Les skieurs profitent d'accès exclusif
Amateurs vendredi, 5 févr. 2010. 12:05 dimanche, 15 déc. 2024. 13:07MONTRÉALÂ -- Les dirigeants de Canada Alpin ont veillé jalousement à protéger l'avantage du terrain dont jouiront les skieurs canadiens sur les différents tracés de la montagne de Whistler en vu
MONTRÉAL -- Les dirigeants de Canada Alpin ont veillé jalousement à protéger l'avantage du terrain dont jouiront les skieurs canadiens sur les différents tracés de la montagne de Whistler en vue des Jeux olympiques d'hiver.
Non seulement les Erik Guay, Julien Cousineau, Marie-Michèle Gagnon et compagnie se sont-ils entraînés aussi souvent que possible à Whistler ces derniers mois, mais Max Gartner et les autres grands patrons du ski canadien se sont assurés que les athlètes des autres pays ne profitent pas du même privilège.
"Quand il s'agit de la Coupe du monde et que les différentes étapes ont lieu tour à tour dans chaque pays, tu peux essayer de faire des échanges de bons procédés _ nous vous laissons vous entraîner chez nous si nous pouvons avoir accès à la piste chez vous. Et c'est ce que nous faisons avec certaines nations avec qui nous avons de très bonnes relations", a indiqué Gartner, chef de la direction athlétique et directeur du programme "A nous le podium" à Canada Alpin, lors d'un récent entretien avec La Presse Canadienne.
"Mais dans ce cas-ci (Whistler), nous avons dit non."
Gartner reconnaît que des fédérations nationales ont demandé à Canada Alpin la permission de s'entraîner à Whistler.
"Oui, des équipes l'ont demandé. Par exemple, nous travaillons de près avec l'équipe norvégienne du côté masculin, mais c'est là que nos liens d'amitié s'arrêtaient. Dans le cas de Whistler, nous avons dit non. Parce que les Jeux olympiques sont un cas à part", a-t-il souligné.
Selon Gartner, les autres équipes nationales ont fait cette requête sans véritable espoir d'obtenir une réponse positive. Le fait de leur fermer les portes de Whistler Creekside n'a pas fait de boucan comme dans le cas de l'anneau de Richmond en patinage de vitesse longue piste.
"Dans le monde du ski, on n'en fait pas un plat parce que les autres pays n'ont jamais l'occasion d'aller skier sur (un parcours olympiques avant les Jeux), a affirmé Gartner. Aucun Canadien ne s'est entraîné à Salt Lake City avant les Jeux de 2002. En 2006 à Turin, nous n'avons jamais skié là-bas, seulement les Italiens l'ont fait. Il y a une loi non écrite selon laquelle l'équipe du pays hôte a le droit de se doter d'un tel avantage."
Accès privilégié
Les Canadiens ont profité de cet accès exclusif à Whistler Creekside en s'y entraînant à profusion pour se familiariser avec les conditions particulières qu'on retrouve à cet endroit.
Les hommes ont cherché à apprivoiser le parcours Dave Murray, où le tracé de 3158 mètres en longueur aura une dénivelée de 850 mètres en février prochain. Les femmes ont fait de même sur le parcours Franz, d'un peu plus de 2870 mètres avec une dénivellation de 770 mètres.
"Notre stratégie a été d'aller là-bas et de s'y entraîner le plus souvent possible afin de se familiariser avec la piste, et aussi avec les conditions météorologiques", a souligné Gartner.
Ce dernier aspect était particulièrement important puisqu'à Whistler, les précipitations sont fréquentes à cause du temps doux.
"Nous connaissons les conditions là-bas, nous savons ce que la météo peut faire, a expliqué Gartner. On ne sait jamais si le ciel va être bleu ou s'il va neiger. Pour bien des gens, ça change beaucoup de choses. Certains athlètes peuvent bien skier quand ils voient bien, mais dès que le temps est couvert ou qu'il neige, ils y vont mollo ou perdent leurs moyens. Et il y en a d'autres qui sont moins affectés."
L'approche adoptée par Canada Alpin semble avoir fonctionné puisque les skieurs rencontrés par La Presse Canadienne, au fil des mois, ont dit se sentir comme chez eux à Whistler.
"J'aime vraiment la piste, ça cliqué tout de suite, a notamment indiqué Marie-Michèle Gagnon, de Lac-Etchemin. Sur cette montagne-là, c'est comme si je n'ai peur de rien. Il me semble que ça va être plaisant d'y descendre."
Riesch aime bien aussi
Ils seront aussi quelques athlètes étrangers à ressentir les mêmes sensations rassurantes à Whistler. Comme l'Allemande Maria Riesch, qu'on risque de retrouver quelques fois sur le podium à Whistler, peut-être même en compagnie de sa bonne amie, l'Américaine Lindsey Vonn.
"Nous n'avons pas eu droit à beaucoup d'entraînement (à Whistler), seulement à deux courses de la Coupe du monde (en 2007-2008). Mais j'aime les parcours à cet endroit, j'avais eu de bonnes sensations à ces occasions-là, a indiqué Riesch, plus tôt cet hiver, à l'occasion de son passage à Lake Louise. J'ai aimé la montagne dès la première fois où je m'y suis retrouvée.
"Evidemment, les Canadiens auront un léger avantage parce qu'ils s'y sont entraînés plus souvent. Si (les Jeux olympiques) avaient lieu sur une piste que j'aime moins, plus difficile comme Val-d'Isère, j'aurais besoin de pouvoir m'y entraîner (pour connaître du succès), surtout en vue des épreuves de vitesse. Mais si tu aimes une montagne, tu n'as pas besoin de tellement d'entraînement."
Tout dépendra des conditions qui prévaudront les jours des courses, selon le skieur québécois Erik Guay.
"C'est une piste quand même difficile si c'est glacé et dur, a affirmé l'athlète de Mont-Tremblant. Mais il neige souvent là-bas et on risque d'avoir des conditions du genre pendant les Jeux _ et dans ces cas-là, c'est pas mal facile comme piste. Ce n'est pas très rapide, du moins pas assez pour surprendre. Si c'est comme ça durant les Jeux, les courses devraient se jouer en centièmes de seconde."