La longue et difficile route vers la qualification olympique en judo tire à sa fin. Les Championnats panaméricains, qui auront lieu dans deux semaines à Montréal, détermineront qui des judokas canadiens seront dépêchés aux Jeux de Londres l'été prochain.

À ce jour, huit d'entre eux sont en voie d'obtenir leur laissez-passer et pourraient constituer l'une des plus imposantes délégations olympiques canadiennes depuis plusieurs années dans ce sport.

Au premier jour de mai, les hommes faisant partie du top-22 et les femmes du top-14 au classement mondial seront automatiquement qualifiés pour les Jeux de Londres. Un seul judoka pourra représenter son pays dans chacune des catégories.

Parmi les candidats canadiens, Sergio Pessoa Jr (- 60 kg), Nicholas Tritton (- 73 kg), Amy Cotton (- 78 kg), Antoine Valois-Fortier (-81 kg) et Alexandre Émond (- 90 kg) sont déjà mathématiquement assurés de joindre le groupe sélect. Blessé, Tritton sera toutefois absent et il sera remplacé par Justin Imagawa.

Joliane Melançon (- 57 kg), Sasha Mehmedovic (- 66 kg) et Kelita Zupancic (- 70 kg) pourraient également se frayer un chemin vers Londres via la qualification directe ou la qualification continentale. Toutes catégories confondues, 13 laissez-passer masculins et 8 féminins seront disponibles pour les athlètes non qualifiés de la zone Amériques lors la compétition qui se tiendra du 27 au 29 avril à l'Université McGill.

Judo Canada et ses partenaires financiers ont soutenu près de 20 judokas dans le processus de qualification. Ceux qui obtiendront leur laissez-passer olympique verront couronner deux années d'efforts soutenus à courir les compétitions aux quatre coins du monde.

« C'est un système de qualification complètement différent. Il devrait nous permettre d'envoyer plus d'athlètes aux JO, mais il est aussi beaucoup plus prenant et exigeant », explique Nicolas Gill, qui complète un deuxième cycle olympique à la barre de l'équipe nationale à titre d'entraîneur-chef.

« Le processus a été rempli de hauts et de bas. Ceux qui étaient bien positionnés au début ne le sont pas nécessairement à la fin. Par exemple, Antoine Valois-Fortier n'était pas trop dans le portrait au tout début contrairement à un gars comme Scott Edward, qui a dû mettre un terme à sa carrière à cause d'une sérieuse blessure à un genou », poursuit l'entraîneur.

Les blessures, si présentes dans un sport comme le judo, sont évidemment venues brouiller les cartes dans cette sélection qui exigeait beaucoup de constance de la part des athlètes. Malgré tout, certains ont réussi à tirer le meilleur de situation délicate.

« Sergio Pessoa Jr a été blessé une bonne partie de l'année, mais il a réussi à très bien performer lorsqu'il était en santé. Il a été en mesure de faire de bons résultats entre les blessures pour aller chercher sa qualification, a raconté Gill. Mais c'est sûr que de rester en santé pendant tout ce temps, ça demande un peu de chance. Le hasard fait parfois bien ou mal les choses. »

Même si les deux dernières années ont été éprouvantes à tous les points de vue, Nicolas Gill s'empresse de remettre les pendules à l'heure.

« Il serait tout à fait naturel pour les judokas qualifiés d'avoir le sentiment du devoir accompli et de vouloir relâcher un peu. Toutefois, nous voulons être performants à Londres et c'est maintenant que le gros du travail commence. Les prochaines semaines seront déterminantes pour nos athlètes. »

Alors que le dernier droit vers les JO s'amorce, le double médaillé olympique observe son équipe avec satisfaction. Et son regard se porte bien au-delà de la solide délégation qui représentera le Canada à Londres.

« Au cours des dernières années, l'objectif était d'élargir le groupe d'athlètes, raconte Gill. Avec un processus de qualification aussi prenant, il aurait été facile de perdre de la vue l'avenir à plus long terme. La carrière de plusieurs judokas de l'équipe ne se terminera pas à Londres. Le défi était donc de préparer la sélection pour les Olympiques de cet été, mais aussi pour ceux qui suivront. De travailler en parallèle pour préparer la relève, car l'équipe qui ira à Rio en 2016, c'est maintenant qu'elle se forme. »