(Sportcom) - Si les saisons post-olympiques manquent souvent d'éclat, ça ne risque pas d'être le cas en patinage de vitesse courte piste.

Après les Jeux olympiques de Turin, seul le vétéran Éric Bédard a annoncé sa retraite. Sur la scène mondiale, les principaux protagonistes seront de retour pour la saison 2006-2007. Il y a bien la « vieille » Yang Yang qui a quitté le milieu, mais l'équipe chinoise, tout comme l'équipe canadienne, regorge de talents. Le départ d'un athlète n'est synonyme que de la montée d'un autre.

Pour la première étape du circuit de la Coupe du monde, qui sera présentée à Changchun, en Chine, les 20, 21, et 22 octobre, le Canada délègue une formation équilibrée où les vétérans côtoient les recrues. Chez les hommes, les Olympiens Charles Hamelin et François-Louis Tremblay seront épaulés par les jeunes Mathieu Giroux, Olivier Jean et Marc-André Monette. Steve Robillard, patineur substitut la saison dernière, pourra enfin se délier les jambes cette saison.

Du côté féminin, on retrouve les médaillées olympiques Anouk Leblanc-Boucher, Amanda Overland et Kalyna Roberge. Trois nouveaux visages sont également du voyage, soit Nita Avrith, Raphaële Lemieux et Anne Maltais.

Il y a aussi du nouveau sur le bord de la bande. En fait, il y aura plutôt un grand absent : Guy Thibault. Au terme du cycle olympique, Patinage de vitesse Canada a revu sa structure et laissé filer dans sa refonte l'entraîneur-chef canadien. Thibault, maintenant à la tête de l'équipe américaine, a été remplacé par un groupe d'entraîneurs dont font partie Martin Gagné, Derrick Campbell et Laurent Daigneault.

Retour ardu pour Leblanc-Boucher

Anouk Leblanc-Boucher a vécu un été passablement surchargé et elle avoue que le retour à l'entraînement n'a pas été facile. « La motivation était moins présente, j'ai eu de la difficulté à me remettre dedans. Dans les derniers jours toutefois, nous avons fait quelques mini-compétitions et je sens qu'une fois en Coupe du monde, ça va repartir. »

Leblanc-Boucher, médaillée de bronze au 500 m et au relais aux Jeux de Turin, ne pense pas encore à Vancouver. « Je prends les années une à la fois. Quatre ans, c'est long, mais c'est vrai que ça vient vite quand même. » Les objectifs, elle se les fixe pour cette année. « J'aimerais finir dans les trois premières au classement mondial au 500 mètres et, si possible, améliorer mon classement aux Championnats du monde. » Blessée à la cheville avant la dernière édition des Championnats du monde, Leblanc-Boucher n'avait pu concourir. « Ma cheville va bien », assure l'athlète de Prévost.

La tête libre, les pieds en feu

Steve Robillard attend avec impatience le début de la saison. L'an passé, il était le sixième patineur de l'équipe. « J'ai chauffé le banc toute l'année. Je n'ai jamais eu la chance de patiner, déplore-t-il. Cet été, je me suis libéré la tête. Ma sixième place aux sélections olympiques a été une grosse déception. Il a fallu que je revienne en arrière, que je fasse le ménage. Je me suis demandé ce qui pouvait me faire triper. » Il a donc troqué ses lames pour des roulettes et il a exulté toute la saison estivale. « J'ai fait des marathons en patin à roues alignées. J'avais délaissé cela depuis quelques années, mais là, je voulais avoir du fun et j'en ai eu ! Lorsque je suis arrivé à l'aréna, j'étais prêt et surtout souriant. »

Robillard accueille avec enthousiasme les changements dans la structure d'entraînement. L'arrivée du technicien et entraîneur coréen Jia Su Chun semble stimuler le patineur montréalais. « Il nous donne des exercices hors-glace que nous n'avions jamais faits auparavant, des exercices très pointus. Il y va dans le raffinement. C'est toutefois un entraîneur dur envers ses athlètes. Il soulève toujours des points à travailler.

« De mon côté, j'ai aussi modifié mon attitude. Je ne veux plus seulement être le meilleur au Canada, je veux être le meilleur au monde. J'ai Vancouver dans ma mire. »

Changement de programme

La Fédération internationale de patinage (ISU) a modifié le programme des Coupes du monde. Cette année, les préliminaires de toutes les épreuves seront disputés le vendredi, assortis de vagues de repêchage le samedi et le dimanche. Un athlète devra patiner au moins une épreuve individuelle. L'ISU a aussi ajouté une course par compétition. Lors de la première édition, il y aura deux épreuves de 1 500 m, une de 1 000 et une autre de 500. À la deuxième, deux 1 000 m sont programmés, tandis qu'à la troisième, qui sera présentée au Saguenay, il y aura deux 500 et ainsi de suite pour les trois autres étapes.

« Je pense que ça va donner un meilleur spectacle et surtout, ça va permettre à plus d'athlètes de patiner. C'est une bonne avancée », croit Robillard.

Et le public québécois pourra profiter du spectacle deux fois plutôt qu'une puisque la province sera l'hôte de deux étapes du circuit mondial : du 1er au 3 décembre à Saguenay, et du 8 au 10 à Montréal.