MONTRÉAL - Le bureau du coroner a ouvert une enquête sur la mort d'un coureur de 24 ans au marathon de Montréal, dimanche, un incident qui soulève des questions sur le délai d'intervention pour lui porter secours.

Patrick Neely est mort lors de l'épreuve du demi-marathon, un parcours de 21,1 kilomètres, a confirmé le bureau du coroner lundi.

La porte-parole d'Urgences Santé a soutenu que le service avait rapidement répondu à un appel pour un homme en arrêt cardiorespiratoire à quelques kilomètres de la ligne d'arrivée du demi-marathon. Véronique Tremblay a déclaré que l'appel avait été reçu à 9 h 55 et que les ambulanciers paramédicaux étaient auprès de M. Neely sept minutes plus tard.

« On a été informé à 9 h 55, mais on ne sait pas si des gens ont tenté d'appeler des secours avant cela », a-t-elle dit.

Certains témoins du drame ont affirmé que le délai avait été long avant l'arrivée des ambulanciers, certains évoquant quelque 25 minutes.

Mme Tremblay a affirmé qu'Urgences Santé collaborait avec les organisateurs du marathon pour établir le fil des événements, précisant que c'est la responsabilité de l'organisation d'assurer une assistance médicale sur le parcours.

Réaction des organisateurs

Dans un communiqué publié lundi après-midi, les responsables du Marathon international de Montréal se sont dits « profondément attristés » par le décès du coureur, constaté en matinée au Centre hospitalier de l'Université de Montréal.

Selon la version de l'organisation, un bon samaritain serait venu au secours de la victime en effectuant la technique de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et un appel aurait été fait au 911. Les ambulanciers seraient ensuite arrivés sur les lieux dans les huit minutes suivantes.

« Tous les rapports reliant le départ différé de la course à cet incident sont inexacts », peut-on lire dans la déclaration officielle. Les promoteurs insistent sur le fait que la coordination du soutien médical était bien préparée à réagir, comptant sur « 50 défibrillateurs et plus de 80 professionnels de la santé sur le parcours ». Pas moins de huit ambulances étaient semble-t-il dédiées à l'événement.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a précisé qu'il ne commenterait pas ce qui est considéré comme un incident de nature médicale.

Logistique compliquée

Le marathon montréalais a connu d'importants problèmes logistiques avant même le coup de départ, prévu à 7 h 10 dimanche matin, qui a été retardé de 50 minutes.

« La sécurité du parcours n'était pas assurée à l'heure prévue du départ », ont expliqué les organisateurs dans un message publié sur Facebook, dimanche matin. « L'organisation a redéployé des équipes sur les parcours pour garantir la sécurité sur tout le parcours. Notre priorité était de s'assurer que tout soit sécuritaire pour nos coureurs. »

Ce sont finalement les policiers du SPVM qui sont venus à la rescousse pour pallier ce manque de ressources de l'organisation du marathon de Montréal.