MONTE CARLO, Monaco - La Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) a décidé que le sprinter sud-africain amputé des deux jambes Oscar Pistorius ne pourrait participer aux Jeux olympiques de Pékin en août avec les athlètes valides, estimant que ses prothèses lui donnaient un avantage.

L'IAAF avait déjà reporté par deux fois sa décision et l'on s'attendait à ce qu'elle soit négative. En effet, les travaux d'un chercheur allemand ont montré que le sprinter de 21 ans était avantagé par ses prothèses en carbone.

L'IAAF a considéré que ces prothèses constituaient une aide technique illicite.

"En conséquence, Oscar Pistorius est inéligible pour participer aux compétitions organisées sous l'égides des règles de l'IAAF", a souligné la Fédération dans un communiqué.

Pistorius a annoncé la semaine dernière qu'il ferait appel en cas d'avis défavorable, y compris en portant l'affaire devant le tribunal arbitral du sport à Lausanne, en Suisse.

Mais la fédération d'athlétisme sud-africaine a annoncé qu'elle appliquerait immédiatement la décision, compliquant ainsi la situation du sprinter qui ne pourra établir de temps de qualification légal pour les Jeux dans son propre pays.

"C'est un énorme revers, a déclaré son agent, Peet Van Zyl. Il concourt dans les compétitions valides en Afrique du Sud depuis trois ans. A ce stade, il semble qu'il soit exclu de toutes les épreuves avec des athlètes valides."

Le résultat du vote du Conseil de l'IAAF, qui compte 27 membres, n'a pas été rendu public, mais les observateurs estiment que la décision a été prise à l'unanimité.

Le Comité international olympique (CIO) a apporté son soutien à l'IAAF.

"L'important est de garantir une compétition équitable, souligne le CIO dans un communiqué. L'IAAF a décidé qu'Oscar Pistorius est inéligible pour participer aux Jeux olympiques à Pékin. Le CIO respecte cette décision."

L'IAAF s'est fondée sur des études du professeur allemand Gert-Peter Bruggemann, qui après avoir conduit des tests sur les prothèses de Pistorius a estimé qu'elles lui donnaient clairement un avantage par rapport aux athlètes valides.

"Un athlète qui utilise cette (prothèse) a un avantage mécanique démontrable (de plus de 30 pour cent) par rapport à quelqu'un qui ne l'utilise pas", note l'IAAF.

La fédération internationale explique que Pistorius a été autorisé à concourir dans certaines épreuves pour athlètes valides car son cas était si exceptionnel que de telles prothèses n'avaient pas encore fait l'objet d'études approfondies.

"Nous n'avions pas les éléments scientifiques, souligne Nick Davies, porte-parole de l'IAAF. Nous les avons maintenant."

Pistorius a établi des records du monde sur les 100, 200 et 400 mètres en paralympique.