Mathieu Giroux est "vite sur ses patins", il n'y a pas à dire. L'expression ne peut être mieux choisie, en tout cas, pour ce patineur de vitesse qui a fait la transition de la courte piste à la lon



Mathieu Giroux est "vite sur ses patins", il n'y a pas à dire. L'expression ne peut être mieux choisie, en tout cas, pour ce patineur de vitesse qui a fait la transition de la courte piste à la longue en autant de temps qu'il faut pour crier "patin clap".

Un peu plus d'un an seulement après avoir fait ses débuts sur un ovale de 400 mètres avec des patins à lames "clap" aux pieds, le Montréalais natif de Pointe-aux-Trembles a assuré sa participation aux Jeux olympiques, il y a un peu plus d'un mois.

Et à Vancouver, Giroux pourrait fort bien procurer au Canada une médaille dans l'épreuve de poursuite par équipe. Il serait ainsi le premier patineur né au Québec à monter sur le podium aux Olympiques depuis Gaétan Boucher, à Sarajevo, en 1984. Giroux prendra également part à l'épreuve individuelle de 1500 mètres à l'anneau de Richmond.

Il s'agit d'un exploit remarquable pour un athlète qui s'adonnait au patinage sur courte piste pas plus tard qu'en septembre 2008, depuis l'âge de quatre ans!

"Je n'ai pas réellement eu le choix d'essayer la longue piste, confie-t-il bien humblement. C'était un choix risqué, mais bien calculé."

C'est que Giroux était aux prises avec une blessure récurrente à la cheville droite, qui affectait son rendement depuis quelques années même s'il récoltait sa part de podiums. A la suite de la compétition de sélection de l'équipe nationale, en septembre 2008, il décide d'effectuer le virage en longue piste - une discipline moins exigeante pour sa cheville fragilisée.

Les dirigeants de l'équipe canadienne ont tôt fait de constater son énorme potentiel, dès ses premiers coups de lames sur grand ovale en novembre 2008. Le mois suivant, il méritait déjà sa place au sein de l'équipe de Coupe du monde. Il ne cesse de poursuivre sa fulgurante progression depuis ce temps.

L'étudiant en pharmacie à l'Université de Montréal, qui a célébré mercredi son 24e anniversaire de naissance, a dû y mettre l'effort, prendre les bouchées doubles, voire triples. On le dit doté de capacités physiques exceptionnelles et d'une volonté de fer. Athlète accompli, il a été champion québécois de patins à roues alignées en 2001, en plus de participer aux championnats canadiens de taekwondo en 1998.

"Ça n'a pas été facile comme ç'en a l'air, relate-il au sujet de son adaptation. Sur le plan technique, je me tirais d'affaire, mais j'avais beaucoup d'ajustements à apporter. La première fois que j'ai patiné avec des lames clap, j'ai trouvé ça très difficile. J'estime m'être beaucoup amélioré depuis un an, mais il y a encore de la place pour de l'amélioration."

En novembre dernier, il est devenu le premier Québécois depuis Sylvain Bouchard, en 1998, à décrocher un podium en longue piste (épreuve de la poursuite par équipe) sur le circuit de la Coupe du monde. Il va tenter de refaire le coup aux JO, en compagnie de Lucas Makowsky et Denny Morrisson - un objectif qu'il estime réalisable.

"L'épreuve de poursuite, c'est comme un tournoi, explique-t-il. A chacune des courses, on doit battre son rival pour passer au tour suivant. Ça me ramène quelque peu à la courte piste. On doit travailler tous les trois ensemble, se cacher du vent, être parfaitement synchronisés."

A l'ovale de Richmond, Giroux pourra compter sur le soutien de ses parents et d'une de ses soeurs qui agira comme bénévole sur place.

"Ma soeur a su avant moi qu'elle irait aux Jeux olympiques", lance-t-il en riant.

Après les JO, celui qui se passionne pour tout ce qui a trait aux sciences va remettre sur les rails ses études universitaires "qui n'avancent pas à son goût".

Il va pouvoir également assouvir davantage son côté "gamer" en passant plus de temps à jouer à des jeux vidéos en ligne, son péché mignon.