C’est de façon convaincante que le patineur de vitesse longue piste Alexandre St-Jean a retrouvé sa place dans l’équipe canadienne qui sera des prochains Championnats du monde.

Pratiquement disparu des compétitions internationales depuis sa 11e place au 1000 m des Jeux olympiques de PyeongChang, l’athlète de 26 ans n’a peut-être pas été le vainqueur de sa course, sauf qu’il est sorti gagnant de son pari des dernières années : soigner sa blessure au dos, suivre un maximum de cours dans ses études en médecine dentaire à l’Université Laval et poursuivre tant bien que mal son entraînement.

L’étudiant-athlète avait raté de peu sa sélection dans l’équipe canadienne pour les Coupes du monde de l’automne dernier. Cette fois-ci, il n’a pas manqué son coup et il s’est classé deuxième derrière Antoine Gélinas-Beaulieu, contre qui il s’est élancé à Calgary.

« C’était vraiment cool et je pense que nous nous sommes mutuellement poussés l’un et l’autre. Ç’a vraiment été une bonne course pour chacun de nous deux », indique St-Jean, qui a dû attendre la dernière paire de patineurs avant de voir sa place aux mondiaux être confirmée.

« J’étais vraiment content ! Mes attentes étaient élevées et je savais que ma préparation n’avait pas été optimale. J’ai suivi plus de cours à l’école l’an dernier et je m’entraînais comme je le pouvais. Mais avec l’expérience que je possède, je suis rendu bon pour gérer mes émotions et c’est ce qui m’a permis de faire la différence. Il y avait de la pression sur tous les patineurs et de mon côté, j’étais dans un très bon état d’esprit pour courser. »

Un pari gagnant

Tout se met enfin en place pour celui qui aura un autre grand rendez-vous à son agenda en cette nouvelle année : son examen au Bureau national d’examen dentaire du Canada.

« C’est une grosse année ! L’examen national est obligatoire pour devenir dentiste et ce sera une étude de deux mois assez intense. Mes deux prochains objectifs seront une bonne performance aux Championnats du monde et une belle réussite à mon examen. »

Afin de mener ses deux projets de front, le patineur devait avant tout soigner une blessure au dos qui l’ennuyait déjà avant les Jeux de Pyeongchang.

« Je ne pouvais pas prendre le temps de guérir ça avant les Jeux olympiques. L’année post-olympique, j’ai pris ça plus relax pour faciliter ma réadaptation. C’était un petit pari, mais j’étais prêt à assumer les baisses de performance pour ensuite revenir en force aux deux dernières années du cycle olympique. »

Replonger dans le bain

Lors de son séjour albertain, Alexandre St-Jean a rapidement pu se retrouver à l’aise dans ses patins et pas seulement sur la glace de l’anneau de Calgary.

Lui et son coéquipier Alex Boisvert-Lacroix ont été hébergés chez le champion olympique à la poursuite par équipe des Jeux de Vancouver, Mathieu Giroux. Coïncidence ou pas, les trois amis ont tous fait leurs débuts internationaux en courte piste pour ensuite briller sur l’anneau de 400 mètres.

« C’était super agréable. Mathieu est maintenant pharmacien à Calgary et sa copine et leur bébé étaient partis en voyage, alors c’était un séjour entre boys », lance-t-il en riant.

St-Jean mentionne qu’il a aimé être un étudiant à plein temps pendant deux ans. Même si les études sont exigeantes, rien ne lui procure autant d’adrénaline que son sport s’empresse-t-il d’ajouter.

« Sur les bancs d’école, ça me manquait de faire face à l’adversité et à des compétiteurs directs. C’est ce que j’avais hâte de retrouver quand je suis revenu à la compétition. J’avais hâte de courser contre des gars qui veulent me battre et où moi aussi je veux les battre. J’ai retrouvé cette adrénaline et ça va de 24 heures avant ma course jusqu’après l’avoir terminée. »

Alexandre St-Jean sera de retour à Calgary dans le cadre d’une étape du circuit de la Coupe du monde, du 7 au 9 février. Les Championnats du monde auront lieu à Salt Lake City la semaine suivante.