Si vous avez déjà eu l’occasion d’assister ou de participer à une compétition de course à pied, vous avez probablement été aussi émerveillés que moi par la vitesse et l’endurance des meilleurs. Ceux qui franchissent en premier le fil d’arrivée récoltent ainsi les fruits de leurs durs labeurs à l’entraînement. Il est également impressionnant de voir les coureurs normaux, des gens comme vous et moi, terminer un marathon. Certains font abstraction de la douleur pour terminer cette épreuve pour laquelle ils s’étaient préparés depuis des mois, voire des années.

Pourtant, ce ne sont pas ces performances qui me fascinent le plus et qui me rendent bouche bée d’admiration. Non! Il y a un dépassement encore plus grand à mes yeux.

Le Défi sportif Altergo en sera à sa 32e édition du 27 avril au 3 mai prochain. Il s’agit d’un événement international maintenant bien établi qui rassemblera plus de 5 000 athlètes handicapés de l’élite et de la relève pour des compétitions sportives à Montréal et sur la Rive-Sud.

Il n’y aura pas que du sport de haut niveau au programme puisque plus d’une centaine d’écoles primaires et secondaires de douze régions du Québec ont délégué certains de leurs élèves au Défi sportif AlterGo pour participer au volet scolaire. En tout, cela représente plus de 4 000 jeunes, de tous types de troubles et déficiences, qui auront la chance de découvrir le monde de la compétition sportive.

La programmation est vaste, mais s’il y a une compétition qui me rejoint vraiment, c’est le mini-marathon qui se déroulera le 29 avril prochain autour du Parc Jean-Martucci, près du Complexe sportif Claude-Robillard. Il s’ajoute aux autres compétitions d’athlétisme proposées lors de l’évènement. Plusieurs distances seront accessibles pour les jeunes inscrits : 1 km marche, 1 km marche participative, 1 km course, 1 km course en fauteuil roulant et 2,6 km course.

Les organisateurs ont décidé de ramener cette journée de marche et course en raison du vaste succès rencontré en 2014. Marina Le Chêne, agente de communication pour AlterGo, explique que l’idée de créer un mini-marathon l’an dernier avait pour but de permettre aux jeunes en fauteuil roulant d’accéder à une nouvelle compétition. « En 2014, nous espérions avoir 200 ou 300 inscrits, nous en avons finalement eu 651 avec un seul jeune en fauteuil roulant. Nous avons réalisé que nous répondions à une demande et que, face à un tel engouement, on ne pouvait que renouveler l’opération cette année. »

Défi sportif AltergoLes responsables d’AlterGo ne se sont pas fixés d’objectifs de participation pour 2015, mais plus de mille jeunes, âgés de 5 à 20 ans, devraient prendre part au mini-marathon dans quelques semaines. Cela va au-delà de tous leurs espoirs. L’an dernier, un seul jeune s’était inscrit en fauteuil roulant. Il y en a déjà 11 cette année si bien qu’ils auront leur propre départ. Une marche participative a également été ajoutée pour les jeunes qui avaient un peu plus de difficultés à courir seuls. Ils pourront compter sur l’appui d’accompagnateurs. Des parents ayant aidé les jeunes à courir et à s’entraîner tout au long de l’année seront également présents avec eux pour les encourager.

Ces petits athlètes proviennent de partout au Québec (Côte-Nord, Outaouais, Bas-Saint-Laurent, etc.) grâce à la participation d’une centaine d’écoles. Ils sont étudiants dans des écoles spécialisées ou régulières, mais également dans des programmes particuliers et adaptés à leurs handicaps. « Cette année, comme l’an dernier, nous accueillerons des jeunes qui souffrent d’une déficience intellectuelle ou de problèmes moteur, visuel ou auditif. C’est la raison pour laquelle nous avons des épreuves de marche et de course. L’avantage de notre mini-marathon, et ça beaucoup d’enseignants nous le disent, c’est qu’il ne s’agit pas d’un sport collectif régi par des règles ou critères spéciaux. Les jeunes ne font que courir ou marcher. C’est très simple », ajoute madame Le Chêne.

Les jeunes handicapés qui étudient dans des classes régulières ont souvent l’habitude d’être les moins performants de leurs cours d’éducation physique. Ils ont plus de difficultés ou sont même parfois incapables de participer aux sports proposés. Dans le cas du mini-marathon, ils auront la chance de rencontrer des collègues atteints du même handicap et vivant la même chose qu’eux. Ils auront l’opportunité d’être les meilleurs et de se dépasser pour démontrer leurs forces plutôt que leurs différences. Il est facile de concevoir qu’il est valorisant pour des jeunes de pouvoir gagner une médaille et de réaliser qu’ils ne sont pas seuls.

Les sports simples et accessibles que sont la marche et la course à pied permettent de rejoindre de nombreux jeunes du primaire et secondaire qui ont des difficultés à s’exprimer dans d’autres sports. C’est la raison pour laquelle AlterGo n’a pas fixé une limite aux inscriptions. On veut que les jeunes se sentent valorisés, importants et fiers. Ils auront tous un temps officiel d’affiché sur la liste des résultats.

Le Défi AltergoLes épreuves du mini-marathon se dérouleront toutes le mercredi 29 avril à côté du complexe sportif Claude-Robillard. Le premier départ sera donné vers 10 h 30 tout de suite après une cérémonie d’ouverture au cours de laquelle les jeunes de chaque école entreront fièrement dans le Complexe sportif Claude-Robillard avec le drapeau ou l’affiche de leurs institutions scolaires. Après avoir franchi une haie d’honneur, ils seront officiellement accueillis par le porte-parole du Défi sportif AlterGo, Jean-Marie Lapointe.

Avis à tous ceux qui souhaitent se déplacer pour aller encourager le millier de participants du mini-marathon, vous ferez des heureux! Grâce à vos encouragements, ils se dépasseront. Rien de plus gratifiant pour ces jeunes que de voir des gens prendre du temps pour leur signifier qu’ils sont importants.

*Les deux photos dans l'article sont une courtoisie de François Lacasse