MONTRÉAL - Michael Phelps va quitter Montréal satisfait. Et aussi, avec un niveau de confiance un peu plus élevé qu'à son arrivée.

À sa dernière épreuve avant les championnats du monde, Phelps a remporté le 100 m papillon masculin de la Coupe Canada/Coupe du Québec de natation, dimanche, au Centre sportif du Parc olympique.

L'Américain de 26 ans a réalisé un chrono de 51,32 secondes. Il a ainsi devancé son compatriote Christopher Brady de 0,45 seconde.

Et surtout, il a été en mesure de donner une prestation plus satisfaisante que la veille. Samedi, Phelps a remporté le 200 m libre mais s'est dit déçu de son temps.

«C'était beaucoup mieux que (samedi). Même que je suis content de ma course», a déclaré un Phelps encore à bout de souffle après la cérémonie de remise des médailles.

«Il y a deux ans ici, j'avais réussi un chrono s'approchant des 50 secondes, alors je me disais que si je réussissais le temps le plus rapide au monde cette fois, je serais bien content. Je reste un peu frustré de mon virage, mais 51,3, c'est quand même pas mal. En espérant que ça préparera la table pour les championnats du monde.»

Les épreuves du week-end à Montréal servent de dernière répétition pour Phelps et les nageurs de l'équipe canadienne qui disputeront les championnats du monde, du 24 au 31 juillet à Shanghai.

Aux Mondiaux, Phelps disputera le 200 m quatre nages, le 200 m papillon, le 100 m papillon et le 200 m libre, et peut-être jusqu'à trois épreuves de relais.

«Je me sens mieux ce soir qu'à la suite du 200 libre de samedi. Je ne sais pas si je vais continuer de me sentir de mieux en mieux... mais on verra. Je sais que j'ai besoin de m'entraîner davantage si je veux me sentir mieux dans les épreuves de 200 m», a dit Phelps en pensant aux championnats du monde.

«Aux Mondiaux, à cause du niveau de la compétition, je devrai connaître de meilleures sorties de virage. J'ai besoin de travailler cet aspect-là car j'ai tendance à ralentir en arrivant au mur avant le virage. Mais ce sont là des petites choses que je sais que je peux corriger d'ici les Mondiaux.»

Phelps a par ailleurs reconnu que sa prestation de dimanche l'aidera au chapitre de la confiance. Après s'être accordé un repos complet de plusieurs mois, l'automne et l'hiver dernier, le surdoué de la natation a eu de la difficulté depuis à retrouver ses repères.

«Des courses comme celles-ci m'aident mentalement, plus que tout autre chose, a-t-il dit de sa victoire de dimanche. C'est la première fois que je me retrouve dans une position où je dois rattraper le temps perdu après avoir omis de m'entraîner aussi souvent que j'aurais dû le faire. De voir que je peux réussir malgré tout une belle course ici et là, c'est bon pour la confiance.»

Phelps quittera Montréal lundi et retournera chez lui, à Baltimore, pendant quelques jours. Il se rendra ensuite en Australie en vue du camp d'entraînement des membres de l'équipe américaine qui prendront part aux championnats du monde.

Le Chinois Wu Peng, qui a battu Phelps deux fois plus tôt cette année — c'était au 200 m papillon toutefois — a terminé au troisième rang de la course de dimanche. Ce spécialiste du papillon, mais pas des courtes distances, a inscrit un temps de 53,31.

Phelps n'a pas participé au 200 m papillon disputé vendredi sous la tour du Stade olympique, que Wu a remporté.

Moins d'impact

Cette année, la visite de Phelps à Montréal a eu beaucoup moins d'impact qu'il y a deux ans, alors qu'il en était à sa première présence à la Coupe Canada/Coupe du Québec. C'était quelques mois après sa prestation époustouflante de huit médailles d'or aux Jeux olympiques de Pékin.

Les curieux étaient loin d'être en aussi grand nombre qu'en 2009. Mais chaque fois que Phelps peut participer à épreuve canadienne, c'est positif pour la natation au pays, estime Ryan Cochrane. Parce que cela permet de promouvoir ce sport dans son ensemble.

«C'est assurément positif. Si ça incite plus de gens à venir voir de la natation, c'est comme ça qu'on bâtit les choses, a souligné Cochrane, le seul nageur canadien à avoir remporté une médaille olympique aux JO de 2008. C'est sûr qu'on aimerait que les gens viennent parce qu'ils s'intéressent aux nageurs canadiens, mais c'est de cette façon qu'on part le bal.

«Si on peut amener des gens qui n'étaient pas initialement intéressés à la natation à le faire, ça ne peut qu'avoir des retombées positives pour tous les autres.»