MONTRÉAL - Pascal Dion a été le seul Canadien à ne pas franchir les qualifications sur au moins une des trois distances individuelles, vendredi, aux Championnats mondiaux de patinage de vitesse courte piste. Même s'il est encore en apprentissage, il a reconnu qu'il a "appris à la dure" à sa première expérience sur la grande scène des Mondiaux.

« Le style de course est différent dans un Championnat du monde, a mentionné Dion. Il faut prendre des décisions au bon moment. Je n'ai pas été à point à ce niveau-là. C'est pour ça que je ne me suis pas rendu aussi loin que je le voulais. J'apprends, mais à la dure. »

Dion a été préféré pour ces Mondiaux par le comité de sélection de l'équipe canadienne à Charle Cournoyer. Le médaillé de bronze sur 500 mètres aux Jeux olympiques de Sotchi a été relégué à l'équipe de relais pour le week-end à Montréal.

« Il y a plusieurs facteurs pour expliquer cette décision, mais je dois aussi dire que leur niveau est très près l'un de l'autre, a expliqué l'entraîneur de l'équipe canadienne masculine de courte piste, Derrick Campbell. Pascal a connu un bon 1500 mètres aux Jeux olympiques en terminant troisième de la finale B. Je crois que ce fut le facteur décisif. »

Âgé de 23 ans, Dion est aussi trois ans plus jeune que Cournoyer et fait partie de la nouvelle génération de patineurs canadiens. Campbell a toutefois affirmé que ce facteur n'a pas fait partie de l'équation.

« Par contre, oui, Pascal peut vivre ses premiers Mondiaux et c'est une expérience qu'il allait devoir vivre éventuellement, a admis Campbell. Il va apprendre des choses et c'est une expérience inestimable pour lui. »

Dion a commencé la journée de vendredi en terminant troisième de sa vague au 1500 m et son temps n'a pas été suffisamment rapide pour qu'il soit repêché. Au 500 m, il a chuté dès le deuxième tour en raison d'un problème avec une lame de patin. Au 1000 m, il a franchi les préliminaires via le repêchage malgré une troisième place dans sa vague, mais il a ensuite été éliminé en qualifications lors d'une manche très relevée.

Opposé au Néerlandais Sjinkie Knegt, double médaillé olympique, à l'Américain John-Henry Krueger, médaillé d'argent aux Jeux de Pyeongchang, et au Russe Victor An, sextuple champion olympique, Dion est longtemps resté au coude-à-coude avec ces redoutables rivaux. Il a finalement glissé à l'arrière du peloton en fin de course, mais a tout de même terminé à seulement 17 centièmes de seconde d'une qualification pour les quarts de finale.

« J'étais content de ma qualification, mais cette course-là était difficile, a admis Dion. Contre trois médaillés olympiques, c'était difficile de passer à travers cette course-là. »

Campbell croit néanmoins que son protégé aurait pu quand même obtenir un meilleur résultat.

« Pascal peut battre n'importe qui, n'importe quand, a affirmé Campbell. Il est rendu à un point dans sa carrière où ce n'est plus un exploit de simplement s'accrocher à ces gars-là. S'il réussit une bonne course et qu'il exécute bien son plan, Pascal peut battre ces gars-là. »

« Une chose qui ressort de sa journée, c'est que pour franchir les qualifications, puis les quarts de finale et les demi-finales afin de monter sur le podium, il faut être excellent. Si vous ne saisissez pas votre chance ou si vous commettez une petite erreur, les autres gars sont assez bons et talentueux pour en profiter. Aujourd'hui, Pascal a bien fait certaines choses, mais il a aussi commis des erreurs. Ce n'est pas suffisant d'être très bon, il faut être excellent pour monter sur le podium. »

Dion aura l'occasion de se reprendre et d'améliorer son souvenir de ses premiers Mondiaux, alors qu'il participera à l'épreuve de relais au cours du week-end. Il a d'ailleurs mentionné que l'équipe masculine espérait faire encore mieux qu'aux récents Jeux olympiques, quand la formation canadienne avait décroché le bronze.