Martin Brodeur et la gloire olympique
Amateurs lundi, 14 déc. 2009. 10:40 mercredi, 11 déc. 2024. 23:43Un des meilleurs gardiens de but québécois, Martin Brodeur, est un vétéran des JO. Si tout va bien, il devrait participer en février à ses quatrième Jeux olympiques.
RDS : Martin, tu vas te fa
Un des meilleurs gardiens de but québécois, Martin Brodeur, est un vétéran des JO. Si tout va bien, il devrait participer en février à ses quatrième Jeux olympiques.
RDS : Martin, tu vas te faire pousser dans le dos pour les Jeux olympiques : Luongo, Fleury, Ward, Mason..?
Martin Brodeur : Bien j'espère! [Rire.] Je pense que c'est une compétition qui est importante pour avoir le meilleur de tous les joueurs qui vont être présents. C'est le temps des jeunes. Je suis rendu à 37 ans, j'ai l'expérience, je n'ai pas peur de le faire, mais je sais que des gars comme Roberto Luongo, Fleury, Ward et Mason vont vouloir faire partie des Jeux comme je l'ai fait en 1998, donc c'est nécessairement une bonne compétition.
RDS : Ton père Denis a gagné une médaille olympique. Est-ce que tu as grandi avec une appréciation différente de tes coéquipiers de ce que représente une médaille olympique?
M.B. : J'ai eu la chance de voir cette médaille de bronze et son chandail toute ma jeunesse, c'était le titre de gloire de mon père. Je pense que c'était une grande fierté pour lui. Au cours de ma carrière au hockey, je savais que je n'aurais pas eu la chance d'aller aux olympiques jusqu'à ce qu'ils admettent les professionnels. À partir de ce moment-là, ça été un objectif pour ma famille et moi. Nagano a donc été un peu désappointant, mais finalement nous avons réussi à Salt Lake.
RDS : De quoi es-tu le plus fier lors de la victoire à Salt Lake City?
M.B. : On a tellement commencé le tournoi du mauvais pied en se faisant quasiment humilier contre les Suédois. Le fait de revenir dans le tournoi, puis d'être capable de bien jouer, démontre qu'on a grandi avec l'équipe, on a vraiment appris à se connaître. Le leadership de certains joueurs a vraiment augmenté. En tant que joueur qui est quand même un leader dans mon organisation, voir agir d'autres leaders de l'équipe du Canada tels que Mario Lemieux, Joe Sakic, Steve Yzerman, dans un moment critique, a vraiment été une expérience enrichissante pour moi. On ne pouvait pas se permettre de perdre, il fallait gagner, puis on a roulé et gagné la médaille d'or.
RDS : Vous avez assisté aux parties de l'équipe féminine. Est-ce que c'était important d'y assister et de les encourager?
M.B. : C'est une affaire qu'il faut que les gens comprennent au Canada, ou aux Olympiques, tu restes avec ton monde. L'équipe féminine dort dans le même dortoir que nous, les skieurs, les patineurs artistiques, tout le monde. Qu'on le veuille ou non, on bâtit des amitiés et on est fier lorsque notre pays ramène des médailles. Pendant deux semaines, on n'est plus des professionnels, on devient des athlètes amateurs. Quand ce fut le temps de supporter l'équipe féminine, personne n'a hésité à venir faire un tour. Moi, j'ai amené ma famille, puis on a eu beaucoup de plaisir.
RDS : En tant que pro, tu es habitué de vivre avec la pression, mais là tu vas jouer devant les partisans, est-ce que ça va être plus spécial pour toi?
M.B.: Ça va être spécial, mais je pense qu'il faut utiliser ça à notre avantage. Toutes les équipes qui vont rentrer dans l'amphithéâtre pour jouer contre nous vont sentir cette pression. Elles jouent non seulement contre probablement la meilleure équipe, mais devant de grands partisans de hockey et il n'y aura pas vraiment de division dans la foule. Il va y avoir de la pression, mais on sait qu'il faut gagner la médaille d'or, il n'y a pas d'autre issue acceptable. On part avec cette idée, puis on va grandir ensemble pour gagner une médaille d'or dans notre pays.
RDS : As-tu toujours autant le goût de jouer? Commences-tu à penser à un objectif 2012-2013, ou ça va dépendre de ta santé?
M.B.: Mon contrat va m'amener jusqu'à l'été de mes 40 ans, ça me laisse 3 autres saisons. J'ai toutes les intentions d'honorer ce contrat. Après, on va réévaluer où je serai rendu physiquement et mentalement. Plus tu vieillis, plus tu joues avec de jeunes joueurs, et ça change la partie. Pour l'instant, j'ai du plaisir et j'aimerais ça pouvoir donner une autre coupe Stanley à mon organisation. C'est vraiment valorisant d'aider les jeunes à gagner pour une première fois. J'aimerais pouvoir faire ça pour certains joueurs de mon équipe.