Plongeon: la valeure sûre
Amateurs vendredi, 16 mars 2007. 14:53 samedi, 14 déc. 2024. 05:43
(Sportcom) À une journée de l'ouverture des Championnats du monde de sports aquatiques, à Melbourne, en Australie, une seule valeur sûre semble s'afficher au tableau des athlètes québécois : le plongeon. Présentant presque la même équipe qu'en 2005 avec les Despatie, Heymans et compagnie, la troupe de plongeurs est celle qui semble le plus en mesure d'atteindre le podium.
Dans les autres disciplines, particulièrement en water-polo et en nage synchronisée, la jeunesse des équipes force à admettre qu'un podium représente tout un défi. En natation, les relais pourraient donner une impulsion aux Québécois présents. Bref survol des attentes québécoises
Le retour de Despatie
Bizarre de parler du « retour » d'Alexandre Despatie, mais le jeune Lavallois n'a pas participé à une compétition internationale majeure depuis un bail. « Ça fait presque un an, précise le principal intéressé. J'ai hâte. Le défi va être de me remettre à l'aise et de performer même si ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait.
« Pendant que j'étais blessé, les autres s'entraînaient et ont pris de l'avance, mais en même temps, ça dépend de la journée. Là, je sais que j'ai mis l'entraînement qu'il faut et je suis à l'aise avec mes plongeons, et ça n'a pas de prix. Si je suis en forme et en santé la journée de la compétition, je sais que je serai capable de faire mes plongeons. »
Despatie défendra son titre mondial au 3 m et replongera au 10 m, épreuve où il a été champion du monde en 2003 et qu'il avait dû rayer de son programme en raison de maux de dos. Il ajoutera à sa liste le 3 m synchronisé, alors qu'il fera équipe avec Arturo Miranda. « On a du fun et on travaille bien ensemble, souligne Despatie. C'est drôle à dire comme ça, mais on est très très synchro. La seule chose à laquelle on doit penser, c'est la qualité de nos plongeons individuels.
« Ce qu'il y a de bon dans le synchronisé, c'est que tu n'as pas besoin de deux champions du monde pour faire une bonne équipe. Ça laisse la chance à des athlètes qui, individuellement, on moins ou pas de chance d'être dans les meilleurs, c'est une porte qui s'ouvre pour eux. C'est sûr que pour Arturo, à son âge (sic), c'est un peu plus difficile de plonger individuellement, mais je sais qu'il aime ça faire le synchro, il aime plonger avec moi et j'aime le faire avec lui. On est des Happy campers. »
Pour Émilie Heymans, Melbourne pourrait être salutaire. La plongeuse avait été remuée par la réaction de son entraîneur de l'époque, Michel Larouche, après sa quatrième place au 10 m à Montréal. Elle a changé d'environnement et s'entraîne dorénavant à Pointe-Claire sous la supervision de Yihua Li. « J'ai retrouvé une bonne partie de ma confiance. Normalement, si je réussis tous mes plongeons, la médaille sera là », dit la blonde athlète au regard perçant faisant preuve d'un calme désarmant.
On ne peut en dire autant de la jeune Roseline Filion. Bien qu'elle a plongé à Montréal en 2005, elle n'avait pas fait d'épreuve solo. Cette fois, ce sera différent. « J'ai peur », confie l'athlète de 18 ans qui plongera au 10 m. « J'aimerais beaucoup faire la finale, mais si je plonge bien et que je m'arrête en demi-finale, ça sera correct. Juste le fait de ne pas être à Montréal, je sens moins de pression pour l'épreuve de synchro », a-t-elle ajouté. En 2005, Filion et Meaghan Benfeito avaient charmé la foule par leur complicité et leur fraîcheur. Leur présence sur la troisième marche du podium avait ravi tout le monde. « La clé de notre succès, c'est d'avoir du plaisir. » Et on peut parier là-dessus à voir le grand sourire coquin qu'affiche Filion !
Des changements salutaires en synchro
Depuis quelques années en nage synchronisée, le Canada ne flirte plus avec le podium lors des rencontres internationales, dépassé par les Américaines, les Espagnoles et les Chinoises et pourchassé par les Italiennes. La Russie et le Japon, dans une classe à part, s'accaparent les deux premières places au classement, peu importe les épreuves.
Des modifications au programme de la nage synchronisée ravivent toutefois les espoirs canadiens. Pas de la à remonter sur le podium, mais au moins à progresser au classement. À la dernière rencontre internationale, en septembre 2006, le Canada avait été relégué en sixième place, un recul important pour cette nation qui a déjà largement dominé.
À Melbourne, des médailles seront remises pour les programmes techniques et pour les programmes libres en solo, duo et équipe. Ça double le nombre de médailles.
Isabelle Taillon, entraîneur-chef de l'équipe canadienne, veut saisir cette occasion pour remuer un classement mondial quasi immuable. « C'est une chance pour nous de convaincre les juges et de voir un changement dans les rangs, croit-elle. Nous avons une jeune équipe. Les filles n'ont peur de rien. Elles sont prêtes à foncer. »
Taillon vante aussi sa soliste, Marie-Pier Boudreau-Gagnon. « Il est rare de voir une amélioration aussi marquante chez une athlète. »
« Je suis sur une envolée et je veux en profiter », a répondu Boudreau-Gagnon, qui nage aussi le duo avec Isabelle Rampling. « Depuis deux ans, je sens ma progression. C'est ma dernière compétition internationale en solo et je veux livrer la meilleure performance de ma vie. » L'objectif de la nageuse originaire de Rimouski : une cinquième place.
Arrogantes les jeunes
C'est la capitaine qui le dit ! Krystina Alogbo présente une carrure imposante et elle n'a peur de personne. À 21 ans, la nouvelle capitaine de l'équipe canadienne de water-polo entend bien mener sa troupe au podium. « On veut faire notre nom. Nous ne sommes pas une petite équipe », insiste Alogbo, qui était de la formation en 2005 lorsque le Canada a remporté la médaille de bronze.
Depuis, plusieurs joueuses ont pris leur retraite dont les Ann Dow, Johanne Bégin, Valérie Dionne ou Marie-Luc Arpin. Cora Campbell vient tout juste de revenir sur sa décision et elle sera en Australie. « Je pense que Cora veut vraiment une médaille olympique. Son retour a été accepté par les jeunes joueuses. On doit être honoré par son retour. Tout le monde peut profiter de son expérience. » Car plusieurs athlètes en seront à leur premier championnat du monde. « Nous sommes jeunes oui, mais nous avons beaucoup de talent et nous sommes en forme. » Pour Alogbo, un podium est un objectif réalisable.
Chez les hommes, ce sera plus compliqué même si cette équipe démontre une belle progression depuis qu'elle est dirigée par le Yougoslave Dragan Jovanovic. « L'objectif est de finir dans les douze premiers », a indiqué Nathaniel Miller, un des vétérans de la formation avec le capitaine Noah Miller (aucun lien de parenté). « Le Canada ne s'est jamais classé dans les douze premiers, alors nous sommes très motivés. Je pense qu'on pourrait même se retrouver dans le top 10, mais une chose à la fois », convient Miller.
Un homme heureux avec cinq médailles
Si son équipe réussit à empocher cinq médailles, Pierre Lafontaine sera un homme comblé. Les relais pourraient sauver la mise pour l'équipe canadienne de natation. « N'en parlez pas trop parce qu'on ne veut pas que les autres le sachent !» a indiqué, rieur, le grand patron de Natation Canada. Les relais style libre, dans lesquels on pourrait voir les Québécoises Victoria Poon et Geneviève Saumur et le Québécois d'adoption Andrew Hurd, seront à surveiller. « Je mise sur le relais avant tout », a dit Hurd, originaire de Cambridge. « Je vais tout faire pour mener mon équipe à un podium. »
Audrey Lacroix misera sur le 200 m papillon plutôt que le 100. « C'est définitif, je veux une place en finale du 200 m papillon », a affirmé la Miss Butterfly comme la surnomme Pierre Lafontaine. « Au 100 m, la porte de la finale est ouverte pour une quinzaine de nageuses. Celles qui auront l'opportunité d'y entrer devront nager vite, mais tout est possible. »
Premier rendez-vous mondial de la saison pour les athlètes, la douzième présentation des Championnats du monde FINA donnera un bel aperçu de ce qui pourrait se passer dans une quinzaine de mois à Pékin, aux Jeux olympiques.
Dans les autres disciplines, particulièrement en water-polo et en nage synchronisée, la jeunesse des équipes force à admettre qu'un podium représente tout un défi. En natation, les relais pourraient donner une impulsion aux Québécois présents. Bref survol des attentes québécoises
Le retour de Despatie
Bizarre de parler du « retour » d'Alexandre Despatie, mais le jeune Lavallois n'a pas participé à une compétition internationale majeure depuis un bail. « Ça fait presque un an, précise le principal intéressé. J'ai hâte. Le défi va être de me remettre à l'aise et de performer même si ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait.
« Pendant que j'étais blessé, les autres s'entraînaient et ont pris de l'avance, mais en même temps, ça dépend de la journée. Là, je sais que j'ai mis l'entraînement qu'il faut et je suis à l'aise avec mes plongeons, et ça n'a pas de prix. Si je suis en forme et en santé la journée de la compétition, je sais que je serai capable de faire mes plongeons. »
Despatie défendra son titre mondial au 3 m et replongera au 10 m, épreuve où il a été champion du monde en 2003 et qu'il avait dû rayer de son programme en raison de maux de dos. Il ajoutera à sa liste le 3 m synchronisé, alors qu'il fera équipe avec Arturo Miranda. « On a du fun et on travaille bien ensemble, souligne Despatie. C'est drôle à dire comme ça, mais on est très très synchro. La seule chose à laquelle on doit penser, c'est la qualité de nos plongeons individuels.
« Ce qu'il y a de bon dans le synchronisé, c'est que tu n'as pas besoin de deux champions du monde pour faire une bonne équipe. Ça laisse la chance à des athlètes qui, individuellement, on moins ou pas de chance d'être dans les meilleurs, c'est une porte qui s'ouvre pour eux. C'est sûr que pour Arturo, à son âge (sic), c'est un peu plus difficile de plonger individuellement, mais je sais qu'il aime ça faire le synchro, il aime plonger avec moi et j'aime le faire avec lui. On est des Happy campers. »
Pour Émilie Heymans, Melbourne pourrait être salutaire. La plongeuse avait été remuée par la réaction de son entraîneur de l'époque, Michel Larouche, après sa quatrième place au 10 m à Montréal. Elle a changé d'environnement et s'entraîne dorénavant à Pointe-Claire sous la supervision de Yihua Li. « J'ai retrouvé une bonne partie de ma confiance. Normalement, si je réussis tous mes plongeons, la médaille sera là », dit la blonde athlète au regard perçant faisant preuve d'un calme désarmant.
On ne peut en dire autant de la jeune Roseline Filion. Bien qu'elle a plongé à Montréal en 2005, elle n'avait pas fait d'épreuve solo. Cette fois, ce sera différent. « J'ai peur », confie l'athlète de 18 ans qui plongera au 10 m. « J'aimerais beaucoup faire la finale, mais si je plonge bien et que je m'arrête en demi-finale, ça sera correct. Juste le fait de ne pas être à Montréal, je sens moins de pression pour l'épreuve de synchro », a-t-elle ajouté. En 2005, Filion et Meaghan Benfeito avaient charmé la foule par leur complicité et leur fraîcheur. Leur présence sur la troisième marche du podium avait ravi tout le monde. « La clé de notre succès, c'est d'avoir du plaisir. » Et on peut parier là-dessus à voir le grand sourire coquin qu'affiche Filion !
Des changements salutaires en synchro
Depuis quelques années en nage synchronisée, le Canada ne flirte plus avec le podium lors des rencontres internationales, dépassé par les Américaines, les Espagnoles et les Chinoises et pourchassé par les Italiennes. La Russie et le Japon, dans une classe à part, s'accaparent les deux premières places au classement, peu importe les épreuves.
Des modifications au programme de la nage synchronisée ravivent toutefois les espoirs canadiens. Pas de la à remonter sur le podium, mais au moins à progresser au classement. À la dernière rencontre internationale, en septembre 2006, le Canada avait été relégué en sixième place, un recul important pour cette nation qui a déjà largement dominé.
À Melbourne, des médailles seront remises pour les programmes techniques et pour les programmes libres en solo, duo et équipe. Ça double le nombre de médailles.
Isabelle Taillon, entraîneur-chef de l'équipe canadienne, veut saisir cette occasion pour remuer un classement mondial quasi immuable. « C'est une chance pour nous de convaincre les juges et de voir un changement dans les rangs, croit-elle. Nous avons une jeune équipe. Les filles n'ont peur de rien. Elles sont prêtes à foncer. »
Taillon vante aussi sa soliste, Marie-Pier Boudreau-Gagnon. « Il est rare de voir une amélioration aussi marquante chez une athlète. »
« Je suis sur une envolée et je veux en profiter », a répondu Boudreau-Gagnon, qui nage aussi le duo avec Isabelle Rampling. « Depuis deux ans, je sens ma progression. C'est ma dernière compétition internationale en solo et je veux livrer la meilleure performance de ma vie. » L'objectif de la nageuse originaire de Rimouski : une cinquième place.
Arrogantes les jeunes
C'est la capitaine qui le dit ! Krystina Alogbo présente une carrure imposante et elle n'a peur de personne. À 21 ans, la nouvelle capitaine de l'équipe canadienne de water-polo entend bien mener sa troupe au podium. « On veut faire notre nom. Nous ne sommes pas une petite équipe », insiste Alogbo, qui était de la formation en 2005 lorsque le Canada a remporté la médaille de bronze.
Depuis, plusieurs joueuses ont pris leur retraite dont les Ann Dow, Johanne Bégin, Valérie Dionne ou Marie-Luc Arpin. Cora Campbell vient tout juste de revenir sur sa décision et elle sera en Australie. « Je pense que Cora veut vraiment une médaille olympique. Son retour a été accepté par les jeunes joueuses. On doit être honoré par son retour. Tout le monde peut profiter de son expérience. » Car plusieurs athlètes en seront à leur premier championnat du monde. « Nous sommes jeunes oui, mais nous avons beaucoup de talent et nous sommes en forme. » Pour Alogbo, un podium est un objectif réalisable.
Chez les hommes, ce sera plus compliqué même si cette équipe démontre une belle progression depuis qu'elle est dirigée par le Yougoslave Dragan Jovanovic. « L'objectif est de finir dans les douze premiers », a indiqué Nathaniel Miller, un des vétérans de la formation avec le capitaine Noah Miller (aucun lien de parenté). « Le Canada ne s'est jamais classé dans les douze premiers, alors nous sommes très motivés. Je pense qu'on pourrait même se retrouver dans le top 10, mais une chose à la fois », convient Miller.
Un homme heureux avec cinq médailles
Si son équipe réussit à empocher cinq médailles, Pierre Lafontaine sera un homme comblé. Les relais pourraient sauver la mise pour l'équipe canadienne de natation. « N'en parlez pas trop parce qu'on ne veut pas que les autres le sachent !» a indiqué, rieur, le grand patron de Natation Canada. Les relais style libre, dans lesquels on pourrait voir les Québécoises Victoria Poon et Geneviève Saumur et le Québécois d'adoption Andrew Hurd, seront à surveiller. « Je mise sur le relais avant tout », a dit Hurd, originaire de Cambridge. « Je vais tout faire pour mener mon équipe à un podium. »
Audrey Lacroix misera sur le 200 m papillon plutôt que le 100. « C'est définitif, je veux une place en finale du 200 m papillon », a affirmé la Miss Butterfly comme la surnomme Pierre Lafontaine. « Au 100 m, la porte de la finale est ouverte pour une quinzaine de nageuses. Celles qui auront l'opportunité d'y entrer devront nager vite, mais tout est possible. »
Premier rendez-vous mondial de la saison pour les athlètes, la douzième présentation des Championnats du monde FINA donnera un bel aperçu de ce qui pourrait se passer dans une quinzaine de mois à Pékin, aux Jeux olympiques.