Il y a deux semaines, j'étais chez Geneviève Simard. J'ai eu l'occasion de discuter un bon moment avec elle. De tout et de rien, mais surtout de ski. Parce que voyez-vous, après 14 ans au sein de l



Il y a deux semaines, j'étais chez Geneviève Simard. J'ai eu l'occasion de discuter un bon moment avec elle. De tout et de rien, mais surtout de ski. Parce que voyez-vous, après 14 ans au sein de l'équipe nationale de ski, Geneviève joue les dernières cartes de sa carrière.

Avec un genou gauche lourdement hypothéqué, Geneviève tente désespérément de décrocher sa qualification pour les Jeux olympiques. Une histoire qui va au-delà du sport. Ses entraîneurs lui ont même soufflé le mot maudit dans le sport « RETRAITE ».

Mais pour Geneviève, cette battante, cette fonceuse, pas question d'accrocher ses skis, du moins pour le moment.

Pendant que ses coéquipières étaient en Europe, Geneviève s'entraînait en solitaire chez elle à Val-Morin. Dans le but unique de remonter sur ses skis pour les épreuves de slalom géant en Coupe Nor-Am à Panorama. Ces courses ont eu lieu les 15 et 16 décembre. « Je m'en vais là pour les gagner, un point c'est tout », m'avait-elle lancé entre deux gorgées de café.

Avec de bons résultats, elle espérait ensuite prendre part à la Coupe du Monde de Lienz en Autriche le 28 décembre. Malheureusement pour Geneviève, ce ne sera pas le cas.

À Panorama, Geneviève a terminé septième et cinquième. Ce ne sont pas tant les positions que les temps enregistrés qui ont déçu Geneviève. La première journée, elle se trouvait à deux secondes d'une skieuse de l'Université du Nouveau-Mexique. Le lendemain, elle terminait cinquième à plus d'une seconde et demie de cette même skieuse.

Au bout du fil, Geneviève demeurait réaliste. «Je suis très déçue. Ce dont j'ai besoin, c'est de skier, de skier beaucoup et souvent. Présentement dans le portillon de départ, je n'ai pas le feu dans les yeux. Je n'ai pas mes repères. Je suis arrivée à froid pour le départ compte tenu qu'il n'y avait pas d'entraînement. »

Elle ajoute. « Tout ce que je veux, c'est retrouver de bonnes sensations sur mes skis. Avec l'expérience que j'ai, le reste va suivre. »

Du positif quand même? Elle prend une grande respiration, hésite puis répond. « Oui un peu, en regardant le vidéo j'ai vu que je faisais de bons virages. Il faut que je fasse ça d'en haut jusqu'en bas. »

Et le genou? « Agréablement surprise. Il ne m'a pas trop fait souffrir. Je n'aurai pas à ouvrir ma chaise berçante! », lance-t-elle en riant.


Pour aller aux Jeux, Geneviève devra obtenir deux top 12 ou un top 5. En ratant la Coupe du Monde de Lienz, il ne restera plus que deux épreuves de slalom géant à Geneviève pour obtenir ses critères de qualifications. Une épreuve à Maribor en Slovénie et une autre à Cortina en Italie le 24 janvier, une journée avant la sélection officielle de l'équipe canadienne de ski alpin pour les Jeux de Vancouver.

Prochaine étape pour Geneviève, les deux épreuves en Coupe Nor-Am qui auront lieu au Mont Ste-Anne les 5 et 6 janvier prochain. Entre temps, Geneviève poursuivra son entraînement tout en célébrant Noël avec ses proches. Dieu sait que sur sa liste de cadeaux, elle aurait aimé avoir un peu de positif à l'approche des Jeux. Geneviève y croit qu'elle peut réussir un tel accomplissement.

Peu importe ce qui se produira, elle pourra dire qu'elle aura tout fait et tout donné.

Bonne chance Geneviève!