VICTORIA (PC) - Depuis maintenant plus de 14 ans, la natation est une passion pour Yannick Lupien. Il aime le sport, les gens qui le composent et la compétition.

Peut-être que la raison qui a fait en sorte que Lupien est toujours aussi passionné par son sport - après un grave accident de voiture et un conflit avec sa fédération - est qu'il n'ait jamais laissé le sport prendre le dessus.

Un exemple: le sprinter de 26 ans, originaire de Sainte-Foy, a porté les couleurs du Canada lors de deux Jeux olympiques. Pourtant, contrairement aux autres nageurs de l'équipe nationale, il n'a pas de drapeau canadien ou d'anneaux olympiques tatoués sur lui.

" Pourquoi?" demande Lucien en haussant les épaules durant les Championnats Pan-Pacifiques, disputés cette semaine, à Victoria. "Peut-être parce que je crois qu'il y a autre chose dans la vie que la natation. À travers toutes les épreuves que j'ai traversées, avoir une bonne performance, c'est très agréable. En avoir une mauvaise n'est pas si dramatique que ça."

Si vous cherchez Lupien autour de la piscine, cherchez la personne avec le plus grand sourire. C'est le genre de personne qui trouve du soleil dans un jour pluvieux.

"Il adore son sport, de dire son entraîneur, Nicholas Perron. Ce n'est pas celui qui s'entraîne le plus fort, mais il est toujours de bonne humeur. C'est très agréable de travailler avec lui. Nager fait partie de sa vie, mais n'est pas toute sa vie. Il y a un bon équilibre."

Lupien espérait bien faire au 100 mètres, style libre, mais n'a pu se qualifier pour la finale. Il prévoit prendre quelques semaines de repos avant de tenter de se tailler une place pour les Jeux de Pékin, en 2008.

"Je ne sais pas s'il va y parvenir, d'ajouter Perron. Est-ce qu'on peut y croire? Assurément."

La carrière de Lupien aura connu bien des hauts, mais aussi bien des bas.

Il a été le premier canadien à nager le 100 mètres, style libre, sous la barre des 50 secondes. Il était du relais, 4X100 mètres style libre, qui a donné une médaille d'argent au Canada lors des derniers championnats de la FINA, disputés à Montréal. Et aux plus récents Jeux du Commonwealth, à Melbourne en Australie, il faisait partie de l'équipe de relais qui a remporté une médaille de bronze.

Par contre, il a aussi poursuivi Natation Canada et l'entraîneur de l'équipe canadienne aux Jeux olympiques de Sydney, Dave Johnson, après que ce dernier ait décidé de ne pas lui faire nager le 50 mètres style libre, lui qui avait le meilleur temps canadien.

"Ça a été difficile. J'ai pris ça très personnel", a dit Lupien.

Ça ne l'a pas empêché de serrer la main de Johnson lors des récentes épreuves de qualifications pour les Championnats Pan-Pacifiques.

"La vie continue. On ne va pas ruminer ça pendant 20 ans."

Et il y a autre chose que la natation pour Lupien. Il tournera bientôt dans une production hollywoodienne sur la vie d'un nageur et il vient de terminer une formation de pompier.

"Les hauts et les bas de la natation m'ont aidé à devenir l'homme que je suis. Cette compétition n'a pas été la meilleure pour moi, mais ma vie est presque parfaite. J'ai une maison, je n'ai pas à me battre pour de l'argent et j'aurai un excellent travail. Je nage parce que j'aime encore nager."