MONTRÉAL – Après avoir connu un départ cahoteux en 2017, il semble que le tandem formé des plongeuses Meaghan Benfeito et Caeli McKay ait enfin trouvé ses marques dans l'épreuve synchronisée à la tour de 10 m.

Cette saison, elles ont décroché la médaille de bronze dans cette discipline lors des deux premières escales de la Série mondiale de plongeon, au Japon et en Chine, avant de rafler les grands honneurs à la Coupe Canada, présentée au début du mois, à Calgary.

« Ça va super bien jusqu'ici, la saison a super bien commencé, donc ça, c'est motivant, a mentionné Benfeito, triple médaillée olympique. Je ne me vois plus faire du synchro avec quelqu'un d'autre qu'elle (Caeli). Vous savez, Roseline (Filion), c'est Roseline, et Caeli, c'est Caeli. Et Caeli est la bonne personne pour moi en ce moment. »

La Montréalaise âgée de 30 ans et sa coéquipière de Calgary prendront part à la Série mondiale de plongeon de Montréal, au Centre sportif du Parc olympique, du 26 au 28 avril. En plus de l'épreuve synchronisée prévue vendredi, Benfeito s'exécutera dans l'épreuve individuelle à la tour le lendemain.

Cette compétition servira essentiellement de laboratoire en prévision des Championnats du monde de Gwangju, en Corée du Sud, au mois de juillet, et des Jeux panaméricains de Lima, au Pérou, le mois suivant. Ce seront alors des épreuves de qualifications pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2020.

« Je veux qu'on assure les places pour les JO le plus rapidement possible aux Mondiaux, afin que l'année 2020 soit plus relaxe et qu'on puisse se concentrer sur notre entraînement », a expliqué Benfeito.

Afin d'y arriver, les coéquipières ont ajouté une nouvelle arme à leur répertoire cette saison.

« Nous effectuerons un plongeon renversé avec trois vrilles et demie, qui possède le coefficient de difficulté le plus élevé à la tour, a évoqué McKay, qui est âgée de seulement 19 ans. Je l'effectue individuellement depuis cinq ou six ans, mais ce n'est que cette année que nous avons commencé à le faire en synchro.

« La clé, c'est vraiment de connaître un bon départ, a-t-elle ajouté. Ce n'est pas très commun chez les dames – les Chinoises l'utilisent parfois –, mais il sert à pimenter une compétition. Ce peut aussi être une arme spéciale à sortir au moment opportun. »

Toutefois, avant d'atteindre une telle symbiose, Benfeito et McKay ont traversé bien des épreuves à l'extérieur de la piscine. Benfeito a d'abord dû faire son deuil de Filion après les JO de Rio de Janeiro, avant de s'acclimater à McKay, sa partenaire dans l'épreuve synchronisée féminine.

« J'ai beaucoup appris sur Caeli en 2017, sur sa façon de gérer les situations, et ça nous a beaucoup rapprochées, a assuré Benfeito. Ce sont ces obstacles qui nous ont permis de progresser, et ensuite l'année 2018 a été encore meilleure. On se comprend maintenant; on sait sur quel bouton pousser, on sait quand il faut se retirer.

« Elle (Caeli) veut être à côté de moi, et elle travaille fort, a-t-elle poursuivi. Certes, il arrive des moments où nous avons envie de pleurer, mais nous savons maintenant que nous sommes là l'une pour l'autre – et ça je l'apprécie vraiment. (...) Ça m'a motivée pour 2020. »

La Québécoise sera accompagnée cette fin de semaine de nombreuses autres têtes d'affiche de l'équipe canadienne de plongeon, dont Jennifer Abel, Mélissa Citrini-Beaulieu, Philippe Gagné, François Imbeau-Dulac, Vincent Riendeau, Pamela Ware et Nathan Zsombor-Murray.

Des attentes élevées envers Gagné

Personne n'attendait Gagné aux Jeux de Rio, alors qu'il n'était qu'un jeune blanc-bec de 18 ans.

Pourtant, le Montréalais avait déjoué toutes les prévisions et obtenu le dernier laissez-passer disponible pour la compétition au tremplin de 3 m individuel, où il avait éventuellement terminé 11e. Des souvenirs qui sont encore très frais à sa mémoire.

« C'est vrai que je ne savais pas trop à quoi m'attendre tandis que je me préparais pour les Jeux olympiques de Rio », a-t-il convenu.

Trois ans plus tard, le principal intéressé est conscient que les attentes sont plus élevées envers lui cette fois-ci. Bien qu'il ne veuille pas trop s'y attarder, Gagné a pris les mesures nécessaires afin d'y répondre avec brio.

« Présentement, on travaille sur un plus gros plongeon – le quatre vrilles et demie avant – afin de pouvoir rivaliser avec les meilleurs plongeurs au monde, a-t-il dit. C'est assez difficile pour moi, car je suis grand, et j'ai dû développer ma masse musculaire cet hiver afin de pouvoir sauter plus haut. Il y a des hauts et des bas (dans l'exécution), mais dans l'ensemble ça va bien. »

Gagné l'a notamment testé en compétition aux Championnats canadiens d'hiver à Victoria en décembre dernier – avec plus ou moins de succès, de son propre avis. Il compte néanmoins l'effectuer devant ses partisans lors des Séries mondiales ce week-end, et si tout va bien, ce sera aussi le cas aux Mondiaux ainsi aux Jeux panaméricains.