DUNKERQUE, France - Inimaginable, Laure Manaudou a été battue pour la première fois en quatre ans sur sa distance fétiche, le 400 m nage libre, remporté par la nouvelle égérie de son ex-mentor Philippe Lucas, la Roumaine Camelia Potec, lors des Championnats de France, lundi à Dunkerque.

Pire, Manaudou n'a pas hérité de la deuxième place mais de la troisième, alors que sa rivale tricolore Coralie Balmy lui est passée devant. Première Française, Balmy a dérobé le titre de championne de France à Manaudou, qu'elle n'avait jamais cédé depuis son premier sacre en 2003.

Le mauvais rêve de Manaudou n'a cependant pas viré au cauchemar, puisque la championne olympique et double championne du monde en titre de la distance a sauvé sa qualification pour les Jeux de Pékin.

Alors que Manaudou a viré en tête à l'entame des 50 derniers mètres, Potec, troisième, a poursuivi sa superbe remontée pour terminer première (4:06.08) et Balmy a accroché la deuxième place (4:06.41) devant Manaudou (4:06.67).

Manaudou est restée longuement accrochée à son plot de départ, le regard fixe et s'est effondrée en larmes en coulisses auprès de son entraîneur Lionel Horter.

Accident

Après le supplice de la cérémonie du podium, Manaudou est allée se réfugier auprès de ses parents en tribunes, toujours inconsolable. La nageuse n'a pas parlé à la presse et les quelques mots qu'elle a livrés l'ont été à chaud, à la télévision en sortant du bassin.

"C'est dur. Surtout de se faire battre. Je ne peux dire qu'une chose, j'attends la nouvelle combinaison d'Arena", a dit Manaudou, qui a nagé avec le nouveau modèle Arena, qui devrait être très vite supplanté par un modèle plus performant.

Mais Potec s'est imposée avec un bon vieux modèle du même équipementier. La championne olympique du 200 m nage libre, qui n'avait plus connu de résultats depuis, a récolté les fruits d'un travail intense qu'elle fourni avec Lucas depuis un an.

"On est face à un problème important, a déclaré le Directeur technique national français Claude Fauquet. Je considère ce qui s'est passé comme un accident. Il faudra en trouver les raisons."

Après une année de remous au cours de laquelle elle a changé quatre fois de structures d'entraînement, Manaudou a perdu beaucoup de temps - et apparemment de puissance - dans sa préparation olympique à l'inverse de la concurrence.