*L'entrevue de Katerine Savard sera présentée à SP30 jeudi midi.

 

Privée de séances d’entraînement au club CAMO du complexe sportif Claude-Robillard de Montréal, où elle a l’habitude d’enchaîner les longueurs en temps normal, la nageuse québécoise Katerine Savard fait ce qu’elle peut pour nager le plus possible.​

 

« La semaine dernière, j’ai réussi à nager trois fois, dans trois piscines différentes », a confié l’athlète de 27 ans dans une entrevue à Sports 30. « Courir les bains libres, c’est un peu absurde. Les bains libres sont ouverts, mais les athlètes n’ont pas le droit de s’entraîner. Moi, ça me fait de la peine. »

 

Tel que le rapportait récemment le journaliste de La Presse Simon Drouin, depuis le 8 octobre dernier, les mesures sanitaires imposées par le gouvernement québécois pour freiner la propagation de la COVID-19 empêchent Savard de participer aux entraînements du club CAMO parce qu’elle ne fait pas partie d’un programme sports-études.

 

La Santé publique a exceptionnellement autorisé l’Institut national du sport du Québec (INS) à maintenir ses activités afin de permettre aux athlètes olympiques et paralympiques de poursuivre leur préparation, notamment au Parc olympiques de Montréal. Membre d’un club civil, Savard ne peut profiter d’un pareil privilège. Athlète affiliée à l’INS, Savard ne s’entraînait pas sur une base régulière au Parc olympique.

 

« Je comprends les règlements, je comprends la santé publique et je comprends les gouvernements qui ont des décisions extrêmement difficiles à prendre. [...] Mais je pense qu’ils ont peut-être tenu pour acquis que tous les athlètes olympiques étaient au Parc olympique, mais ce n’est pas le cas. On est une minorité qui n’est pas au Parc olympique, mais il y en a quand même. Il y en a à Québec et dans les autres villes que Montréal. C’est juste dommage qu’on soit pénalisés seulement parce qu’on ne s’entraîne pas au Stade olympique. On s’entraîne pour la même raison qu’eux, on s’entraîne pour la même médaille olympique qu’eux », plaide Savard.

 

Actuellement enseignante à temps plein dans une école primaire où elle complète le stage final de son baccalauréat en enseignement, Savard n’a donc généralement que ses soirées pour trouver un bassin où s’entraîner en prévision des prochains Jeux olympiques qui se dessinaient comme ses derniers en carrière.

 

« Je ne veux pas abandonner, ce n’est pas mon intention », a assuré la médaillée de bronze au relais 4 x 200 mètres nage libre des Jeux olympiques de 2016. « Mais si on me dit que je ne peux pas recommencer à nager avant le mois de janvier… On a déjà arrêté trois mois, je ne gagnerai pas une médaille olympique en m’étant entraîné quatre mois dans une année. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Les autres pays, ils s’entraînent à temps plein. Si on est réaliste, dans un sport de centièmes [de secondes] comme la natation, on ne gagne pas une médaille olympique en s’entraînant quatre mois dans une année. »​