MONTRÉAL - La plongeuse Meaghan Benfeito est toujours incommodée par une blessure à un coude qu'elle a subie l'an dernier et elle n'a pas caché qu'elle pourrait bien devoir composer avec la douleur lorsqu'elle se présentera au bout de la plateforme de 10 mètres aux Jeux olympiques de Tokyo l'été prochain.

« Quand j'ai subi mon test de résonance magnétique, les médecins m'ont dit que j'avais deux options: soit je prenais 12 semaines de repos, sans garantie d'être totalement rétablie, soit je continuais, parce que c'est une année olympique. En conséquence, nous en sommes venus à la conclusion que je devrai gérer la douleur; ça ne guérira pas, car je me lance tout de même en bas d'une plateforme de 10 mètres », a déclaré la Montréalaise de 30 ans jeudi, dans le cadre de la conférence de presse mettant la table pour la Série mondiale de plongeon qui aura lieu ce week-end à Montréal.

« Ça va mieux (que l'an dernier), mais je ne suis pas guérie à 100 pour cent, a précisé la triple médaillée olympique. J'ai encore très mal au coude, sauf que ça s'enligne dans la bonne direction. Je suis capable d'effectuer toute ma liste de plongeons, comme il le faut. Mais c'est frustrant. »

Benfeito a donc dû faire des choix déchirants afin d'éviter d'aggraver sa blessure d'ici aux JO. Elle a notamment choisi de faire une croix cette saison sur l'épreuve mixte à la tour, en compagnie de son partenaire Nathan Zsombor-Murray, puisque ce n'est pas une épreuve inscrite au programme olympique.

« Et à cause de la douleur, je dois limiter mes entraînements. J'en ai parlé à Arturo (Miranda, son entraîneur), donc il est au courant et il comprend. J'ai cependant augmenté ma charge de travail à l'entraînement depuis trois ou quatre semaines, donc ça, c'est tout de même rassurant. Mais c'est sûr que je devrai écouter mon corps, et prendre des pauses quand c'est nécessaire. »

Benfeito vise néanmoins le podium dans l'épreuve individuelle et synchro ce week-end en compagnie de sa partenaire albertaine Caeli McKay, surtout en l'absence des Chinoises, à cause de problèmes découlant de l'éclosion du coronavirus.

« C'est sûr qu'on aime ça compétitionner contre les Chinoises, parce qu'elles sont les meilleures au monde, mais leur absence signifie qu'on aura de meilleures de grimper sur la plus haute marche du podium, a confié Benfeito. On fera donc de notre mieux ce week-end pour y arriver. »

Benfeito n'est pas la seule à vouloir profiter de la situation actuelle pour bâtir sa confiance en prévision des JO. C'est aussi le cas de sa compatriote, Jennifer Abel.

Place à la Série mondiale de plongeon à Montréal

« C'est certain que le fait que les Chinoises soient absentes, ça ajoute une pression de plus dans un sens, parce qu'on veut gagner et que la porte est grande ouverte », a admis Abel, qui prendra part aux épreuves individuelle, synchro féminine et synchro mixte au tremplin de 3 m ce week-end.

Quant à savoir si l'annulation, à cause du coronavirus, de la deuxième manche de la Série mondiale de plongeon à Pékin, en Chine, allait modifier ses préparatifs pour les JO, la médaillée de bronze aux JO de Londres en 2012 a assuré qu'il n'en était rien.

« Non, ça n'affecte pas notre préparation, a évoqué Abel. Nous avons tellement d'expérience, et nous sommes tellement habituées de compétitionner contre elles (les Chinoises), qu'au bout de la ligne, l'objectif, c'est juste de redémarrer la machine et de s'assurer qu'on sera prêtes une fois rendues à Tokyo. Ce n'est pas une compétition de moins qui fera la différence. »

Les épreuves commenceront vendredi dès midi, au Centre sportif du Parc olympique, avec la présentation de la finale au tremplin de 3 m synchro masculin.