Merci
$content.firstChildCategorie jeudi, 10 juil. 2014. 00:20 mercredi, 9 mars 2011. 18:42Il y a une semaine, j’ai publié sur mon blogue un texte au sujet du suicide de mon grand ami Benoît (Adieu Benoît). J’ai longtemps hésité avant de le faire tellement je trouvais que j’abordais un sujet difficile. Et que diraient les lecteurs du Grand Club habitués à retrouver des observations sportives plutôt que personnelles sur le site de RDS?
Avec l’accord et l’appui de la famille de Benoît, j’ai finalement décidé de l’envoyer en ligne me disant qu’il aiderait peut-être quelques personnes à ne pas commettre le même geste.
J’ai été soufflé, et le mot est tellement faible, par la réaction qu’a entraîné ce texte. Soixante mille lectures, des centaines de commentaires et autant de courriels personnels. Et je ne vous raconte pas mes soirées passées au téléphone pour parler à des gens touchés par mon témoignage. On m’a proposé des entrevues sur différentes plates-formes pour en parler. J’ai toujours refusé, arguant que ce que j’avais à dire se retrouvait dans mon texte d’adieu.
Je ne voulais plus rien écrire ou dire à ce sujet. Mais en raison de vos nombreuses réactions, je n’ai d’autres choix que d’y revenir une dernière fois.
Je ne m’éterniserai pas aujourd’hui, mais je souhaite prendre quelques minutes (ou quelques lignes) pour vous remercier. J’ai bien senti votre appui. Je veux également que vous sachiez que vos lectures, vos commentaires et vos conseils m’ont grandement aidé. Ils furent également un baume sur la douleur intense des membres de la famille de Benoît. Ils ont lu avec attention et recueillement chacun des commentaires que vous avez laissés et vous remercient tous.
Je dois une explication à tous ceux qui ont écrit un commentaire et qui ne l’ont jamais retrouvé sur mon blogue. Je n’ai pas tout approuvé. J’ai volontairement écarté une centaine de vos écrits car je les jugeais beaucoup trop personnels. En contrepartie, j’ai cependant tenté de répondre personnellement à chacun de vous pour vous expliquer mon choix.
Lorsque je me suis présenté au salon funéraire, une version imprimée de mon texte avait été déposée tout près de l’urne funéraire. La famille avait également décidé d’imprimer vos commentaires qui furent lus, sur place, par les proches, amis ou collègues de Benoît.
On me parle beaucoup de ce texte. Des enseignantes m’ont révélé l’avoir fait circuler à leurs étudiants en classe. Des journaux vont le reprendre. Personnellement, je ne l’ai jamais relu. Je n’en ai pas encore la force. J’attends. Du temps, il m’en reste.
En terminant, j’ai décidé de continuer à courir et m’entraîner pour le Marathon de Rome, le 20 mars, avec l’équipe de Team In Training. Je devais y être avec Benoît, mais ce ne sera pas le cas. Je suis maintenant convaincu que c’est la seule chose à faire. Tous les pas que je ferai là-bas, sur les pavés des allées romaines, seront pour lui.
Il vous est sûrement déjà arrivé de faire de la course, de la marche ou du vélo et de vous retourner brusquement en pensant qu’il y avait quelqu’un qui vous suivait, qui était sur le point de vous doubler ou tout simplement près de vous. Pourtant, il n’y avait personne.
Lorsque je courrai maintenant et que cette sensation fugace se produira, je saurai très bien qui est là.
Merci à tous.