxième sabreur au monde pour rien », a commenté Mayer, qui a baissé pavillon 15-7, pour prendre le 64e rang de la compétition. « J'ai été un peu surpris. C'est un escrimeur au style particulier et je suis tombé dans son jeu », a-t-il avoué.

Le Québécois n'oubliera pas de si tôt son duel contre le deuxième sabreur au monde aussi vice-champion mondial. « Il m'a carrément surpris avec des actions en milieu de piste. Il a une portée assez grande alors il interrompait sa préparation, me laissait enclencher mon attaque et sur le début mon attaque, il me prenait en flèche. Il a même réussi sa manœuvre deux fois de suite. La deuxième fois, j'étais sûr qu'il ne réussirait pas, mais il a réussi. »

Le Québécois ne veut plus se faire avoir. « C'est un match en banque. J'ai hâte de tirer à nouveau contre lui », a ajouté Mayer, un peu amer. « Ça n'a pas été un match où il y a eu des échanges bien construits, et c'est ce que je trouvais qui allait bien pour moi récemment. J'avais un jeu assez varié. Dans ce cas-ci j'essayais plutôt d'interpréter ce qu'il faisait au lieu d'imposer mon jeu et finalement je me faisais surprendre. Bref, je le laissais faire ses meilleures actions et je n'imposais pas les miennes. »

Polossifakis, Couturier, Mayer, qui se joindra Philippe Beaudry, éliminé dimanche en ronde des 128, participeront à l'épreuve par équipe mardi.