MONTRÉAL - Bien qu'il soit connu que l'Ontario se démarque à travers le pays lorsqu'il est question d'athlétisme, les Québécois ont eux aussi fait bonne figure en fin de semaine aux Championnats canadiens d'athlétisme face à des rivaux qui sont venus des quatre coins du Canada.

Malgré l'absence de Charles Philibert-Thiboutot, qui aurait pu enlever les honneurs au 1500 m, les athlètes locaux ont décroché un total de 14 médailles dans les catégories seniors, soit quatre d'or, trois d'argent et sept de bronze.

L'an dernier à Ottawa, les athlètes québécois avaient mis la main sur 11 médailles, dont trois d'or. Il s'agit d'une progression intéressante qui se poursuit pour les athlètes de la Belle Province sur la scène nationale.

« Nous sommes contents des résultats des Québécois, a déclaré l'entraîneur-chef de l'équipe du Québec, Félix-Antoine Lapointe. Quand on compare, l'un des outils qu'on utilise, c'est le nombre de médailles remportées dans les catégories juniors et seniors, autant chez les hommes que chez les femmes. Cette année, nous avons récolté 33 médailles et l'an dernier nous étions à 29, donc c'est une petite progression, c'est encourageant. De voir aussi que nous avons quatre athlètes qui ont remporté des titres seniors, c'est très bien. »

Steven Dorcelus, au saut en longueur, Patrick Hanna, au triple saut, Gabriel Slythe-Léveillé, spécialiste du 400 m haies, et William Paulson, spécialiste du 1500 m, ont démontré qu'ils n'avaient rien à envier à leurs adversaires en étant sacré champions.

« Lorsque j'estimais le nombre de titres qui étaient atteignables dans les catégories seniors, je me disais que ça se situait quelque part entre deux et cinq. Que ce soit quatre qui se soient concrétisés, c'est positif », a renchéri Lapointe.

Il s'agit de la meilleure récolte du Québec depuis l'édition de 2015, où 19 athlètes de niveau senior étaient montés sur le podium à London, en Ontario.

« C'est une petite surprise je vous dirais. Nous savons que nous avons le talent pour réaliser ce genre de résultats-là, mais c'est toujours très compétitif l'athlétisme au niveau national, a soutenu Lapointe. Il y a plusieurs autres provinces qui font très bien aussi donc, de pouvoir faire mieux que l'an dernier, alors que nous étions déjà satisfaits du bilan de l'an dernier, c'est très bien. »

Un travail de longue haleine

Après avoir oeuvré durant de nombreuses années à titre d'entraîneur-chef du Club d'athlétisme du Rouge et Or de l'Université Laval, Lapointe a rejoint l'équipe Québec en septembre dernier. Le poste venait tout juste d'être créé afin d'investir dans le développement des athlètes de haut niveau.

Bien qu'il soit trop tôt pour mesurer les retombées de son arrivée à la tête de l'équipe provinciale, l'ancien athlète a de grandes ambitions pour les années à venir.

« L'idée après ça, c'est de travailler sur le moyen-long terme pour continuer de prendre notre place de plus en plus pour qu'on puisse éventuellement aspirer à devenir la province dominante au niveau national. Ça fait partie de nos ambitions, a-t-il affirmé. Il y a encore du travail à faire pour rejoindre l'Ontario. Il y a des athlètes de très haut niveau et de bonnes structures là-bas. Il se fait de très belles choses en Colombie-Britannique. On va travailler fort pour continuer d'améliorer nos résultats sur la scène nationale, puis développer des athlètes aussi qui vont avoir du succès sur la scène internationale. »

Le nouvel entraîneur-chef de l'équipe du Québec souhaite ainsi collaborer de concert avec l'ensemble des intervenants de la province afin de développer de nouvelles structures dans les grandes villes férues d'athlétisme pour permettre aux athlètes d'avoir un environnement qui est nécessaire à leur progression et qui leur permettra d'atteindre des niveaux supérieurs.

« C'est de leur donner ce dont ils ont besoin pour leur permettre d'éclore puis d'optimiser leur potentiel, parce que des athlètes talentueux, on en a. Il y a un défi de trouver ces athlètes-là, de les initier à l'athlétisme pour qu'ils s'engagent dans une démarche à long terme et de bien les encadrer pour qu'ils connaissent du succès », a décrit Lapointe.

« Comme je dis souvent, ce n'est pas du travail qui se fait à court terme, mais de voir que nous sommes meilleurs que l'an dernier, c'est un pas dans la bonne direction. »