VANCOUVER, C.B. - Le président délégué du Comité olympique canadien, Marcel Aubut, ne s'en cache: s'il est ici pour célébrer les Jeux de Vancouver, son séjour en Colombie-Britannique servira



VANCOUVER, C.B. - Le président délégué du Comité olympique canadien, Marcel Aubut, ne s'en cache: s'il est ici pour célébrer les Jeux de Vancouver, son séjour en Colombie-Britannique servira également à accroître sa banque de contacts auprès des membres votants du Comité international olympique afin d'aider à une éventuelle candidature de Québec.

C'est ce qu'a révélé l'ex-propriétaire des Nordiques de Québec à La Presse Canadienne, mercredi, alors qu'étaient officiellement accueillis les athlètes canadiens au Village olympique. Il est convaincu qu'il peut aider Québec.

"C'est sûr. Premièrement, s'ils veulent soumettre une candidature, il faut qu'ils passent par mon bureau, alors ça devrait leur donner un bon coup de main. Deuxièmement, les contacts que je me fais ici auprès des membres votants du CIO pèseront dans la balance. Alors je pense que je peux être un très grand ambassadeur pour ce qui est du projet de Québec.

"D'ailleurs, c'est un projet que j'ai mené seul à bout de bras pendant bien des années avant d'arriver à la tête du Comité olympique canadien. Je ne suis pas une personne différente, au contraire. Mon rôle c'est d'essayer de convaincre tout le pays d'embarquer dans ce projet."

A-t-il reçu un coup de pouce du président du CIO, Jacques Rogge, quand ce dernier a déclaré plus tôt cette semaine que les changements climatiques influenceront l'attribution des Jeux d'hiver?

"Je pense que les Jeux devront s'adapter à l'environnement, il n'y a pas de doute là-dessus. D'ailleurs, le COC va devenir de plus en plus vert et les fédérations sportives également. Je ne sais pas si c'est un élément qui peut aider Québec, mais on sait une chose, il y aura toujours de la neige chez nous."

Me Aubut n'est d'ailleurs pas peu fier de se retrouver à la présidence du COC. Elu le 28 mars dernier, il remplacera Michael Chambers après les Jeux de Vancouver. Il est le premier francophone à occuper ces fonctions en 106 ans.

"Je pense que c'est mon plus grand accomplissement sur le plan sportif. J'ai dû briser bien des barrières pour y arriver et je suis en train de bâtir une superbe équipe. Ce que j'aime là-dedans, c'est que le potentiel est illimité."

Cette équipe servira notamment à trouver le financement nécessaire pour que les athlètes canadiens puissent continuer à occuper l'avant-scène sportive mondiale.

"On garde le focus sur l'aide aux athlètes pour qu'ils profitent des meilleures conditions possibles pour finir premiers, pas juste à Vancouver, mais partout où ils vont aller. Il faut plus que (le programme) 'A nous le podium'. Il en manque (des programmes de soutien)."

Même si "A nous le podium" survivra aux Jeux de Vancouver, le gouvernement fédéral n'a pas l'intention de combler le manque à gagner dans ce programme, qui était garanti par l'apport des commanditaires du COVAN. Me Aubut rejette d'ailleurs du revers de la main que ce genre de programmes mette trop de pression sur les épaules des athlètes.

"Les grands ne souffrent pas de pression. Que ce soit en affaires ou dans les sports, les vrais, plus ils ont de la pression, plus ils sont bons. Alors je pense que de rêver d'être numéro un, ce n'est pas un malaise, c'est une bonne chose. C'est ce qu'il faut faire pour l'être un jour."

Même s'il a assisté aux 12 derniers Jeux olympiques, d'être à Vancouver revêt un caractère particulier pour lui.

"Je suis totalement excité. Je suis fébrile, rempli d'émotions. D'être là comme un leader, c'est très spécial, surtout chez nous. Cette cérémonie d'accueil des athlètes canadiens est très touchante et exceptionnelle. Je suis très fier d'être Canadien."