Ottawa demande à Natation Canada de sanctionner Dave Johnson
Amateurs vendredi, 13 déc. 2002. 15:44 dimanche, 15 déc. 2024. 16:06
OTTAWA (PC) - Se disant irrité de voir l'entraîneur de l'équipe de natation en remettre dans l'histoire entourant la nageuse Jennifer Carroll, le ministre responsable du sport amateur, Paul DeVillers, invite Natation Canada à enquêter sur la conduite de Dave Johnson et de prendre des sanctions appropriées.
Si la fédération sportive refuse d'imposer des mesures disciplinaires à l'entraîneur, Ottawa n'hésiterait pas à lui couper les vivres.
"C'est le dernier argument dont Sport Canada dispose", a noté M. DeVillers, qui répondait à une question sur la suspension éventuelle du financement d'Ottawa. Quelques minutes auparavant, aux Communes, la ministre du Patrimoine canadien, Sheila Copps, avait lancé un bref "oui" à la députée du bloquiste Christiane Gagnon qui l'interrogeait à savoir si elle mettrait le financement sur la glace en cas de récidive de Natation Canada.
Le gouvernement verse annuellement 1 780 000 $ à Natation Canada, une somme qui représente environ 54 pour cent du budget de l'organisation. Le ministre DeVillers a dit espérer ne pas devoir aller aussi loin, mais les commentaires tenus par M. Johnson dans différents médias ont fait déborder le vase.
"Quand on voit que l'entraîneur persiste, dans les médias, à critiquer ses athlètes, je trouve ça non professionnel", a expliqué M. DeVillers à sa sortie des Communes. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait valoir dans une lettre expédiée, vendredi, à Natation Canada.
"Les remarques que n'a cessé de soulever M. Johnson à l'endroit de certains athlètes et ses observations publiques ne peuvent être tolérées", écrit le ministre dans la missive.
Ce sont surtout les commentaires rapportés par le Journal de Montréal, dans son édition de vendredi, qui ont fait sursauter le ministre. L'entraîneur, interrogé sur les problèmes récurrents avec les nageurs québécois, indiquait au quotidien "qu'il y a de leur part, une tendance aux réactions excessives et à aller se plaindre dans les médias".
Dans un communiqué transmis en fin de journée, vendredi, Natation Canada s'excusait de nouveau et annonçait qu'elle formait un comité disciplinaire indépendant pour se pencher sur l'attitude de l'entraîneur. Le rapport et les recommandations de ce comité seront dévoilés d'ici 60 jours.
"Nous espérons que nos efforts en vue de corriger la situation, et d'éviter sa répétition à l'avenir, seront acceptés", a déclaré Karen Spierkel, directrice générale de l'organisme.
Jennifer Carroll, médaillée d'argent aux Jeux du Commonwealth, s'était attirée les foudres de M. Johnson et de Natation Canada après avoir grimpé sur le podium avec un drapeau du Québec à la main. Dans un rapport produit à la suite de ce geste perçu comme politique, l'entraîneur écrit que ce geste "n'était pas professionnel, était égoïste, irrespectueux, fâcheux et le plus embrassant que j'aie vu par un nageur canadien pendant toutes mes années dans le sport." Il ajoutait que le geste avait "rendu malade" toute l'équipe et recommandait une suspension de six mois. Un comité de discipline n'a pas retenu cette recommandation, invitant la nageuse à s'excuser auprès de ses coéquipiers et de son entraîneur.
Jeudi, M. Johnson s'excusait d'avoir utilisé ces mots durs qui ne devaient pas, cependant, être rendus publics puisqu'il s'agissait d'un rapport interne. "Nous sommes évidemment troublés par le ton du rapport écrit et le fait que sa seule excuse est de dire qu'il ne devait pas être dévoilé", a fait valoir la ministre Copps, qui rappelle qu'un entraîneur doit appuyer ses athlètes et non pas les "attaquer et les dénigrer".
Pour le Bloc québécois, qui considère l'affaire comme un cas de discrimination envers une Québécoise, l'action du gouvernement est tout à fait justifiée. "Ca vient confirmer ce qu'on disait", a affirmé Michel Guimond, whip adjoint au Bloc.
"Quelqu'un qui continue de remettre des propos inacceptables est peut-être indigne de rester en poste", a-t-il poursuivi.
Comme d'autres nageurs québécois ont eu maille à partir avec la fédération au cours des dernières années, le Bloc propose que le comité du Patrimoine de la Chambre des communes se penche sur cette question.
Si la fédération sportive refuse d'imposer des mesures disciplinaires à l'entraîneur, Ottawa n'hésiterait pas à lui couper les vivres.
"C'est le dernier argument dont Sport Canada dispose", a noté M. DeVillers, qui répondait à une question sur la suspension éventuelle du financement d'Ottawa. Quelques minutes auparavant, aux Communes, la ministre du Patrimoine canadien, Sheila Copps, avait lancé un bref "oui" à la députée du bloquiste Christiane Gagnon qui l'interrogeait à savoir si elle mettrait le financement sur la glace en cas de récidive de Natation Canada.
Le gouvernement verse annuellement 1 780 000 $ à Natation Canada, une somme qui représente environ 54 pour cent du budget de l'organisation. Le ministre DeVillers a dit espérer ne pas devoir aller aussi loin, mais les commentaires tenus par M. Johnson dans différents médias ont fait déborder le vase.
"Quand on voit que l'entraîneur persiste, dans les médias, à critiquer ses athlètes, je trouve ça non professionnel", a expliqué M. DeVillers à sa sortie des Communes. C'est d'ailleurs ce qu'il a fait valoir dans une lettre expédiée, vendredi, à Natation Canada.
"Les remarques que n'a cessé de soulever M. Johnson à l'endroit de certains athlètes et ses observations publiques ne peuvent être tolérées", écrit le ministre dans la missive.
Ce sont surtout les commentaires rapportés par le Journal de Montréal, dans son édition de vendredi, qui ont fait sursauter le ministre. L'entraîneur, interrogé sur les problèmes récurrents avec les nageurs québécois, indiquait au quotidien "qu'il y a de leur part, une tendance aux réactions excessives et à aller se plaindre dans les médias".
Dans un communiqué transmis en fin de journée, vendredi, Natation Canada s'excusait de nouveau et annonçait qu'elle formait un comité disciplinaire indépendant pour se pencher sur l'attitude de l'entraîneur. Le rapport et les recommandations de ce comité seront dévoilés d'ici 60 jours.
"Nous espérons que nos efforts en vue de corriger la situation, et d'éviter sa répétition à l'avenir, seront acceptés", a déclaré Karen Spierkel, directrice générale de l'organisme.
Jennifer Carroll, médaillée d'argent aux Jeux du Commonwealth, s'était attirée les foudres de M. Johnson et de Natation Canada après avoir grimpé sur le podium avec un drapeau du Québec à la main. Dans un rapport produit à la suite de ce geste perçu comme politique, l'entraîneur écrit que ce geste "n'était pas professionnel, était égoïste, irrespectueux, fâcheux et le plus embrassant que j'aie vu par un nageur canadien pendant toutes mes années dans le sport." Il ajoutait que le geste avait "rendu malade" toute l'équipe et recommandait une suspension de six mois. Un comité de discipline n'a pas retenu cette recommandation, invitant la nageuse à s'excuser auprès de ses coéquipiers et de son entraîneur.
Jeudi, M. Johnson s'excusait d'avoir utilisé ces mots durs qui ne devaient pas, cependant, être rendus publics puisqu'il s'agissait d'un rapport interne. "Nous sommes évidemment troublés par le ton du rapport écrit et le fait que sa seule excuse est de dire qu'il ne devait pas être dévoilé", a fait valoir la ministre Copps, qui rappelle qu'un entraîneur doit appuyer ses athlètes et non pas les "attaquer et les dénigrer".
Pour le Bloc québécois, qui considère l'affaire comme un cas de discrimination envers une Québécoise, l'action du gouvernement est tout à fait justifiée. "Ca vient confirmer ce qu'on disait", a affirmé Michel Guimond, whip adjoint au Bloc.
"Quelqu'un qui continue de remettre des propos inacceptables est peut-être indigne de rester en poste", a-t-il poursuivi.
Comme d'autres nageurs québécois ont eu maille à partir avec la fédération au cours des dernières années, le Bloc propose que le comité du Patrimoine de la Chambre des communes se penche sur cette question.