MADRID - Les députés espagnols ont voté jeudi une nouvelle loi antidopage qui devrait entrer en vigueur avant la désignation en septembre de la ville-hôte des Jeux olympiques de 2020, pour lesquels Madrid est candidate.

Ce texte, qui remplace celui de 2006, a été voté à une large majorité de la chambre dominée par le Parti populaire (PP), conservateur, par 299 voix pour, 8 contre et 12 abstentions.

Il devrait être adopté sans surprise par le Sénat puis revenir au Congrès pour un vote définitif afin d'être appliqué avant le 7 septembre, date de l'annonce de la ville-hôte des JO d'été 2020. Madrid est également en lice pour les JO d'hiver 2022.

"Nous avons déposé notre candidature et nous devons être cohérents en mettant en oeuvre tous les instruments nécessaires avec une loi qui satisfasse les normes internationales", a déclaré jeudi le ministre des Sports, José Ignacio Wert.

"Le dopage est un fléau qui touche la compétition, mais le mal va bien au-delà de l'activité sportive car il peut affecter gravement la santé, pendant la carrière des sportifs mais aussi après", a-t-il rappelé.

L'opposition socialiste au Congrès, par la voix du député Manuel Pezzi, a souligné que ce texte "n'est que la transposition du code mondial antidopage dans la législation espagnole", assurant que l'Espagne n'avait d'autre choix que de se mettre en conformité.

La loi augmentera les compétences de l'agence antidopage mais, à la différence d'autres pays, la consommation de produits dopants ne constitue pas un délit pénal en Espagne.

Le texte augmente toutefois les sanctions financières, jusqu'à 400 000 euros, et prévoit la création d'un Tribunal arbitral du sport, qui devrait remplacer le Comité espagnol de discipline sportive, avec une section spécialisée dans le dopage.

Une première loi antidopage avait été adoptée fin 2006, peu après le début de l'affaire Puerto.

Le procès de cette affaire s'est achevé le 30 avril par la condamnation à un an de prison du principal accusé, le Dr Eufemiano Fuentes, mais a refusé aux agences antidopage l'accès aux pièces à conviction essentielles.

L'agence antidopage espagnole a fait appel, et le Comité international olympique (CIO) a regretté que la justice espagnole ait refusé de donner aux organisations antidopage l'accès aux 211 poches de sang saisies en 2006.